En langue arabe, sous-titré en allemand
(...) J'ai remarqué en entrant que Fouad avait installé des tables et des bancs supplémentaires. La fumée du kif saturait l'air. La salle était pleine de garçons et de filles marocains. On se serait cru dans une maison de fous. Ils hurlaient de rire en essayant tous de parler en même temps, mais leurs phrases paraissaient privées de bras, de jambes et de têtes.
p.67
J'avais un ami, Sofian, qui avait passé quelques années en France.(...) Pourtant, il était tout de même revenu à Tanger.(...) Il disait que rien n'était plus beau que la France, pas même notre terre francisée d'alors, pas même Tanger l'internationale. Il nous traitait d'hommes du troisième monde. Il louait la prospérité du Maroc retrouvée sous le protectorat franco-espagnol qui nous commandait.(...) La plupart d'entre nous écoutaient, attentifs comme je l'étais aux histoires de mon grand-père, mais moi ça ne m'intéressait pas beaucoup. Heureusement, Sofian avait toujours du très bon kif et faisait tourner le sebsi. (...)
p.63
De l'autre côté de la rue, en face de la maison où vivait Abdeslam, il y a avait une moquée. Les jeunes garçons y psalmodiaient leurs leçons tout le jour. Lorsque Abdeslam eut six ans son père lui dit qu'il était temps qu'il aille étudier le Coran avec les autres.
incipit p.7
Kacem et Stito étaient de vieux amis. Tous les après-midi, ils se retrouvaient au café. Kacem bavait et il ne permettait jamais à sa femme de quitter la maison.
p.5
incipit du conte "Les bambous"
Un homme avait pour amis un chat et un oiseau.
- Ô chat dit-il un jour. La nuit dernière, alors que je dormais, j'ai vu en rêve un poisson en train de manger un autre poisson.
- Attends une seconde lui répondit le chat. L'oiseau voudra sans doute écouter ton récit.
L'homme et le chat attendirent donc un mois, puis deux mois,puis trois mois, puis toute une année le retour de l'oiseau.
p.13
Un après-midi, une veuve qui habitait en ville reçut la visite de son neveu Ali. Le jeune homme possédait de vastes terres cultivées dans des collines proches. La femme était assise avec la fille d'un voisin quand il entra. Ali posa un baiser sur le front de sa tante et remarqua alors la jeune fille.
incipit p.7