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Citation de Nic66


Confiné trop longtemps entre quatre murs, il fut pris de vertige et ralentit son cheval : il regardait avidement les collines, les petits bois, les hameaux et surtout l’horizon qui, avec les premières lueurs du jour, se teintait de violet. La brise venue de la mer était froide mais il n’en avait cure, il n’entendrait plus les hurlements du vent s’engouffrant entre les rochers, les tours et les ruelles de Castedd’e sùsu. Pas une fois il ne se retourna, mais il eut longtemps l’impression que Càller pesait encore sur ses épaules.
Quand la troupe longea des marais salants, il huma l’air avec ivresse, retrouvant des odeurs perdues. Puis ce furent des étangs qui lui en rappelèrent d’autres et le temps où il allait chasser. Il repéra une flotille de foulques noires aux becs blancs, il crut reconnaître une colonie de hérons à la robe pourpre, un premier s’envola dans un lent battement d’ailes, aussitôt suivi par d’autres, il accompagna du regard leurs silhouettes anguleuses.
Au milieu de la journée, on s’arrêta près d’un ruisseau pour étancher la soif des hommes et des chevaux. Dans une flaque d’eau claire où luisaient des cailloux, Brancaleone vit le reflet d’un visage, il se retourna mais il n’y avait personne. Ces cheveux blanchis et hirsutes, cette barbe broussailleuse, ces yeux enfoncés dans les orbites, c’étaient les siens. Il ne s’était plus regardé dans un miroir depuis si longtemps qu’il ne se reconnaissait pas.
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