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Citation de JulienDjeuks


Elle est coincée. Impossible de faire demi-tour, de rentrer au parking et de s’endormir pour le reste de la journée. Il faut vivre ceci. Omaya allume la radio. Il n’y a pas de petites chansons pour elle, seulement des voix d’hommes en colère, tantôt avec de la musique, tantôt sans, elle éteint. Derrière elle on a klaxonné, elle sursaute, rattrape ses deux mètres de retard et voit que cette fois-ci l’indicateur tombe au-dessous de zéro. Dans le blanc. Les mains d’Omaya ne lui appartiennent plus. Elles glissent du volant et tombent sur ses cuisses, deux oisillons chus de leur nid. De partout, les reflets lancinants des pare-brise et des rétroviseurs convergent vers Omaya, lui griffent les yeux. Un sifflement tire son regard vers la gauche : un policier est en train de gesticuler furieusement en ma direction, il m’ordonne de repartir, je n’ai pas le choix, Omaya tourne la clef et l’indicateur saute aussitôt dans le rouge, la voiture va prendre feu, elle va exploser, la portière est fermée à clef et je suis ligotée par ma ceinture, autour de moi les autres véhicules grognent et rugissent d’impatience.
[…] Omaya est au milieu du tunnel et la voiture devant elle a freiné une fois de plus, je ne peux pas avancer, ça va sauter, le corps d’Omaya éclaboussera les murs, les yeux d’Omaya sont secs et vitreux mais son front pleure de grosses larmes qui lui glissent sur les tempes et sur les joues, le cerveau d’Omaya se met à cogner contre le crâne… Alerte ! Alarme ! Achtung ! La sonnerie déclenchée par le cœur court à travers les veines d’Omaya, faisant vibrer tous les nerfs vrillés sur son passage. (p.53)
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