Cinq variations
Extrait 5
Une porte s’ouvre devant moi.
La terre grince sur son axe.
Soleil froid ; chambre vide.
J’ai rêvé tu vivais encore.
C’EST L’AUTOMNE, LE CIEL EST CREUX…
Extrait 4
je veille
j’attends
les yeux ouverts
le vol des rêves
et son bruissement aveugle
la lune
— un instant —
crève les nuages
me poignarde innocente
insensée
moi — rien
que cette coïncidence
Empoignant la crinière des chênes,
Le vent de mon automne
S'empare des pierres veinées de rêves,
Occupées à rester endormies.
(" A peine")
C’EST L’AUTOMNE, LE CIEL EST CREUX…
Extrait 1
C'est l’automne, le ciel est creux
et c’est l’après-midi
de grands arbres tumultueux
au bois dur, parfumé
diffusent une lueur de peine
et l’amant, par ces allées
où la lumière se traîne
erre, discret dans cette douleur
vacante, cherchant, meurtri
à se vêtir d’obscurité
Cinq variations
Extrait 2
C’est l’automne, le ciel est creux
Et c’est l’après-midi.
De grands arbres tumultueux,
Au bois dur, parfumé,
Diffusent une lueur de peine.
Et l’amant, par ces allées
Où la lumière se traîne,
Rôde, discret dans cette douleur
Vacante, cherchant, meurtri,
À se vêtir d’obscurité.
Cinq variations
Extrait 1
O mon ami qui ne m’a jamais vu,
Bientôt le soleil percera
Derrière tes yeux voilés.
J’ai peur, tu sais, au bord de sa lumière.
Tu as déjà quitté ses rives
Et tu me laisseras
L’azur, la mer, l’horizon tout autour,
Perdu, là où l’eau est si lisse,
Le silence rutilant.
C’EST L’AUTOMNE, LE CIEL EST CREUX…
Extrait 2
dans le ciel égorgé
ce soir encore
tu fonds sur mon épaule
amour au plumage enflammé
tu t’accroches
morsure dans ma chair
brûlure amère des jours perdus
des joies limpides
auxquelles je n’ai su boire
la nuit
lenteur
...
Cinq variations
Extrait 3
Loin de la terre sillonnée,
Des clairières de l’être,
Ta mort sommeille, frissonne, tapie
Au fond de mes yeux clos.
Chaque soir je regagne son règne,
Mon silence esseulé,
Comme une bête blessée
Dans le sang du soleil.
C’EST L’AUTOMNE, LE CIEL EST CREUX…
Extrait 3
les choses
éclosent
j’oublie ma densité
j’avance
un pas
un mot
sur le fil du poème
la langue
un gouffre
et le sens un vertige
…
Cinq variations
Extrait 4
L’absente
Respire auprès de moi
Elle dort
Doucement ne fait que vivre
Ailleurs
Lorsque son corps la quitte
Secret
Dès que la nuit l’habille