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Citation de Musa_aka_Cthulie


Par l'intermédiaire de leurs assemblées traditionnelles [...], puis, à partir de la mi-mars, des comités de canton [...], les paysans expriment eux aussi leurs aspirations. Les motions et les pétitions envoyées au Soviet de Petrograd au aux soviets des chefs-lieux de province exposent, de manière quasi-unanime, un idéal de démocratie agraire où chacun aurait son lot "en fonction des bouches à nourrir" : "On ne doit laisser aux grands propriétaires qu'un domaine qu'ils sont en mesure de mettre en valeur eux-mêmes, sans l'aide ni de salariés, ni de prisonniers de guerre." Parmi les autres revendications figurent : la saisie des terres des apanages, le moratoire des transactions foncières jusqu'à la réunion de la Constituante, la révision des baux à la baisse, la redistribution des pâturages et des bois. Mais aussi, des mesures politiques plus générales : "proclamer la République démocratique", "hâter la réunion de l'Assemblée constituante", "instaurer le vote égal et l'instruction pour tous", "conclure au plus vite une paix juste et équitable". Fait remarquable : alors qu'il existe une indéniable adéquation entre le programme des partis socialistes et les motions ouvrières, aucun mot d'ordre des différents partis n'apparaît dans les motions paysannes : "ni "abolition de la propriété privée", ni "socialisation de la terre", ni "nationalisation". Irréductibles aux programmes et aux stratégies élaborées par les citadins, les paysans vont suivre, tout au long de l'année 1917, leur propre voie révolutionnaire, faite de milliers de petites actions, rarement coordonnées au-delà de leur horizon quotidien, celui du village ou, tout au plus, du canton.

Chapitre III : Les débuts d'une nouvelle Russie
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