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3.85/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1967
Biographie :

Nicolas Mingasson est photographe et journaliste.

Reporter à Gamma et France soir, il est nominé en 1993 au World Press Photo grâce à son reportage sur le conflit bosniaque.

Premier photographe à partir à pied de Sarajevo pour rejoindre la ville assiégée de Gorazde, Nicolas Mingasson se passionne également pour le monde polaire. Il devient photographe de la première expédition à ski au Pôle Nord en 1995.

En 2008, à l’occasion de la 4ème Année Polaire Internationale il mène un long travail photographique à travers l’Arctique russe : "Sentinelles de l’Arctique" sera relayé chaque semaine par le journal Libération et suivi sur le web par plusieurs centaines de milliers d’internautes.
La même année il expose sur les grilles du Sénat son travail sur les “Polarniks” au sein de l’exposition Terre des Pôles dont il assurera le commissariat.

En 2010, Nicolas Mingasson est autorisé par l’armée française à s’immerger durant un an parmi les soldats d’une unité de combat en Afghanistan.

Seul journaliste français à avoir pu participer à une telle mission, il publie en 2011 le livre "Le Journal d’un soldat français en Afghanistan" et en 2012, "Afghanistan : la guerre inconnue des soldats français". Vendu à près de 10 000 exemplaires, ce récit propose une vision inédite de cette guerre méconnue.

Après un long interlude afghan il retourne dans le Taïmyr pour réaliser “Portraits d’arctique”, une série de portraits filmés sur le thème de la mémoire et de la culture. Les photographies de l'exposition Destins Dolganes sont tirées de ce travail.

Nicolas Mingasson a exposé de nombreuses fois en France et à l’étranger. Il a collaboré avec le Figaro Magazine, VSD, Paris Match et a été publié chez Plon, Acropole, les éditions Jean di Sciullo et aux Belles Lettres.

Nicolas Mingasson est le fondateur de l’Observatoire Photographique des Pôles.

son site : http://nicolasmingasson.com/
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Source : www.franceinter.fr
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Entre 2001 et 2014, cinquante mille soldats français auront combattu en Afghanistan. Combien sont-ils désormais, engagés sur le terrain au Mali ? D'aucuns y ont trouvé la mort. D'autres, confrontés à un événement dramatique, ont développé un syndrome de stress post-traumatique (SPT). Au coeur du parc du Mercantour s'élève une longue bâtisse austère. le Centre de ressources des blessés de l'armée de terre y accueille ces combattants. Hommes ou femmes, le temps de quelques jours, ils vont tenter de mettre des mots sur leurs maux, de rompre la spirale descendante de l'isolement, d'imaginer l'avenir. En 2012, le photoreporter Nicolas Mingasson publiait Afghanistan. La guerre inconnue des soldats français. le récit du quotidien, un an durant, d'une unité de combat. L'âpreté des assauts, la peur qui tenaille, les copains qui meurent, le sens de leur engagement. Sans doute a-t-il mesuré alors, au fil de leurs questionnements, leur possible désarroi quand viendrait le retour. Rare, sinon premier film à évoquer le SPT chez les soldats français, le documentaire qu'il signe à présent alterne, sans commentaire, témoignages individuels, discussions de groupe, entraînements collectifs et champêtres. Jouissant visiblement de la confiance des vétérans, le réalisateur fait émerger des paroles crues, rendant visibles les souffrances tues, rendant palpables les tourments dans lesquels ces jeunes hommes et femmes se débattent. Ici aussi au péril de leur vie.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Je vois les ombres des Américains surgir de leurs machines. Une équipe pour toi, partant derrière les lambeaux de notre Gazelle, et deux gars pour moi. Je leur parle de toi, de mon chef de bord éjecté quelque part, je ne sais où. Ils me calment, me disent de ne pas m’inquiéter, que leurs collègues prennent déjà soin de toi. Dans un immense soulagement, une sorte de repos, je les vois s’affairer autour de moi, retirer mes rangers, découper mon pantalon, m’installer dans un brancard de campagne. C’est fini, ils me récupèrent, m’emportent loin de ce sable, de cette poussière, de cette plaine aride, de ces chiens que je n’entends plus, de leurs maîtres qui n’auront pas notre peau. La lutte est finie, je peux baisser la garde, rendre les armes, cesser d’entretenir coûte que coûte l’espoir. D’autres viennent de prendre le relais pour moi.
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Ce que j’ai gagné en empathie et même en amitié, je l’ai peut-être perdu en recul et en indépendance d’esprit. Peut-être, mais puisque rien ne se perd, je sais avoir beaucoup gagné. En me rapprochant d’eux, je gagnais en profondeur, en intimité. Les barrières tombaient et eux me confiaient, le plus souvent, le fond de leurs pensées. J’entends ici les esprits chagrins qui pensent qu’être embedded au sein d’une troupe, c’est vendre son âme au diable. Or, nous, journalistes ou photographes, sommes toujours les hôtes de quelqu’un, qu’il s’agisse d’un chef de milice bosniaque, qui accepte de me conduite à Gorazde à travers les lignes de front, ou d’un éleveur de rennes Dolgan de la péninsule de Taïmyr. Mais, curieusement, il ne m’a jamais été reproché d’être embedded de ceux-ci.
Ce livre est le résultat de mon expérience personnelle au sein du groupe 42, de la 4e section de la 2e compagnie du 21e RIMa. Il relate des événements que j’ai vécus directement ou qui m’ont été racontés par les soldats eux-mêmes. Mais il est aussi le reflet de ce que tous les soldats ayant été engagés en Afghanistan ont vécu, que ce soit en France, lors de leur préparation, ou en Afghanistan. C’est dans cet esprit que j’ai souhaité publier, en début d’ouvrage, une série de portraits en noir et blanc de quelques soldats sélectionnés au hasard.
Ce livre est un mélange de style, un patchwork de photographies, d’informations factuelles et de ressentis personnels. Je n’ai, en aucune manière, cherché à produire un travail d’analyse. J’ai seulement souhaité partager mon expérience – unique auprès de ces jeunes soldats, qui sont, sans même que nous en ayons conscience, des voisins que nous croisons quasi quotidiennement.
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Je suis rentré à la maison, déjà noire de monde. La nouvelle du drame s'était répandue tôt dans les médias. Les journalistes étaient partout, odieux et lamentables. Je venais de perdre mon fils et eux grimpaient sur les toits des voitures pour photographier la chambre de Julien, dans laquelle nous ne le verrions plus. Je les voyais, cela me révoltait et me blessait, mais j'étais bien trop anéanti pour réagir.

[p179]
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Ainsi, au-delà du témoignage qu'ils nous apportent, ces parents et veuves soulignent, dans l'ombre de leur expérience, l'urgence quotidienne de la vie. Demain, tout à l'heure peut-être, il se pourrait qu'il soit déjà trop tard. Pour dire que l'on aime, pour dire des mots tant de fois retenus.

[p368]
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Les chiens aboient et moi, je crève. Mon CIRAS m’écrase et m’étouffe, mon casque m’assomme. Les chiens aboient et je ne peux pas bouger. Je me traîne dans le sable et la poussière. Qu’est-ce que c’est que ce merdier ?! Je vire mon casque, c’est déjà ça. Pour le reste… impossible de m’extraire de mon pare-balles : j’ai beau me contorsionner, me débattre comme un poisson jeté sur une rive sablonneuse, rien à faire… Je dois être lamentable… Il faudrait que je me lève, que je m’assoie, que je bouge, mais mes jambes refusent de répondre, de faire le moindre mouvement. Elles m’ont abandonné. C’est trop pour elles ! Il faut dire que depuis ce matin… En tout cas, je n’ai pas mal, c’est toujours ça. Une force me pousse, m’oblige : non, ce lit de sable et de poussière ne sera pas celui de mon dernier soupir.
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Ce livre est le résultat de mon expérience personnelle au sein du groupe 42, de la 4e section, de la 2e compagnie du 21e RIMa. Il relate des événements que j'ai vécus directement ou qui m'ont été racontés par les soldats eux-mêmes. Mais il est aussi le reflet de ce que tous les soldats ayant été engagés en Afghanistan ont vécu, que ce soit en France, lors de leur préparation, ou en Afghanistan.
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Mais la douleur conduit à des logiques qui n'appartiennent qu'à ceux qui souffrent.

[p17]
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La peur, ils n’en parlent pas. Par pudeur, par fierté, mais aussi parce que c’est une émotion qu’il ne vaut mieux pas partager.
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Mais la guerre s'embarrasse rarement des sentiments de ceux qui la font et la subissent en même temps.

[p128]
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