Au point où nous en sommes arrivés de l'éducation des jeunes filles, dans l'immense extension de leurs études en tous genres, remarquons un domaine où sévit encore l'ancien préjugé, où s'étale un paradoxe que j'appellerai « le paradoxe masculin ». Croiriez-vous que dans les lycées de filles, comme dans les cours indépendants où elles fréquentent, partout où l'instruction leur est donnée de plus en plus exclusivement par des femmes diplômées, agrégées, pourvues de tous les grades, une seule chaire demeure intraitablement l'apanage des hommes : celle de l'histoire de l'art? (Lesueur 1910, p. 59)
En faisant de l'art ancien un lieu essentiel d'identification et de mémoire nationale, l'histoire de l'art aura puissamment contribué à la création de "communautés imaginées. Notre travail se veut donc une contribution à l'histoire de la construction des identités esthétiques nationales.
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Les enjeux de l’histoire de l’art : professionnalisation et patriotisme