Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Au bord du royaume des ombres, un fleuve sépare le monde des vivants de celui des morts. Le long de sa berge, dans une zone « vague », circulent les égarés, ni vivants ni morts. Mais ce lieu se métamorphose et on devine une chambre d'hôpital en soins intensifs. Dans ce lieu insolite, Paco devrait mourir. Il croise des créatures qui semblent sorties de mythes anciens. D'autres sont de simples humains. Plongé dans l'inconscience, il est fortement tenté d'abandonner. Mais les signaux qui arrivent du monde des vivants l'emportent.
La pièce comporte 16 scènes sans titre, non numérotées. Un premier ensemble s'articule autour du ballet des passeurs de la mort : Noïké, l'âne, la Mort. Le groupe suivant s'organise autour des humains, ceux qui ont déjà anticipé la mort de Paco, et ceux qui se battent pour le rappeler à la vie. Mais le véritable combat est celui de Paco avec son corps, dont il voudrait bien se débarrasser. Ce dernier s'accroche, et l'invite à tenter avec lui un retour vers la vie. Le dialogue très linéaire s'attache à rendre la fluidité du rêve et de ses figures. Dans cette opération de dévoilement, le suspense est moindre mais le questionnement important. Chacun demande des comptes, argumente, se laisse convaincre. Ce texte réussit à raconter en termes à la fois simples et poétiques une expérience aux frontières de la mort. ? Nicole Wells
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