Je n'ai rien pigé à ce roman d'espionnage signé Noël Behn, dont j'avais jadis apprécié The Kremlin Letter né de son passé d'agent du Counter Intelligence Corps, service de renseignements de l'Armée de terre durant la deuxième guerre mondiale et la guerre froide.
De quoi est-il question? de Spangler, un agent insaisissable et franc-tireur qui fait évader des déportés connus de camps de concentration , qui en tue d'autres, de généraux nazis et d'analystes qui essaient de le contrer en vain, de services secrets qui se tirent la bourre sentant la fin de la guerre arriver à grands pas, d'Américains qui construisent une réplique d'Auschwitz Birkenau, de Soviétiques roublards…. un vrai fourre-tout.
C'est Abracadabrantesque, et ça tourne aussi à la Nazisploitation , avec du sexe dans des camps, de la pédophilie, de la zoophilie, de la pornographie dans les bordels. Behn insiste lourdement sur l'apparence des déportés, corps mutilés, ravages causés par les privations, femmes décharnées. C'est assez gerbant, digne des nanars SM des années 70. Ce que Marc Behm en roue libre réussit dans La Reine de la nuit, en mettant l'accent sur l'obscénité, le grotesque et le sarcasme, Behn le rate complètement. Indigeste.
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L'homme des camps, c'est Erik Spangler, alias le Basané, ou le Chiffonnier, parmi les nombreux pseudonymes et sobriquets dont il est affublé. Sa spécialité : s'infiltrer dans les camps de concentration nazis (que de méchantes langues n'hésitent pas à appeler camps d'extermination) et d'en faire évader des prisonniers. Mais pas n'importe lesquels. Et il n'hésite pas, pour arriver à ses fins, à assassiner, y compris des prisonniers eux-mêmes. Pour qui travaille-t-il donc ? Il semble qu'il agisse en solitaire, selon son bon vouloir, même s'il a besoin, pour ses opérations à haut risque, d'une solide organisation. Autour de lui gravitent agents troubles, doubles ou triples, comme ce général von Kleiben, à la tête du "Conseil de sécurité extrême", qui travaille à la fois pour son employeur, le Troisième Reich, mais aussi pour les russes et les américains. Tous les clichés de la "saga nazie" sont au rendez-vous, tout ce que notre imaginaire a pu plaquer sur cette aberration de l'histoire que furent les camps de concentration est là : enfants castrés voués aux bons plaisirs de hauts officiers libidineux, surveillants (kapos) triés sur le volet pour leur particulière cruauté, jeunes femmes transformées en jouets sexuels dont on se débarrasse après usage. Les amateurs des horreurs de cette période honteuse de l'histoire seront comblés. Malheureusement le message est tellement brouillé que l'on ressort de la lecture complètement lessivé et persuadé que l'humanité tout entière n'est bonne qu'à se suicider collectivement. Un gâchis littéraire, que ne sauvent pas quelques scènes d'action assez réussies.
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