Contrairement au credo actuel, la souffrance ne constitue pas un phénomène inutile ou anormal. Elle comporte, au contraire, la vérité la plus profonde de chaque être, la preuve de son humanité, de sa bonne santé psychologique, bref de sa lucidité. Elle atteste d'une part les capacités d'ouverture et d'empathie du sujet face aux tourments d'autrui, et d'autre part la conscience de sa dimension d'être mortel, même lorsque tout va bien pour lui, qu'il est dégagé de toute difficulté.