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Critiques de Nicolas Rabel (23)
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Le choix de mon père

Je me suis toujours beaucoup intéressée à la période de la seconde guerre mondiale. Pendant longtemps, j'étais fascinée par la Résistance. Adolescente, je m'imaginais sans peine que j'en aurais été une sans bien comprendre réellement la portée et le danger de telles ambitions.

Aussi, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire : le choix de mon père qui incarne tout à fait le sujet de la Résistance.

Ce qui rend ce livre très attachant, c'est qu' il est raconté par Jacques, un petit garçon de dix ans. Il vit paisiblement dans un village breton jusqu'à l'occupation allemande de celui-ci.

Des années plus tard, il garde en mémoire ces années de terreur, de doute jusqu'à se demander qui était son père.

Un colllabo pour certains, un résistant de la dernière heure pour d'autres ?

Il nous parle avec beaucoup de tendresse de son père qui a su être digne et courageux alors que le qu'en dira-t-on lui était défavorable.

Ce roman est une sorte de leçon, de réflexion sur le comportement des hommes notamment en temps de guerre.



Un bel hommage aussi à la filiation de père en fils, un legs fort, un héritage dont il se considère redevable chaque jour qui passe.
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Une libération

Il ne fait pas toujours bon vivre, dans les maisons de repos (EPAHD), non pas à cause des quarts de biscuits qui vous sont donné pour votre goûter, mais pour une paire de ciseau plantée 8 fois dans le bide d’un résident.



Mais ce n’est pas par ce meurtre que le roman va commencer. D’ailleurs, le meurtre est accessoire, je trouve, il servira juste de déclencheur à Odette pour raconter son histoire, histoire qui commence avec son entrée dans la résistance, en tant que codeuse de messages.



Voilà un pavé que j’ai dévoré en deux jours et une matinée. Le genre de roman que l’on a du mal à lâcher, une fois commencé.



La période de la Seconde Guerre Mondiale est propice à bien des romans, vu la richesse de ce qu’il s’est passé : des horreurs, la plupart du temps (hélas), des actes de bravoure, de résistance, de collaboration, de débrouille, d’inventivité, de passivité, de courage, d’égoïsme, de partage…



Odette est un personnage sympathique, auquel on s’attache tout de suite. Elle n’est pas toute blanche non plus, mademoiselle ayant une aventure avec un Boche, tout en jouant à la Résistante. Les premières pages m’ont happée et je suis ressortie d’une longue apnée lorsque l’auteur est repassé au récit contemporain.



Dans le film "La grande Vadrouille", lorsque Stanislas Lefort et Augustin Bouvet (De Funès & Bourvil), déguisés en allemands, se font arrêter, un pêcheur, interprété par Paul Préboist, se marre et dit à son compère : V’là qu’ils s’arrêtent entre eux maintenant, ça doit pas marcher ben fort !



Eh bien, dans ce roman, ce sont les Français qui arrêtent les Français ! À Paris, ville sous occupation Allemande, you risk on the two tableaux : avoir des emmerdes avec les Boches ou en avoir avec vos concitoyens, vos voisins… Et dans ce roman, you risk encore plus avec vos concitoyens qu’avec l’ennemi.



Comme pour une rafle célèbre, notre Odette ne verra jamais que des uniformes français et aucun vert-de-gris à la prison de Fresnes et lorsqu’un type avec l’accent du Nord la torturera pour la faire parler, il se trouvera même des excuses, le bougre de salopard !



Le récit fera la part belle à beaucoup de situations de l’époque, notamment des missions de Résistance, du marché noir (mais trop peu), des pénuries alimentaires, de la Libération de Paris, parlera des résistants de la 13ᵉ heure, de la collaboration horizontale, sans remettre en cause les femmes ou les juger, parlera des actes de vengeance sordides, comme les tontes des femmes et des gens qui ont eu trop peur que pour résister.



Pas de manichéisme, les salauds n’étaient pas que les envahisseurs, parfois, c’était aussi le coiffeur de votre rue, votre voisine, une collègue, un voisin… La guerre change les gens et ce roman le montre bien.



La résolution du meurtre de la maison de retraite est accessoire, on se doute très bien de l’identité du coupable, ce que l’on veut savoir, c’est qu’elle était l’identité du mort et ce qu’il a bien pu faire pour se prendre des coups de ciseau dans le buffet.



Entre nous, je râlais à chaque fois que l’on quittait le récit d’Odette pour revenir au présent. Ce n’est même pas une enquête, c’est juste une confession.



La plume est agréable, les actions sont décrites avec luxe de détails, ce qui aurait pu ralentir la lecture. Eh bien non, les phrases se lisent toutes seules, l’action se déroulant devant mes yeux, comme au cinéma, et c’est le cœur un peu gros que j’ai refermé ce roman, terminé. Cela faisait des années qu’il prenait les poussières dans mes étagères (2017)…



Un livre rempli d’émotions en tout genre, qui m’a emporté tel un tourbillon, me déposant à Paris, durant l’Occupation et la Libération, durant ces jours où les lois n’existaient plus, où tout le monde réglait ses comptes, à tort ou à raison, se vengeait des années de privation, se donnait bonne conscience, se dédouanait d’avoir eu peur et d’être resté immobile, jugeant alors les autres et se défoulant sur les femmes.



Un excellent roman, très bien documenté.



Une question restera pour toujours dans ma tête : mais qu’est-ce que j’aurais fait, moi ? Je ne pense pas avoir le courage d’Odette. Pourtant, au départ, cette jeune fille n’en avait guère, elle avait peur, n’osait pas et ensuite, c’est le premier pas qui coûte…



PS : C’était Blackat qui m’avait donné envie de le lire. Comme elle n’est plus de ce monde, je ne pourrai même pas la remercier pour cette belle lecture. Ni lui dire que je l’ai enfin lu !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Une libération

Voilà. Encore un coup de cœur qui inspire mille ressentis, mille mots! Il est ô combien difficile parfois de transmettre son avis quand on a adoré!

Mon point de vue est forcément réducteur, il ne faut point trop en dire et je garde l'impression, ainsi, de ne pas rendre suffisamment hommage à la qualité de ma lecture!

Alors je vais tout de même essayer de dire l'essentiel, de ne pas (trop) digresser, de juste vous donner envie!



La couv' et la 4ème de couv' sont parfaitement limpides: confession d'une vieille dame française au crépuscule de sa vie sur sa jeunesse parisienne pendant l'occupation nazie.



Ne cherchez pas le suspens sur l'identité de l'assassin de l'homme de la maison de retraite, on s'en doute forcément dès le départ! En fait, on se questionne davantage sur l'identité de la victime ou plutôt sur la place qu'elle occupe dans la vie d'Odette et la manière dont elle s'inscrit dans le passé de celle-ci.



À mon sens, l'enquête sur le meurtre est inutile, superflu et maladroite. Elle casse le rythme des confidences d'Odette, même si, de temps à autre, elle nous permet de reprendre notre souffle.

Parce que le comportement du commissaire Bellanger n'est pas conforme à ce qu'on attend d'un enquêteur, il sort très vite du cadre de sa profession pour prêter attention à Odette, en souvenir de sa propre grand-mère. Sa démarche apparaît personnelle, dans une complicité spontanée et bienveillante.

Et parce que cette pseudo-enquête semble horriblement fade en comparaison du récit délivré par cette vieille dame, bien évidemment.

Mais hors contexte historique, ces parenthèses donnent l'occasion de réfléchir sur ce que vivent nos anciens dans des maisons de retraite, ces mouroirs, même confortables ou de luxe, et sur ce qu'ils ressentent sur cette fin de vie annoncée, leur solitude et leurs angoisses face à la mort. Cela donne lieu à des passages tristes et émouvants mais ô combien réels sur ces personnes qui ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes mais qui demeurent bien souvent des mystères pour leurs proches bien plus jeunes. C'est également une manière de raviver le devoir de mémoire qui est le nôtre.



Mais revenons au cœur de l'action! Paris. Années 40. L'allemand guttural et sec a étouffé l'accent parisien! Quand d'autres boivent du champagne, d'autres crèvent la faim.



Ouverture magistrale et glaçante d'une jeune fille enfermée dans un placard de vestiaire, dans la terreur de l'interrogatoire qui se fait attendre. Au cœur de la Gestapo? De la police française? Le ton est donné!



Mon grand ami Friedrich Nietzsche a dit: "Ce qui ne me fait pas mourir me rend plus fort". Il est allemand, je ne l'ai point fait exprès!

Il est vrai que certaines épreuves nous façonnent en nous insufflant une force morale jusque là insoupçonnée et un esprit combatif pour l'avenir... une fois qu'on se relève de sa chute.

Comme il est vrai aussi que certaines agressions nous détruisent profondément, durablement, irrémédiablement, sans aucun espoir de guérison. Les plaies restent à vif et gangrènent tout bonheur. Un instant T conditionne le reste de notre vie, et pas pour le meilleur.

Odette va vivre les deux cas de figure.



Il n'est pas besoin de déballer un cours magistral, quelques mots clés suffisent à recentrer nos connaissances de la Seconde Guerre Mondiale.



Le roman est parfaitement documenté, une bibliographie très fournie apparaît d'ailleurs en annexe.

Cette histoire est magnifique, tant par le rappel historique des faits mais aussi par la volonté de ne pas passer sous silence les heures honteuses de notre pays, avec la collaboration et la période d'épuration qui succède immédiatement à la libération de Paris et qui fera par la suite, malheureusement, des émules dans tout le pays.



Pour nous, lecteurs du XXIème siècle, confortablement installés dans nos fauteuils, il est aisé de porter un jugement distancié sur ces événements. D'affirmer catégoriquement quel aurait été notre comportement à la place de. Mais en fait, aucun de nous le sait. Parce qu'à des événements extraordinaires dans un contexte particulier, toute réaction est possible.



Il n'y a jamais eu les bons d'un côté et tous les méchants de l'autre! Comme l'amour ne connaît pas les frontières et la barrière de la nationalité, le mal se cache aussi souvent en son sein. Les exactions meurtrières et sadiques n'étaient pas seulement l'apanage des ennemis et ces périodes de chaos étaient bien trop souvent des souffles de survie des "bonnes" personnes à échapper au mal, de quelque côté qu'il vienne.



Je suis picarde et ma famille, comme certainement toutes les familles françaises (ou pas) ayant traversé ce conflit, est un reflet de ce roman: entre les témoignages totalement opposés de mes grands-parents, enfants des années 30, une grand-mère ayant connu l'exode et les privations, un grand-père quelque peu "arrangeant", un grand oncle ayant épousé une allemande dans les années 50, un autre grand oncle, soldat, laissé pour mort sur le champ de bataille et qui a survécu grâce à un médecin du front... allemand. Les témoignages autour de moi, plus ou moins spontanés, ont toujours été une source de curiosité. Parce qu'il y a la grande Histoire, avec ses "faits" et ses dates mais ce sont surtout tous ces destins individuels qui sont fascinants. Ils sont notre héritage. C'est vous, c'est moi, embarqués dans le chaos des guerres décidés par d'autres et qui pourtant ont essayé coûte que coûte de mener leur barque.



Si ce roman-témoignage pourrait être de n'importe quel habitant de Paris, l'auteur a choisi une femme.

Une jeune femme.

En temps de guerre, la femme reste, l'homme s'engage ou fuit ailleurs. Mais la femme reste. Pour les enfants, les anciens, les malades.

Elle est souvent seule face à l'occupant, elle doit faire face avec toute sa force et sa fragilité de femme, pour assurer le quotidien, le manque et préserver l'avenir. Une libération est la libération de Paris, soit, mais c'est aussi et surtout la libération d'Odette. Libération d'un carcan familial conventionnel tout d'abord et, plus tard, bien plus tard, la libération du poids de son âme.



Ce roman est un concentré d'émotions: c'est la chair de poule au chant de la Marseillaise, c'est la peur glacée sous la torture des agents du contre-espionnage, c'est le dégoût sous les coups de butoir vicieux d'un compatriote, c'est la colère devant l'épuration aveugle, défouloir de la masse libérée de ses années d'oppression. C'est l'inconscience du courage de la Résistance, avec la mort qui guette à chaque coin de rue, c'est l'obsession de la faim qui vous tord les entrailles ou le froid qui glace les corps.



Le style de l'auteur est agréable, fluide et riche. Riche d'un vocabulaire de l'émotion couplé de la précision du déroulé des événements. L'auteur a su gérer de main de maître (et c'est un premier roman, je le souligne) le parcours d'un individu dans toute son humanité au milieu du chaos. Il retranscrit avec finesse l'impact psychologique de la guerre, de l'occupation de son pays, de l'obligation de cohabiter avec l'étranger, mais aussi de la trahison de son gouvernement, de la chape de silence, de terreur, de suspicion et de délation qui musellent tout un chacun.



Alors c'est vrai que de temps en temps, l'auteur part dans une longue énumération de faits, dans son souci de témoigner d'un portrait global et précis de la libération de Paris et de retranscrire fidèlement le contexte historique.

C'est vrai aussi que parfois les tensions, les doutes et les pensées d'Odette sont légèrement redondants et traînent un peu en longueur. Mais quand on arrive à la fin du roman, le seul sentiment qui perdure est résumé dans un tonitruant "excellent!" ou plus trivialement un gros "Wahou"!



Odette était un oisillon dans la chaleur de son nid, a sorti le bout de bec, d'abord timidement puis avec davantage d'aplomb. Elle a pris son envol, Odette. Avec courage et loyauté. Et elle a été flinguée en plein vol par l'ennemi qu'on attendait pas...

Très belle histoire, émouvante, un magnifique portrait de femme amoureuse et engagée, dans un contexte historique parfaitement maîtrisé à découvrir absolument!
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Une libération

Un vieil homme vient d'être assassiné dans une maison de retraite. Parmi les pensionnaires interrogés, Odette Dulac. Face au lieutenant de police, elle raconte sa vie. Au début de la guerre elle a tout juste 19 ans, elle entre dans la résistance, une expérience inoubliable et traumatisante. Son interrogatoire tourne à la confession : Odette peut enfin se libérer des ses démons...



Une histoire très émouvante, j'ai beaucoup aimé. On veut savoir pourquoi et on découvre un horrible secret gardé depuis 70 ans...
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Une libération

J'ai refermé ce livre bouleversant en ayant l'impression d'avoir appris énormément de choses sur la période où Paris était occupé entre 1940 et 1944.

Il s'agit d'un roman, bien sûr, mais la partie historique est très bien documentée.

L'auteur a su, à travers des personnages de fiction, rendre vivante cette période douloureuse de notre histoire de France. Tout y est : la torture, l'insurrection, les barricades, la collaboration "verticale", la faim, l'oppression, la peur, l'angoisse, la souffrance, l'espérance, la patience, les bombardements, les allemands, les français... Et beaucoup d'autres choses que je vous laisse découvrir.

Le style est simple et sans prétention. Pour ma part, j'ai lu ce livre de façon fluide.

J'ai été ravie que ce livre est croisé mon chemin; d'autant plus en ce mois d'août 2014, 70 ans après la libération de Paris. Un hasard? Oui, je pense, car il m'a été offert voilà un an.



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Une libération

. Le meurtre d’un résident dans une maison de repos sert de prétexte à une de ses congénères pour raconter sa vie pendant la seconde guerre mondiale au commissaire chargé de l’enquête. Celle-ci est, par ailleurs presque inexistante dans l’ouvrage et effacée par ce témoignage de la vie à Paris sous l’occupation, la résistance, les arrestations et interrogatoires et finalement la libération et ses dérives.

Malheureusement, le nombre de fautes d’orthographe (fautes de grammaire, de conjugaison, d’accords d’adjectifs ou de participes, mots manquants,…) est tel que cela en devient énervant et que l’attention se détourne vite du récit. Et, le comble est atteint en fin d’ouvrage lorsque l’auteur remercie ses correcteurs !!!!!!

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Une libération

Me baladant dans les rayonnages d'une librairie (comme toujours), mon regard tombe sur ce livre. La couverture, de ce beau rouge, m'a attirée tout de suite. Au titre évocateur : Une Libération. Cela appelle à quelque chose de plus que celle de Paris en 1945 !

Je m'empare du roman, et je lis le résumé. Ooh un sujet que j'affectionne particulièrement ! La 2nde Guerre Mondiale, l'Occupation de Paris. Hop, je l'achète. Et une fois n'est pas coutume, je commence directement la lecture dans le RER !



Instantanément, je fais corps et âme avec le récit. L'histoire débute tout de suite. Sans prologue, sans préparation. Nous sommes directement confrontés à une réalité brutale : les violences physiques et psychiques subies durant les arrestations par les Allemands, dès 1940 ! Et ce sujet n'est pas tenu secret ... La description de chaque affections sera crue, mais tellement réaliste ! C'est cela qui nous emporte rapidement dans le récit. J'ai ressenti les mêmes douleurs !

L'autre chose qui m'a beaucoup plut et m'a déstabilisé par moment, c'est le changement de période : un chapitre sur deux se passe de nos jours, l'autre moitié se déroule en 1940, au cœur même de l'Occupation. C'est ce que Nicolas Rabel fait ici, dans son premier roman, et nous donne obligatoirement -surtout si l'histoire vous fait vivre- envie de continuer notre lecture. En entre-croisant les deux périodes, l'histoire se trame doucement, et ce, jusqu'au dernier mot.



Odette Dulac, narratrice du roman, a 19 ans lorsque mes yeux lisent la première ligne du roman. Cette jeune femme incarne la vraie France de l'époque. Elle se battra pour son pays jusqu'au bout. Malgré les sévices des Allemands. Elle entre dans la Résistance afin de faire valoir ses idées.

Son caractère me stupéfait encore maintenant. Oui ce livre m'a marqué ! (Surtout quand on connait la fin !!) Si j'avais été à sa place, j'aurai sans doute agit de la même façon. Mais je doute avoir son courage. Subir autant de choses qu'elle ... ?!

Ce roman est un joyau à posséder, et je me félicite de l'avoir :D !

J'ai vécu, grâce aux 658 pages, un moment historique comme j'aimerai en vivre encore et encore. La situation de l'époque libère en vous ce sentiment de colère face aux Allemands du Reich (que vous ne soupçonniez pas ...). Face aux Français aussi : mais ca vous le saurez en lisant le livre ;)



L'essence même de ce roman réside dans un secret gardé par Odette pendant pratiquement 70 ans. Elle a réussi a vivre avec toute sa vie. Jusqu'au jour où ces recherches l'ont menée à cette maison de retraite.



Et à la rencontre libératrice avec un commissaire.
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Une libération

Après un début très prometteur, le récit s'enlise et c'est vraiment dommage. L'auteur semble tout à fait bien renseigné sur la vie des parisiens pendant la deuxième guerre mondiale et son analyse de l'attitude des français pendant les heures sombres de l'occupation m'a paru très pertinente.

Je referme donc ce roman contente et un peu déçue.
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Une libération

De la libération de Paris tout le monde a en tête la liesse populaire, la foule qui accompagne de Gaulle dans sa descente des Champs Elysées, son fameux "Paris outragé, Paris martyrisé mais Paris libéré".

Pourtant, à quelques pas de la célèbre avenue, la manifestation du soulagement tant attendu occulte des scènes moins glorifiantes appartenant à ce que l'on connaîtra sous le nom d'épuration. Des scènes de condamnation sans jugement au cours desquelles, en particulier, "Les femmes ont été les victimes expiatoires de la virilité mise à mal par l'échec de 1940", selon les mots de l'auteur.

C'est autour de ce thème que Nicolas Rabel dresse une analyse de ce processus qui a trop souvent conduit à des châtiments aveugles et expéditifs. Il évoque une des pages les plus laides de cette période noire. Parce qu'elle n'a surtout pas fait éclater la vérité, bien au contraire.

J'ai aimé ce roman fort bien construit, qui décrit avec une grande précision, non seulement les situations et les lieux, mais encore mieux les états d'esprit des personnages plongés dans les affres de cette époque dramatique. Les scènes de torture glacent le sang. On endure la souffrance psychologique, et presque la souffrance physique, des victimes de ces atrocités, leur peur, leur doute quant à leur capacité de résistance à la douleur. C'est d'un réalisme angoissant.

Dès le début du roman deux histoires parallèles sont retracées par chapitres alternés. Elles finiront évidemment par se recouper dans un dénouement qui, même si on peut l'augurer assez tôt, conserve tout son suspens.

Résistant de la première heure, opportuniste de la dernière heure, collaborateur actif ou passif, qui n'a pas vécu pareil contexte aussi dramatique et durable doit bien se garder de juger. Même si a posteriori, on n'est spontanément pas porté à la sympathie envers ces derniers. Mais c'est a posteriori.

Qui peut préjuger de son comportement sous la torture ? De tels ouvrages ouvrent les yeux sur la complexité des situations ou se mêlent les sentiments, le sens du devoir, le courage, la peur, les intérêts, le dévouement, et tant d'autres traits qui caractérisent un personnage, l'arment ou l'affaiblissent face à la difficulté.

La libération de Paris vécue de l'intérieur est fort bien retranscrite dans cet ouvrage avec toutes les interrogations que le manque cruel d'information pouvait susciter à cette époque. Le sort d'Odette Dulac nous remplit d'émotions, même dans ses errements critiquables. Une belle histoire, bien écrite, pour nous convaincre de nous garder de condamner dans l'ignorance.





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Le choix de mon père

Silence ! Tu ne le dis à personne !



Jacques comprend, au fur et à mesure, que pour rentrer dans le monde des adultes, il faut garder secret beaucoup de secret. Même si cela entraine l’apparition de cauchemar. Toute la vérité ne peut être dite et tout n’est pas vérité. Il va découvrir qu’une personne peut donner l’illusion d’être quelqu’un de bien et se révéler être tout l’inverse. Et inversement. Le quotidien de Jacques est rythmé par les mensonges et les non-dits. Il cherche la vérité sur la guerre qui l’entoure.



Voir l’occupation allemande à travers les yeux d’un jeune garçon ne peut laisser insensible. On est, à la fois, plongé dans l‘horreur de la guerre, des morts et des privations. Et d’un autre côté, on se retrouve entrainé dans l’innocence de l’enfance. On suit son quotidien : aller à l’école, jouer à la guerre…. Ce jeune garçon ne comprend pas tout ce qui se passe, ni toutes les conséquences qu’un mot ou qu’un geste peut avoir. Mais, il essaie de créer lui-même son interprétation des évènements.



Les mots de Nicolas Rabel sont sublimes.

Un beau livre sur l’occupation durant la seconde guerre mondiale.
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Une libération

Bien construit, il y a juste assez de rebondissements pour ne pas trop s'ennuyer le long de ces nombreuses pages. C'est difficile, le sujet étant tellement grave, tellement important que je comprends l'envie d'en donner plein de détails, au risque d'une répétition un peu lourdingue. Le livre est trop long, mais le sujet est infini et complexe et on ne peut pas le négliger, en faire une petite crotte, tranquille. Le sujet semble devoir se respecter... En tout cas, c'est le parti pris de l'auteur. Et il essaye de montrer que le manichéisme est en chacun et pas nécessairement dans un camp. Il montre aussi que chacun, précisément, peut être différencié des systèmes immondes dans lesquels il peut être embarqué.

Bon, l'auteur choisit une femme comme personnage principal, j'entends déjà certains se demander ironiquement si une femme ne peut pas écrire elle-même sur une femme, mais bon... Il s'en sort pas trop mal. Même si sans doute une femme pourrait faire des descriptions encore bien plus intimes de ses ressentis qu'un auteur mâle. Et on y aurait gagné. Soit.

Comme chaque fois que je lis un livre sur la guerre et ses horreurs, quel que soit le camp, quel que soit le point de vue, quel que soit l'objectif, je me demande comment on répète sans cesse ces processus... L'être humain semblant ne rien apprendre, ne pas progresser.

L'Ukraine et la vie dans ses villes assiégées ou occupées doit subir peu ou prou les mêmes choses que ce que vous pouvez lire ici. D'autant plus que n'importe quelle ville sans électricité doit vite ressembler à n'importe quelle ville de n'importe quelle époque. Une énorme part de notre technologie en dépendant...

Et l'hiver existe toujours. Encore et toujours.
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Le choix de mon père

Plongé en pleine période de l’occupation allemande, ce petit village de Bretagne n’échappe pas à la violence de la situation.



L’histoire est racontée par les yeux de Jacques, 10 ans. Ce petit garçon qui essaie tant bien que mal à garder une vie « normale » en jouant avec ses copains, en allant construire des cabanes dans la forêt, en accompagnant son papa dans la boutique de vin.



Malgré tout ce qu’il se dit… parce que oui, c’est une période difficile où tout le monde doute de chacun. Où n’importe qui peut être traité de collabo. Et c’est ce que les gens disent sur le papa de Jacques.



Jacques va vivre des épreuves plus difficiles que d’autres. Il vivra de doutes et d’atrocités, il se retrouvera au cœur de l’horreur.



Un petit roman, d’à peine 250 pages, concentré sur la Seconde Guerre Mondiale.

Le fait que le récit soit narré par cet enfant, bouscule encore plus cette période terrible que notre pays a vécu.
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Le choix de mon père

J'ai beaucoup aimé l'histoire, et l'évolution de Jacques au fil des pages, je pense qu'il a grandit trop vite à cause de tout ça.

Les chapitres sont courts mais très entraînants, on veut savoir la suite.

Cela se passe vers la fin de la guerre, dans l'attente du débarquement. On voit qu'il faut être patient, faire attention à ses moindres faits et gestes, vivre avec des tickets de rationnement et faire attention à qui on parle et de quoi, on ne peut faire confiance à tout le monde.

Pas mal de rebondissements dans ce livre, surtout à la fin, je ne m'attendais pas à ce dénouement qui m’a un peu surprise.

Je n'avais jamais lu de roman comme celui-ci et je compte bien en lire d'autres. Je recommande vivement ce livre.
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Le choix de mon père

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui nous plonge en pleine occupation dans un petit village breton.

A travers les yeux de Jacques, le narrateur, nous découvrons des personnages attachants (Jacques, ses parents, le grand père, l'oncle Maurice, les amis Farrot et le Bennec, la châtelaine Mme de Kersig...), l'atmosphère particulière du quotidien liée à l'occupant allemand, les actes de résistance et la suspicion pesante de "collaboration" sur certains, dont le père de Jacques...

Au fur et à mesure du récit de ses souvenirs d'enfant, Jacques nous fait part de sa vision de cette période trouble, ses peurs, ses espoirs. Nous voyons Jacques quitter brutalement le monde de l'enfance sous la violence des événements et la pression de cette guerre d'adultes.
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Le choix de mon père

Le mélange d'innocence et de maturité de Jacques fait que j'ai passé un agréable moment avec cette lecture. Bonne idée la narration par un enfant.
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Le choix de mon père

Une découverte sympathique, si je puis dire, vu que le roman se déroule durant la guerre. Mais la vie rurale sous la vision enfantine et au sein d'une famille pas trop nécessiteuse apparemment est décrite avec une certaine naïveté... qui évoluera au fil du récit.
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Une libération

Bon livre, cependant, il ne m'a pas tout à fait convaincue. L'histoire est basée sur le récit d'une vieille dame fait à un inspecteur de police qui enquête sur le meurtre d'un résident de la maison de retraite où elle vit. Cette vielle dame, Odette Dulac, va donc raconter un pan de sa vie quand elle était résistante à Paris pendant la 2ème guerre mondiale, ce qui représente la plus grande partie du livre, interrompue seulement par les avancements de l'enquête. Voilà pour l'intrigue. Je dois dire que l'on rentre très facilement dans le récit de l'héroïne. Le style est clair et fluide. Cependant, la fin est quasi télégraphiée d'avance, ce qui est réellement dommage car l'auteur aurait pu imaginer tellement mieux ! L'autre aspect qui m'a dérangé a été la longueur du récit. A certains moments, on suit presque pas à pas l'héroïne dans ses actes du style : "je reprends mon vélo sous la cage d'escaliers, je fais mine de sortir naturellement dans la rue, j'emprunte telle rue, je remonter une autre, je pédale lentement, je m'incline en avant, etc etc..." du coup, j'ai sauté beaucoup de pages ou lu en diagonale et c'est dommage car le roman en perd son rythme. Ceci dit, l'auteur s'est extrêmement bien documenté et son récit est très réel. Il parle d'ailleurs d'aspect peu connus dans la résistance, tel ces collabos qui retournent leur veste à la libération et se déclarent résistants pour profiter de la victoire ou de commettre des actes odieux, ou encore, de l'aspect du marché noir qui a enrichi bon nombre de citoyens...Là aussi, petit regret, le roman aurait tellement gagné à exploité davantage ces sujets ! En bref, pas un grand livre, mais un bon livre tout de même.
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Une libération

J'ai un peu été déçue et j'ai vraiment trouvé le temps long à certains moments. Je ne comprenais pas ce que toutes ces digressions, ces descriptions apportaient à l'histoire. Et je pense qu'avec 200 pages de moins, ce roman m'aurait beaucoup plu
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Une libération

Un excellent roman historique! Extrêmement poignant et réaliste, on est avec Odette en plein Paris au cœur des heures mouvementées de la libération. L'intrigue policière n'est que prétexte, tout se situe dans les années sombres de l'occupation. On sent que l'auteur a fait des recherches, on y est réellement, on tremble et on pleure avec son héroïne! bref énorme coup de coeur!
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Une libération

Belle découverte pour cette lecture. Un excellent devoir de mémoire.

Dès les premières lignes nous sommes dans l’histoire, il n’y a pas de prologue pas de démarrage, l’auteur nous plonge directement dans les geôles de l’ennemi.

Le roman jongle entre une enquête pour meurtre dans une maison de retraite et le récit de la vie d’Odette Dulac jeune bretonne vivant dans le tumultueux Paris de la guerre et des restrictions.

J’ai été subjugué par la richesse des détails concernant la vie parisienne pendant la 2nd guerre mondiale, ainsi que la mise en lumière sur les réseaux de résistance notamment celui dans lequel figure Odette. J’ai beaucoup apprécié que Nicolas Rabel est retranscrit sans filtre les heures sombres et honteuses de notre pays ; comme la période d’épuration juste après la libération de Paris qui entrainera par la suite cette avalanche dans tout le pays.

Le témoignage complet de la vie d’Odette est admirablement très bien tenu et jusqu’à la fin nous sommes absorbés dans la lecture, si bien que le récit contemporain est pour moi de trop.

En refermant ce livre j’ai eu l’impression de revivre un moment crucial de l’histoire, je me suis beaucoup attachée à Odette sa force de caractère est admirable malgré ce qu’elle a vécu.

Pour conclure, j’ai dû condenser ma chronique car ce roman est à lui seul un excellent devoir de mémoire. Je le conseille vivement !
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Adieu Paul, maudit mardi 30 avril 2024

Certains esprits chagrins m'avaient mis en garde, le titre de ce roman disaient-ils constitue le déclenchement d'un compte à rebours dont nous connaissons tous l'issue ...???....

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