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Bibliographie de Nicolas Versoris   (1)Voir plus

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(août 1522) - Est à noter que durant ce temps, en la ville de Paris, regnoit une mervileuse et dengereuse peste, en façon que l'on dissoit que en l'ostel Dieu de lad. ville trespasserent plus de douze vings personnes en trois jours. Au cymetiere des Sainctz Innocenz, pour ung jour furent enterrés plus de quarente, mais communément estoient enterrez xxvm ou xxx persones, qui estoit gros nombre en deux ou troys moys, sans compter ne nombrer des aultres esglisses. L'on dissoit que principalement la mort c'estoit tournée sur les pauvrez, en manière que des crocheteurs, gaigne deniers de Paris, qui auparavant la fortune estoient à Paris en grant nombre, ne demoura que bien peu, combien que auparavant ce feussent en nombre extiméz de sept à huyt cens. Au regard du quartier des Petiz Champs, tout le pays feust nestoié de pauvres gens qui auparavant y habitoient en grant nombre. A brief parler, ceste année peult estre dicte et appellée la grant mortalité, laquelle ne fust pas seullement en la ville de Paris, mais par tout le reaulme de France et mesmement en Normandie et en la ville de Rouan. Dieu le créateur aist pitié de leurs âmes !

2273 – [10/18 n° 69, p. 39]
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De l'an V cent XXIII - Le mardy XXIIIe jour de may, survint ung mervileus cas en la ville de Troys, car plus de quinze cens maisons furent arses et bruslés avec cinq ou six osglises et y fust boutté le feu de nuict par quelques espions jeunes enffans envoyez, comme l'on dissoit, par les Hemuiers (gens du Hainaut), Flamens ou aultres ennemis du reaulme. L'on dissoit desd. botte feuz en estre prins oucuns dont l'on esperoit scavoir toute vérité. Toutesfoys de ce ne fut oucun avéré. Il y eust perte si grande en la ville, tant es maison, meubles, blez, vins, marchandisses que c'estoit chose admirable, car l'on dissoit que les habitans avoient perdu plus beaucoup que ung million d'or, car oucuns grant riches marchant auparavant ce furent destruictz du tout. L'on dict et est certain que c'estoit feu gregois, à l'exterminacion duquel ne pouvoit pourfitter l'eau. Soit noté que, après si grosse fortune advenue en lad. ville de Troyes, furent desd. enffans boutte feuz oucuns prins et confessèrent avoir esté envoyez pour mecttre le feu aux meilleures villes du reaulme, le nombre desquelz boutte feuz estoit bien de quattre cens, tant d'enffans que aultres personaiges, qui avoient la charge et intellection de ce.

2285 - [10/18 n° 69, p. 61/62]
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De l'an V cent XXIII - Le samedy, douziesme jour du moys de septembre, survinrent nouvelles dignes de mémoire à la ville de Paris, car le Roy, estant à Lion, fust adverty que des grans personnages avoient conspiré contre la personne du Roy et de Messieurs ses enffans, cause pour laquelle le sieur Sainct Valier et sieur de Prie, les évesques d'Authun et du Puys furent pris et menez prisonniers à Loches comme participans ou aultremens advertis de ladite traison que l'on disoit estre machinée par monseigneur de Bourbon, lors connestable de France ayant bien à Paris et ailleurs. Pour cette à raison et pour éviter la fureur du Roy, monseigneur de Bourbon fust contraint de quitter le pays de France et gaigna la Franche Conté. Finablement, et après que le Roy, eust fait crier à son de trompe [que] quicunques pourrait avoir, prendre ou enseigner pour prendre led. seigneur de Bourbon, comme traitre ayant conspireé contre sa personne, ses enfants, le royaume, il luy baillerait dix mille escuz, et où serait l'un de sa maison, il luy baillerait xx mille escuz, alors le seigneur de Bourbon partit de la Franche Conté et pour soy deffendre, comme il estoit tenu en droict de nature, se rettira en diligence aux Hespaignoix et gens de l'Empereur,

2278 – [10-18 n° 69, p. 50]
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1520 - Le dix-septiesme jour dud. moys de mars, en ung vendredy après disner, environ quattre heures, fust vu courrir par tout le royaume de France ung sy grant vent, et sy aspres et impétueux, qu'il n'estoit homme sur la terre lors qui en eust ouï ung samblable, en manière qu'il fist ung donmaige merveilleus aux boys, car il arrachoit les chênes aussy gros que six hommes. L'on dissoit que le Roy en ses forés y avoit perte de plus de quattre cens mille escuz; quant au regard des ediffices rompuz et dissipez, l'on ne scauroit exstimé (sic) le donmaige que l'on en receut ne la perte des gens et biens lors estant sur la mer qui furent periz et perduz.

2272 – [10-18 n° 69, p. 29]
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417. Le jeudy (XXX janvier 1529) fut vu à Paris et autres lieux circonvoisins manifestement ung signe au ciel flamboient en figure du dragon ou aultre beste samblable, dont de ce sortit grant lumière, en façon de grant esclair ou corouscation et fut après vu cheoir et tumber en bas.

2293 - [10-18 n° 69, p. 129]
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Charles de Bourbon était le prince le plus puissant en France après le roi. A la suite de la réunion d'héritages féodaux, il possédait tout le Centre de la France. Dans sa capitale Moulins il avait un hôtel considérable et ses institutions copiaient celles du roi. Mais la plupart de ses domaines provenaient de sa femme qui meurt sans enfant en 1521. La succession de celle-ci donne lieu aux contestations les plus graves. Une partie de l'héritage est réclamée par le roi, une autre par la mère du roi, cousine de la défunte. Le parlement fut saisi du différend mais sans attendre la fin du procès, le roi donna des terres de la succession à sa mère et en mit d'autres sous séquestre. En droit féodal, c’était un « déni » de justice qui déliait le Connétable de toute fidélité envers son seigneur et l'autorisait à aller porter son hommage ailleurs. Ce fait explique pourquoi le Parlement de Paris lui-même hésite à approuver le roi et pourquoi l'opinion est divisée, d'autant plus qu'elle sent derrière l'influence du Chancelier Duprat « haï du peuple de Paris » et l’avidité de Louise de Savoie, la mère de François Ier, peu populaire. Le ralliement du Connétable à l'Empereur apparaît à beaucoup justifié par le tort qui lui a été fait.

2298 - [10/18 n° 69, p. 182]
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(mai 1530) - Durant ce temps, fut faicte fort grosses justices de plusieurs mauvais garçons prisoniers, tant à cause de la multitude estant en prisons que parce que il estoit bruit que la peste se estoit misse à la Conciergerie du Palays. Il n'estoit jour que il n'y en eust de panduz et estranglez et les aultres bruslez. Aussy, durant ce temps, furent faictz pugnitions de quelquelz habitens de Meaulx qui tenoient l'erreur de Luther et aultres aussy frapez de pareille maladie qui estoient d'Ivery près Paris, qui dissoient indiscrettement que il n'y avoit point de purgatoire et que sans cause estoit l'intercession des sainctz implorée et firent amende honnorable au parvy Nostre Dame.

2291 - [10-18 n° 69, p. 133]
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384. Le samedy XIXe septembre (1528), par arrest fust ung quidem condempné à estre pendu et estranglé à la place Maubert. Après avoir esté jecté de l'eschelle et que Ton pençoit qu'il fust mort et estranglé, fust despendu pour estre mené au gibet en la manière acoustumée. Quant il fust dans la charette, fust trouvé tout vif et après, la justice chassée par le populaire, fust mené et porté aux Carmes en franchise. Le peuple clamoit ce à miracle, parce que par diverses foys, avant de estre jecté de l'eschelle, avoit prié et requis le bourreau qu'il ne fust exécuté que préalablement il n'eust dict et achevé une oraison à la louange de la vierge Marie, qu'il avoit ja commencée. Toucesfoys le bourreau, non obstant sa promesse, ne luy avoit baillé loissir de parachever lad. oraison. Je croy certainement qu'il n'avoit pas esté assez longuement pendu ne brandillé, ancy que les bourreaux ont de coustume faire.

2292 - [10/18 n° 69, p. 122]
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… on se condamne à ne rien comprendre à la mentalité de nos ancêtres si l'on oublie, même sous François Ier, cette présence permanente de la mort.
Grâce à ce livre de raison, nous découvrons en même temps un des visages les plus redoutables de cette mort, la peste. L'obsession de cette maladie est constante ; combien de fois maître Nicolas fait suivre l'annonce d'un décès de l’indication « non sans soupçons de peste ». L'épidémie éclate souvent ; Versoris nous en décrit une qui le touche particulièrement puisqu'elle emporte sa femme. Dans un des paragraphes les plus suggestifs, il nous révèle l'injustice d'un fléau qui frappe d'abord les pauvres ; ainsi le quartier des crocheteurs (hommes de peine) et des gagne-petits est totalement « nestoié ». Le motif en est clair : la sous-alimentation chronique.

2269 – [10-18 n° 69, p. 9] Introduction de Philippe Joutard
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Dates – Selon la coutume du temps, Versoris fait débuter l'année non au Ier janvier, mais après Pâques. Ainsi la période comprise du début janvier au milieu ou à la fin avril (suivant la date de Pâques) appartient, au XVe siècle, à l'année précédente.

2271 – [10/18 n° 69, p. 19]
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