[...] Les rares artistes à oser aujourd'hui défier la panique font donc figure de héros modernes. Ils sont à la fois les derniers héritiers et les premiers résistants. Ils héritent d'un droit et, devenant résistants, le transforment en devoir.
Ils savent que l'adolescence est un matériau parmi d'autre dont l'art n'a par conséquent pas moins de raisons de s'approcher, qu'avec un raffinement inouï cet art a brillé au ciel de toutes les cultures, d'un millénaire à l'autre, de l'Asie au Nouveau Monde, et que partout où il a paru, il a en permanence ébloui.
Le petit remue-ménage hystérique des années 90 n'est donc rien face à l'éternité d'un motif – ce qu'ignore la panique contemporaine, dans sa prétention à se croire la dernière d'une histoire qui la dépasse complètement.