Contrairement à beaucoup de malades, j'aime ma maladie, elle me permet constamment de m'évader, d'accéder à un autre univers, fait de bonheur, de beauté, de musique, de couleur. Tout y est parfait. Il n'y a pas de place pour le chagrin ou la douleur, rien n'est négatif.
Une forme immense s'avance ; je cligne des yeux pour finalement apercevoir un homme et là, je hurle. Tous les hurlements que j'ai tant retenus jaillissent de ma gorge, tel un geyser. Je me recule au plus près du mur derrière moi comme s'il pouvait me protéger de cet homme. Dans ma tête, la panique a pris toute la place du peu de raison que j'aurais pu encore avoir. J'ai été enlevée, enfermée et dans ma tête se bousculent des idées horribles. Vais-je souffrir ? Mon calvaire sera t-il long ? Je ne veux pas que l'on me torture, que l'on me viole, que l'on me tue !
Ma terreur cesse soudainement dès que j'aperçois derrière cette silhouette masculine, une femme vêtue d'une blouse blanche.
Mes cris s'arrêtent net.
Je ne peux expliquer ce sentiment qui m'envahit lorsque je comprend où je me trouve. Je ressens un immense soulagement de ne pas être dans les griffes d'un pervers. Un consolation très vite effacée par l'épouvante de me savoir dans un service, qui je le sais est de psychiatrie.