-Bonjour Aristide, dit Philippe Aubart, chevelure abondante malgré les années et grosses lunettes à double foyer, donnait à son visage un air de kaléidoscope.
Ari détestait viscéralement son prénom, hérité d'un grand-oncle mort en héros à Dunkerque en 1940 à qui ses parents, cédant face à la pression familiale, avaient été obligés de rendre hommage en nommant ainsi leur fils unique quarante-cinq ans plus tard. Il le détestait tant que tout le monde autour de lui, presque tout le monde, avait pris l'habitude de l'appeler par son diminutif.