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Citation de sandraboop


Pour répondre à ta question, j'ai effectivement tout plaqué parce qu'un jour, je me suis réveillé avec une colossale gueule de bois et un dégoût indicible pour toutes ces foutaises.
- Ton travail?
- Mon travail, mon habileté dans mon travail, mon incroyable aptitude à respecter la lettre de la loi mais jamais l'esprit, mes réus- sites pathétiques et mes triomphes minables, mes whiskies à répé- tition, ma dépendance croissante à la cocaine, ma maison et son exquis mobilier ancien, mon solde à la banque, mon attaché-case, mon ordinateur portable et mon téléphone de même que j'emportais chaque matin de bonne heure à mon bureau en me serrant dans le métro contre des hommes exactement comme moi. irrémédiablement écœuré par tout ce dont j'avais vécu. plus on possède, plus on s'invente des besoins. Le dernier portable ultraminiaturisé, des gadgets ridicules, une montre- ordinateur. écœuré par ma saloperie de presse à pantalons, mes costumes, mes cravates. Par les cocktails, les réunions où je me retrouvais entouré d'hommes en costumes semblables aux miens, qui avaient chez eux une presse à pantalons semblable à la mienne et un exquis mobilier ancien, les vacances aux Caraïbes dont tout le monde parlait sans fin, les conversations sur le golf, les tarifs des écoles et les grands vins. je me suis réveillé et j'ai su que je ne pouvais plus. Je ne pouvais plus retourner à mon bureau ne fut-ce qu'une seule journée. C'était comme un réveil après un coma éthylique, je suppose. J'étais malade, malade de moi-même, allergique au monde dans lequel je vivais. Dégoûté de mon indifférence à tout ce qui m'entourait.
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