Nora H. Coyle

Pour être honnête, si Karen est très à l’aise avec les hommes, moi à l’inverse, j’ai vraiment du mal. Concrètement, je n’ai eu jusqu’ici que deux petits amis. Je suis loin d’être vilaine, sans vouloir me lancer des fleurs, je suis de taille correcte pour une femme soit 1m70, je pèse dans les 50 kg, mais je garde le mystère de mon poids exact. J’ai les cheveux châtain clair, presque blonds qui descendent sur mes épaules en cascade bouclée et j’ai de grands yeux verts et dorés. Les hommes m’abordent souvent dans la rue. Mais le problème vient justement quand ils m’abordent. Je ne sais jamais quoi leur dire. Pour être complètement honnête, je ne sais ni comment leur répondre, ni comment me comporter. Je ne me sens pas du tout en zone de confort. Donc la plupart du temps, je fuis. Je trouve les rapports avec les hommes particulièrement compliqués. En fait je trouve les rapports entre adultes, terriblement difficiles à gérer. C’est peut-être pour ça que j’aime tellement être avec mes élèves.

C’est dans ce genre de moment que je l’envie, il n’a eu qu’à donner un coup de fil pour que sa secrétaire annule tous ses rendez-vous. Mais il n’a pas eu le temps de m’expliquer les raisons de son énervement. Mais pourquoi était-il de si mauvaise humeur ? Ah, enfin le feu passe au vert. J’appuie sur l’accélérateur et me dirige vers le bureau. De toute façon je n’ai qu’à rentrer le rapport sur les rendez-vous de la veille et taper le retour des commerciaux. Normalement tout devrait bien se passer. J’arrive enfin au parking. C’est dommage que je n’aie pas vu la fin du film hier soir. Je le regarderai à nouveau ce soir je pense. J’espère que Terence sera plus bavard tout à l’heure. Il faudra que je l’appelle pendant la pause. Est-ce qu’il va rester chez moi ?

Je ne sais pas comment il voit les choses, Scott.
Moi aussi, j'ai pris une place centrale dans sa vie. Ce type, qui a cru pendant sept ans quil n'aurait Jamais d’enfant, se retrouve propulsé papa. Ce n'est pas un pavé, c’est une fusée qui a dû lui arriver dans la gueule.

C’est le plus beau cadeau que personne ne m’a jamais fait ! Je suis le futur papa le plus heureux de la terre. Je vais avoir un bébé de la femme que j’aime et qui était prête à prendre une balle pour moi. J’ai eu tellement peur !

Tel un fauve ayant repéré une proie, il s’avance et se colle dans le dos d’une blonde sulfureuse. La jeune fille qui ressent les courbes d’un corps étranger dans son dos tourne la tête afin de voir qui cela peut être. Elle semble ravie de découvrir un jeune mâle de toute beauté et continue donc de se déhancher en rythme. Le jeune homme épouse les formes de son corps et suit la cadence. Il lui murmure quelques mots à l’oreille, elle sourit. Elle lui prend la main et ils se dirigent vers la sortie. Avant de partir, le jeune homme se retourne et fait un clin d’œil à ses amis.

Avec mon charme naturel, je ne me fais pas trop de soucis, je pense pouvoir trouver une jolie petite vendeuse et la faire craquer. Un peu plus sérieusement, si je peux allier l’utile à l’agréable, ça ne sera pas de refus. Je me retrouve enfin devant la vitrine. J’avoue que je suis très surpris. Le reste de la rue est très tendance, les vitrines sont soignées et fashion. Celle de notre magasin est comment dire…. Neutre, plate, trop chargée, pas vraiment tendance. Je suis un peu sceptique ; comment pouvons-nous attirer l’œil du client face à nos concurrents avec ça ?

Elle ne parle pas, ne pleure pas, ne crie pas. Il est évident que toute émotion a quitté ce petit corps pour n’y laisser que du vide. Les héros du quotidien qui l’entourent ont beau faire leur travail, à cet instant précis, ils sont démunis face à cette enfant qui en quelque minutes, vient de voir sa vie plonger dans la solitude la plus totale. Un homme d’environ trente ans s’approche de l’enfant :
— Petite, est-ce que tu sais ce qu’il s’est passé ?
L’enfant ne répond pas. Elle semble hors du temps. Ses yeux fixent un point invisible dans le noir.

Officiellement, cet homme n’est pas ce qu’on pourrait appeler un modèle de vertu. Leader d’un groupe de motards, il a fait de la prison dans sa jeunesse. Mais ce mec est purement et simplement un mec en or. Il a toujours tout fait pour que Sam, moi et notre mère Sonia ne manquions jamais de rien.
Très tôt, il nous a initiés à la boxe, afin que nous puissions nous défendre et surtout, afin que je puisse éliminer la rage qui me rongeait de l’intérieur. Je ne sais pas ce que je serais devenu si cet homme n’avait pas fait partie de ma vie.

Au même moment, il me pénètre d’un coup ferme et précis. Je ressens une onde de désir me parcourir. Ma poitrine se colle contre son torse et un son presque imperceptible sort de ma bouche. Ses mains redescendent vers mes seins et commencent à les malaxer, alors que ses lèvres dévorent ma bouche avec avidité.
Ses va-et-vient sont d’une intensité qui me fais frémir. Tout à coup, je meurs de soif, mais le désir que je ressens est tellement fort que je ne peux m’empêcher de prolonger son baiser.

Terence penche son visage sur le mien. C’est presque automatiquement que mes mains s’accrochent à son cou et que mes lèvres trouvent les siennes. Nous échangeons un baiser plus que passionné. J’ai l’impression qu’il a autant besoin que moi d’avoir quelqu’un à aimer en cet instant. Ses mains descendent sur mes hanches et il me soulève. Intuitivement, mes jambes entourent ses hanches et ma jupe me remonte mi-cuisse. Il me dépose sur le comptoir mais son bassin reste appuyé entre mes cuisses.