Natasha Madison

J'imagine que la peur ne me quittera jamais, peu importe le chemin parcouru. La peur est là, quoi qu'il arrive.

— Phyllis, je suis vraiment, vraiment désolée pour ça. Je te promets que je paierai pour tous les dommages.
— Pas besoin de me payer pour quoi que ce soit, chérie. En fait, tu viens d’obtenir une augmentation. J’avais envie de frapper cette femme depuis un bon moment. Je pense que c’était encore mieux.
Elle défroisse son tablier.
— Maintenant, sors d’ici. Tu as des clients qui attendent d’être servis. Et toi…
Elle pointe Mick du doigt.
— … tu ferais mieux de prendre soin de ce que tu as ici.
Elle jette un coup d’œil entre nous deux.
Il ne répond pas verbalement, il hoche simplement la tête et me suit dehors.
Le reste de l’après-midi et le début de la soirée se passent sans incident, Dieu merci. Je passe le reste de la journée en sachant que je vais chercher Lori ce soir.

JACKSON
Je suis au milieu de l’enfer pour filles. Je suis assis à une table, déjeunant dans un magasin de poupées accompagné de Lilah et de sa poupée à cent dollars. À l’instant où nous avons passé les portes, j’ai soupiré. Ce n’est pas ce que je pensais que cela allait être. Il y a des poupées partout. Des poupées aux cheveux courts, aux cheveux longs, aux cheveux blonds, aux cheveux bruns, aux yeux bleus. Vous donnez la combinaison et ils ont la poupée qui correspond. Comme si cela ne suffisait pas, vous devez l’habiller. Tous les vêtements envisageables sont disponibles ici pour que vous les achetiez. N’oublions pas les tenues assorties pour la propriétaire de la poupée, car apparemment...

Je garde le silence, m'efforçant d'ignorer la chaleur de sa main sur mon bras. Des tas de femmes m'ont déjà touché à des endroits bien plus intimes dans ma vie, pourtant, ce contact me transperce comme aucun autre ne l'a jamais fait.

— Tu crois qu’il se rase le corps ? demande-t-elle en posant son verre sur la table alors que je vide le mien. — Je n’en ai aucune idée, mais je suppose qu’il se rase. Enfin, qui ne se rase pas de nos jours ? Je lève les yeux et prends le temps de la réflexion. — Certains aiment être libres et naturels, observe ma sœur. Il n’y a pas de mal à ça. Tu n’as pas à le juger. À moins de devoir lui sucer la queue, bien sûr. Dans ce cas, impose-toi. Tu n’as pas envie de t’étouffer avec de longs poils pubiens. D’ailleurs, si tu soupçonnes le contraire, enfuis-toi. Cours comme s’il te brandissait une bombe sous le nez. Je hoche la tête. Je devrais sans doute prendre des notes. J’ai l’impression de devoir écrire ses conseils pour m’en souvenir par la suite. — Ses chaussures ? — Elles sont belles. Noires. Je la regarde et ouvre grand les yeux. — Et propres. Très belles. J’ai horreur que les hommes n’aient pas les chaussures propres. C’est comme avoir les pieds sales. Berk. — Les dents ? Droites ? Tordues ? Blanches ? Tachées ? Mauvaise haleine ? Je penche la tête en essayant de me remémorer son sourire. Je l’ai vu esquisser un rictus, froncer les sourcils, j’ai vu le muscle de sa mâchoire tressauter, mais je ne suis pas sûre d’avoir vu ses dents. — Je n’en sais rien. — De grandes mains ? — Oh oui, très grandes. J’ouvre les doigts pour lui donner une idée de leur taille et j’écarte mes paumes. — Comme ça. Je décris de grands cercles avec les mains. — Tu crois qu’il a une grosse queue ? Je m’immobilise. — C’est évident. On ne peut pas être aussi beau et avoir un petit pénis. Quoique, c’est peut-être pour ça que c’est un tel con ! Son pénis est minuscule. Il a le syndrome du micro-pénis.

Chapitre 3 : Austin :
" Putain, ce n'est pas croyable ! Cette foldingue m'a suivi au travail. Elle veut sûrement me poursuivre en justice. Elle va comprendre.
- Mais c'est du harcèlement, ma parole ! Vous m'avez suivi jusqu'ici ? m'exclamé-je en me levant derrière mon bureau.
Barbara devient livide et ouvre la bouche, mais pas la femme insolente derrière elle.
- Vous suivre ? Mais vous êtes fou ?
Elle regarde Barbara.
- Je ne peux pas faire ça. Je comprends parfaitement pourquoi vous avez enchaîné les intérimaires. Qui voudrait travailler pour ce type ?
Elle secoue la tête.
- Non seulement il a embouti ma voiture, fait-elle en me regardant, mais il téléphonait au volant. Et la première chose qu'il m'a demandée, c'est si j'étais saoule !
Elle se tourne vers Barbara, qui me lance alors un regard noir. Génial, franchement génial, elle est du côté de la foldingue.
- On aurait pu s'attendre à ce qu'il me demande si je vais bien, n'est-ce pas ? Non, pas ce type-là. Il voulait savoir si j'étais saoule à huit heures du matin. Bon sang, mais qui boit à huit heure du matin ?
...
- Un instant, dis-je en laissant tomber mes messages sur le bureau. Vous... vous êtes mon intérimaire ?
- Non, monsieur, répond-elle.
Cette réplique me donne envie de lui tenir les mains dans le dos et de la plier en deux sur mon bureau pour la baiser pendant qu'elle m'appelle monsieur.
- J'étais votre intérimaire, précise-t-elle en regardant Barbara. Je vous souhaite bon vent.
À ces mots, elle fait volte-face et se dirige vers la porte.
C'est la voix de Barbara qui l'arrête."

Chapitre 5 :
Mick
«… — Vous êtes strip-teaseuse, n’est-ce pas ? Est-il possible qu’elle ait pu avoir accès à votre drogue ou qu’elle ait vu quelque chose qu’elle n’aurait pas dû voir ?
Quand les mots sortent de ma bouche, même moi je suis choqué. Je n’ai jamais imaginé le pire chez quelqu’un dans ma vie. Mais le fait qu’elle soit strip-teaseuse me frappe et me rappelle la maison.
Ma mère était sur le même chemin que Marissa ici. Quand je vivais avec elle, elle entrait et sortait de la maison à toute heure du jour et de la nuit. Parfois défoncée, parfois pas, généralement avec un type différent chaque fois. Si elle gardait un toit au-dessus de ma tête et de la nourriture dans le frigo, dans son esprit, elle était cette putain de June Cleaver.
Jackson tourne la tête pour me fixer du regard avec l’expression de « qu’est-ce que c’est que ce bordel » sur son visage.
Marissa rejette ses épaules en arrière comme si elle se préparait à se battre.
— Oui, je suis une strip-teaseuse, mais non, je ne me drogue pas. Si vous voulez, on peut faire un test d’urine tout de suite pour vous rassurer, Inspecteur.
Son insolence se manifeste avec force.
— Ce ne sera pas nécessaire, précise Jackson.
— Une jeune fille de dix-sept ans voit sa mère strip-teaseuse. Vous ne pensez pas qu’elle suivra vos traces ?
Je ne céderai pas aussi facilement, alors je continue.

Chapitre 4 :
Jackson
« … Je lève les yeux et regarde droit dans les yeux d Mick. Je n’ai pas besoin qu’il dise quoi que se soit. Je sais ce qu’il pense.
— J’ai rencontré la voisine ce matin.
Mick se pense sur sa chaise, ne disant rien, attendant que je termine ma phrase.
— Elle avait des bleus sur son bras et plusieurs sur son visage qui s’estompaient.
Je ferme le dossier en face de moi.
Je me retourne pour ouvrir l’ordinateur pour que je puisse rechercher le nom de la grand-mère, Felicia, pour trouver quelque chose sur elle.
— Et alors ? Me demande Mick, mais il connaît la réponse avant même que je sache ce que je vais répondre.
— Elle fuit quelques chose. Je en sais pas quoi ou qui, mais il y avait une vraie peur dans ses yeux. Il y avait assez de douleur en eux pour briser quelqu’un jusqu’au plus profond de lui-même, lui dis-je alors que je commence à taper.
— Tu ne peux pas sauver tout le monde, Jackson, tu le sais. C’est comme si tu pourchassais sans cesse le même fantôme.
Il se penche, posant ses bras sur le bureau.
— Je ne veux pas la sauver.
Ses yeux effrayés me reviennent en tête.
— Je veux juste savoir si elle est en sécurité...»

Entourez-vous de gens qui pourront vous aider à vous relever et vous porter quand vous tomberez. Pas de gens qui ne feront que vous maintenir à terre.

Chapitre 6 :
Kaleigh
«… Puis un numéro inconnu
Hé, j’espère que c’est la bonne personne. As-tu un gazon entretenu ?
Je rejette la tête en arrière, riant en lisant le message.
Ça dépend de qui pose la question. Comment as-tu eu mon numéro ?
Je saute sur Facebook tout en attendant de voir s’il va répondre tout de suite.
Ça s’appelle Le Harcèlement pour les nuls. Je suis allé sur la page Facebook de Lauren, puis dans sa liste d’amis et je t’ai trouvée. J’ai cliqué sur ta page, puis dans ton intro, j’ai vu le nom de ton studio. J’ai cliqué, et boom ! J’ai été récompensé.
Je secoue la tête.
Waouh, tu as beaucoup réfléchi à ce processus. Eh bien, je vais faire en sorte que ça en vaille la peine.
Je prends une photo de mes jambes nues.
Merde, nous échangeons déjà des photos ? Excellentes nouvelles.
...»