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Citation de babel95


On entrait dans Bruges comme dans un rêve de pierres se glissant sous les jupons des dentellières, ainsi que ces araignées tissant leur toile pour la part des anges, au point de rose ou de fée. Entre le pont Saint-Jean-Népomucène et le béguinage, traînaient les fantômes de la nuit. Et si l'on n'y croyait pas, ils venaient vous narguer en projetant leur ombre effrayante sur les murs des vieilles maisons éclairées par les réverbères. Une lueur d'un jaune pâle, couleur lune ananas ou poussin de Pâques, glaçait les vieilles pierres pour les ectoplasmes en guenilles. Il y avait aussi ce léger souffle, une respiration de corneille, alors que tout était désert et calme dans les jardins du soir. Bruges avait gardé ses morts... Une fois qu'on y a vécu, on ne la quitte plus. Cette ville est envoûtante, ensorcelée, mais seulement l'hiver. Et dans les ruelles du soir, laquées d'une poudreuse poésie, on peut encore entendre claquer les roues des carrosses depuis longtemps disparus.
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