Mylène Ormerod

-Ma fleur, murmura-t-il en le couvant du regard. Ouvre les yeux, tout est fini.

La jeune femme se souvint avec tristesse combien elle avait été attirée par son côté ténébreux. Son charme, sa tendresse, mais aussi sa force et son corps robuste avaient su capturer son cœur. Aveuglée par ses sourires et ses mots doux, elle n’avait compris que trop tard la duplicité de son âme.
Elle respira profondément et ravala ses sanglots, tentant d’oublier les erreurs du passé qui lui coûtaient si cher. Dumeur n’avait convoité que son sang sans jamais l’aimer.

Tu n'as pas idée de l'effet que tu me fais, de ta beauté naturellement sauvage si irréelle que parfois je me dis que tout ceci n'est qu'un rêve.

Elle les observait depuis des heures gesticuler, discuter, s’exhiber dans leurs costumes noirs ou blancs. Les femmes portaient de belles robes laiteuses tandis que les hommes arboraient des habits sombres imposants. Ils échangeaient sur leur savoir-faire, leurs nouveaux sorts et leurs visions du monde.
Wymi soupira, puis replaça l’une de ses mèches rousses derrière son oreille. D’année en année, rien ne changeait. Elle ne voyait vraiment pas pourquoi son grand-père insistait pour qu’elle y participe. Tout ceci lui paraissait tellement inutile. D’autant plus qu’on la considérait comme la moins douée d’entre tous. Issue d’une famille puissante, elle devait être la seule mage des environs à n’avoir hérité d’aucun don particulier. À peine était-elle capable de créer quelques sortilèges. Désireuse de se réfugier au plus tôt dans sa chambre, elle se leva dans un mouvement d’impatience. Bien sûr, tous la dévisagèrent.

« Azallu l’ancrait dans l’instant présent, jusqu’à ébranler ses craintes, jusqu’à ce qu’il ne ressente plus que sa peau contre la sienne, leurs cœurs agités battant à l’unisson. Son regard ensoleillé l’ébouillantait tout entier et caresse après caresse, ils s’unirent l’un à l’autre. »

« Des souvenirs antiques, puissants, étranges, de différents destins se manifestèrent au point de le rendre aveugle. Il eut l’impression que d’un seul coup, un barrage d’émotions cédait, que le mystère de sa création s’ouvrait et qu’enfin, il comprenait ce qu’il était. »

« D’un air peiné, elle lui rendit son étreinte et il se détendit un peu… jusqu’à ce qu’il sente une douleur aiguë le paralyser. Coup de genou fatal !
— Aneria… murmura-t-il en s’écroulant, les mains crispées sur son entrejambe.
Elle ne l’avait pas raté.
— Je suis désolée… mais je dois sauver Misty.
Et elle s’engouffra dans le hangar par la fenêtre. Première leçon qu’il n’avait pas su retenir : ne jamais sous-estimer les femmes, elles étaient redoutables.
— Merde ! maugréa-t-il sans parvenir à se redresser.
À Street Fighter, elle aurait sûrement été trop forte. Elle l’avait mis au tapis comme un bleu… en un seul coup. Il n’avait même pas atteint le deuxième round. Un perfect. »

« Elle lui leva le menton pour que leurs regards restent accrochés l’un à l’autre. Le jeune loup sut ne rien pouvoir lui refuser, ni à elle, ni à Bror et encore moins à Christo. Peu lui importait finalement leurs non-dits, lui aussi pouvait agir. »

« Il écouta ce chant, plus sublime que tout ce qu’il avait jamais entendu, parce que c’était lui, parce qu’il le chérissait, parce qu’il n’y avait rien de plus incroyable que l’éclat argenté de ses yeux en cet instant. »

-Je vais te parler du loup et de son prince. De celui qui apportera le juste équilibre au destin qui est le tien. Car, si tu as la force et l'esprit, il te manquera toujours le coeur. Et le cœur est le centre de la vie.