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La Story de Mohamed Bouhafsi - Paris : les ailes du Moulin Rouge sont tombées dans la nuit
Maman, c'est les câlins, les baisers, les compliments, les rires, les sorties scolaires, les vêtements Sergent Major et TonyBoy trop stylés, les anniversaires surprises au McDo de la Gare du Nord, les histoires pour m'endormir, les promesses, les rêves. Lui, c'est les critiques, les absences, les gifles, les cris, les dents cassées, les cuites, les meubles renversés. J'ai beau chercher, fouiller, la fin de l'histoire avec lui est toujours dégueulasse. (p. 17)
Parlant de Daniel Riolo : Il vient de Ris-Orangis, ses parents sont des immigrés italiens d'origine modeste. Il représente ce que j'ai au fond de mon cœur depuis des années. Il incarne ma vision du mérite. On part de très loin tous les deux, mais on ne se considère pas comme des victimes, et grâce à notre travail et à notre pugnacité, on va s'en sortir et on peut réussir. (p. 140)
Chaque jour, je veux prouver que j'ai réussi à éviter ce qui me tendait les bras. Je veux que mon père prenne en pleine face qu'il aurait pu être fier de moi, qu'on aurait dû avoir une belle vie ensemble. Je veux que les quelques racistes que j'ai croisés se rendent compte qu'ils ont fait fausse route et que je suis un atout pour mon beau pays.
La nuit, je me réveille en sueur. C'est lui. J'entends les pas dans le hall de l'immeuble. Je suis recroquevillé sur mon matelas. Il a gagné ou il a perdu ? Le calme ou la guerre ? La clé dans la porte, s'il galère à rentrer, on est foutus. Ça veut dire qu'il a bu, et que maman et moi, on va morfler.
Moi, je ne sais plus si je l'aime ou si je le maudis. C'est mon père, même si c'est le pire.
Je veux surtout que tous les gamins qui ont la même enfance que la mienne se disent que si je l'ai fait, ils peuvent le faire. Mon chemin peut être emprunté par d'autres, mon histoire doit servir. Je ne suis pas un exemple, juste un espoir.
Je suis le porte-voix de dizaines d'enfants. Je n'ai pas de rôle, ni de mission, mais j'éprouve une responsabilité. Ma parole doit en libérer d'autres. Je me sens le grand frère de tous ces enfants meurtris et maltraités. (p. 16)
Maman aura toujours peur pour moi. Elle sera traumatisée pour toujours. Elle confondra mes rires et mes larmes. Mes coups de moins bien et mes rhumes. Maman me verra en rémission à perpétuité. (p. 141)
La porte se referme. Maman n'a pas de papiers, mais elle a le droit de mourir sous les coups de papa. La France peut beaucoup pour maman et moi, mais elle ne peut pas tout.
Ne pas sortir du cadre. C'est une question de vie ou de mort. Si je parle, tout s'effondre. Alors, je ne dis rien et je ne me confie jamais à personne.