La société est un système sans sommet et sans centre. Aucun système ne peut manier les autres systèmes , ni prédire leur évolution, ni nier leur "autopoiesis"
(l'autopoïèse est la propriété d'un système de se produire lui-même, en permanence et en interaction avec son environnement, et ainsi de maintenir son organisation malgré le changement de composants).
La confiance systémique se construit sur le fait que l'autre fait également confiance et que cette communauté de confiance devient consciente.
On ne peut donc pas comprendre la "réalité des médias de masse" si on considère que leur tâche est de délivrer des informations correctes au sujet du monde et si on mesure à cette aune leur échec, leur déformation de la réalité, leur manipulation de l'opinion - donc comme s'il pouvait en être autrement. Dans la société, les médias de masse réalise précisément cette structure duale de la reproduction de l'information, de la perpétuation d'une autopoïèse toujours adaptée et de la disposition cognitive à être irritée. Leur préférence pour l'information qui perd sa valeur parce qu'elle est publiée, et qui est donc constamment transformée en non-information, met au jour que la fonction des médias de masse consiste dans la production et la mise en oeuvre constante d'irritation - et non dans l'augmentation de la connaissance, la socialisation ou l'éducation en conformité à des normes.
Les médias de masse ne sont donc pas des médias au sens où ils transmettraient des informations de ceux qui savent à ceux qui ignorent. Ils sont des médias dans la mesure où ils mettent à disposition et perpétuent un savoir d'arrière-plan qui peut servir de point de départ à la communication.
Le divertissement a un effet de renforcement du savoir déjà existant [...] le divertissement vie à activer ce qu'on a soi-même vécu, espéré, craint ou oublié - comme le faisait jadis la narration de mythes.
La société ne se compose pas de personnes, mais de communications entre personnes ; (...) ce n'est pas l'humanité, mais un système de communication qui intègre sélectivement le potentiel physique, chimique, organique et psychique de l'humanité et qui, dans la perspective de cette sélectivité, possède sa propre réalité et sa propre autonomie comme système.
Après qu'il a été démontré qu'il était impossible de couvrir la culture (Bildung) en argent, la possibilité inverse, celle de faire apparaître l'argent comme de la culture, a toutefois certaines chances de réussir - et naturellement dans une très large mesure : à crédit.
La fonction des médias de masse est de diriger l'auto-observation du système de la société.
Ce que nous savons sur notre société, sur le monde dans lequel nous vivons, nous le savons par les médias de masse.
Les médias de masse produisent le monde dans lequel les individus se trouvent eux-mêmes.