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Citations de Nic Sirkis (40)


Il éteignit son transistor. Comment faisaient les gens pour supporter cette litanie quotidienne ? Estéban avait observé les visages des présentateurs des journaux télévisés. Ils enchaînaient, sourire aux lèvres, les annonces de catastrophes, d’escroqueries, de famine, de massacres, donnant la parole aux envoyés spéciaux sur le terrain pour des « compléments d’enquête » ou à des spécialistes en économie qui justifiaient des politiques absurdes, et reprenaient l’antenne, toujours sourire aux lèvres, pour passer à l’horreur suivante.
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" La maison est le lieu par excellence où couver le sentiment universel d'abandon, de peur de la chute, de perte de repères. Elle est un repaire où tous les ermites cherchent bernardement leur coquille.
Le sentiment d'abandon, cette flaque récurrente, fait soupirer nos épaules et efface notre capacité à rêver.
Le désespoir qui s'installe alors, c'est la pensée qu'avant hier sera toujours plus beau qu'après-demain.
Inutile d'aller vers l'avant quand l'obsédante nostalgie d'un passé magnifié nous taraude comme le membre absent des amputés continue à les empêcher de vivre. "
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Je viens de lire un livre – pas beau et pas bien écrit d’ailleurs – sur les îles Marquises, mais bien navrant lorsqu’il raconte l’extermination de toute une tribu d’indigènes – anthropophages dans ce sens que, disons une fois par mois, on mangeait un individu – qu’est-ce que ça fait ! Les blancs très chrétiens, etc., pour mettre fin à cette barbarie (?) réellement peu féroce, n’ont pas trouvé mieux que d’exterminer et la tribu des indigènes anthropophages et la tribu dans laquelle la première guerroyait (pour se procurer ainsi, de part et d’autre, les personnes de guerre mangeables nécessaires). Ensuite, on a annexé les deux îles, qui sont devenues d’un lugubre !!! Ces races tatouées, ces nègres, ces indiens, tout, tout, tout disparaît ou se vicie. Et l’affreux blanc avec sa bouteille d’alcool, son porte-monnaie et sa vérole, quand donc l’aura-t-on assez vu ? L’affreux blanc avec son hypocrisie, son avarice et sa stérilité. Et ces sauvages étaient si doux et amoureux !
Mai 1988, Arles Lettre à Émile Bernard
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... il n'y a que le compositeur qui joue ses propres compositions.
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Nic Sirkis
Au début du livre, je ne voyais pas trop en quoi le fait de relater une abomination ritualisée allait pouvoir être le propos d'un roman contemporain. Je me suis alors laissé embarquée par la plume de Nic avec curiosité et plaisir. La lecture de ce livre m'a entraînée dans un univers de souvenirs plus ou moins heureux, tout en me confirmant dans mes toutes premiers actes de rébellion. Les liens tissés par Nic entre ces pratiques abominables et notre société sont à la fois perspicaces et poétiques, je ne peux donc que vous inviter à en découvrir le pourquoi du comment.
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Hier, j’ai peint quelques études où on voit la cathédrale. Néanmoins je préfère peindre les yeux des hommes que les cathédrales, car dans les yeux, il y a quelque chose qu’il n’y a pas dans les cathédrales, même si elles sont majestueuses et qu’elles en imposent, l’âme d’un homme, même si c’est un pauvre gueux ou une fille des rues, est plus intéressante à mes
yeux.
Anvers, Décembre 1885
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La culpabilité engluait le débat de tous côtés et la barque se mit à gîter, à tanguer et prit l'eau avec la décision finale et mutuellement consentie de revoir l'équipage de l'embarcation. Il y eut peu de cris à bord, il n'y eut pas de haine, seulement une lassitude, sorte de cri inassouvi dans la nuit, comme la traînée bleuâtre d'un cirrus dans le soir tombant. Il n'y avait pas eu de mariage, et n'y eut pas de nécessité de divorce.
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Des sentiments ambivalents envahissaient son champ de conscience. Des bouffées de joie, à l’évocation de tous ces lieux qui étaient les siens ; mais parallèlement, il se sentait dépossédé, dans la partie la plus intime de son être, un peu comme le Petit Prince découvrant les millions de roses à son arrivée sur la Terre, lui qui croyait la sienne unique au monde…
Comme la torche de la tour Eiffel écrasait dans sa centrifugeuse les fenêtres de sa maison rue Didot, Yann eut l’impression que la fresque de sa jeunesse était balayée par un immense phare.
Un phare braquant une lumière crue sur la terre et les flots de son enfance, les courants de pensées de sa vie.
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Je doute de plus en plus de la véracité de la légende de Monticelli absorbeur de quantité énorme d’absinthe. Considérant son œuvre, il me paraît pas possible qu’un homme énervé par la boisson ait fait cela. Peut-être cette Limousin, la dame de la Roquette, y a mis sa médisance après tout, pour que la légende soit enracinée.
20 avril 1888, Arles
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Ne suis aucun système de touche. Je tape sur la toile à coups irréguliers, que je laisse tels quels. Des empâtements, des endroits de toile pas couverts par-ci, par-là, des coins laissés totalement inachevés, des reprises, des brutalités ; enfin le résultat est, je suis porté à le croire, assez inquiétant et agaçant pour que ça ne fasse pas le bonheur des gens à idées arrêtées d’avance sur la technique.
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Une parenthèse pour noter des événements parallèles survenus dans l’existence de mes artistes préférés, Vincent-le-peintre et Arthur-le-poète. Ils ont tous deux séjourné un temps à Londres au début des années 1870. C’est dans la capitale anglaise, le 10 juillet 1873, après une soirée arrosée de verres d’absinthe en compagnie de son ami Verlaine, qu’a éclaté une escarmouche au cours de laquelle l’amant Verlaine a tiré deux balles de révolver sur Rimbaud… Le 23 décembre 1888, après une soirée arrosée
d’absinthe dans un café arlésien, à la suite d’une escarmouche entre Gauguin et Van Gogh, celui-ci s’est coupé l’oreille gauche avec une lame de rasoir…
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En redécouvrant la correspondance de Van Gogh, j’ai été très émue de lire un homme qui a vécu sous le signe du doute, de la «rigoureuse » curiosité, de l’immense honnêteté intellectuelle, du feu d’une passion créatrice torchée de cruauté, d’élégance, du partage avide des couleurs, de chaleur humaine, d’absolue fidélité à ses valeurs d’artiste.
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Quand tu étais petite, tu mangeais de la cervelle. Le plat était préparé au beurre avec du persil. C'était bon, rosâtre, mou. Ca glissait dans la bouche sur le toboggan de la langue. Chair en rosace traversée de cheveux de sang. Les triperies ont disparu des rues commerçantes (...) Les cervelles sont effacées des menus. Mais un jour, tu aperçus dans l'assiette d'un vieux monsieur à côté de toi chez Chartier, Faubourg Montmartre, une cervelle préparée à la mode de ta grand-mère, ce mets qu'il faut avaler car ça rend intelligent... L'idée de cette matière tendre écrasée contre ta langue t'accable aujourd'hui de nausée.
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L'énorme ambassadeur me fait signe d'entrer. On dirait que son ventre va exploser sous sa chemise au-dessous de sa ceinture, entre les lignes parallèles des bretelles qui soutiennent son pantalon. Une fois que je lui ai exposé le but de ma venue, il me demande l'air impassible :
- S'agit-il d'une visite à but touristique, familiale, ou professionnelle?
Je reconnais le français rythmé des Slaves aux consonnes qui roulent.
- Touristique.
Il me regarde avec le sourire amusé du gros chat jouant de la patoche avec un mulot... avec moi, la musaraigne qui craint que trop en dire sur les antécédents familiaux complique les formalités pour obtenir un visa.
Après tout, Déni, qu'y a-t-il à craindre ? souffle une voix au fond de moi. J'explique alors à ce monsieur (...) qu'à vrai dire mon grand-père paternel est né en Moldavie et que, voyageant dans le pays voisin, j'ai envie de faire le détour pour visiter Kichinev, mais... je n'ai plus de famille là-bas, c'est juste "touristique".
Le sourire de l'ambassadeur s'épanouit.
- Voilà, Madame, les mots que j'attendais, dit-il, jovial. ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire la grimace ou, comme on dit au pays de votre grand-père, on ne vend pas plus de concombres à un jardinier qu'on n'apprend à parler à un vieux perroquet. Avec vos "vacances touristiques", vous jouez à l'oisillon qui donne la becquée à son père, mais sachez qu'une Bezounovsky qui part en Moldavie, c'est une Bezounovsky qui va au pays. Votre nom est aussi courant là-bas que Martin ou Durand ici...
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Yann était baigné par les mots. Il avait toujours été intimement lié à l'écriture. C'est l'amour des lettres et la magié qu'elles véhiculent qui avait tendu entre Magali et lui une toile invisible. Une appétence commune les tirait vers un idéal inexploré, l'audace vindicative de souder les fonds de la littérature.
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Raoul disait supposer que pour lui, né homme, qui ne vivrait donc jamais de maternité, la sensation de construire un livre, en créant un récit à porter jusqu'à sa chute finale, avait peut-être à voir avec l'expérience de la grossesse qui mène à la délivrance de l'accouchement.
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Cette manie de chercher un sens là où n'était que le hasard des choses.
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Ecrire, quelque part, c'est faire face à une disharmonie interne, c'est réparer quelque chose en latence. Retrouver, en quelque sorte, une harmonie perdue.
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Ecrire, quelque part, c'est faire face à une disharmonie interne, c'est réparer quelque chose en latence. Retrouver, en quelque sorte, une harmonie perdue.
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Le plafond du ciel de Paris qui tapissait l'horizon de sa lucarne au-dessus des toits gris s'offrait à lui comme une page blanche où poser le délié d'une écriture en gestation.
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