Citations de Nora H. Coyle (53)
C’était mon premier tout, mon premier amour, le premier homme dans mon lit, mon premier vrai baiser. Nous devions nous marier à la fin de l’année scolaire juste avant le break d’été.
Je pense qu’il ne lui a jamais pardonné d’être morte. Comme si elle avait voulu partir trop tôt. Malheureusement, il semble que je ressemble à cette femme beaucoup plus qu’à lui à son goût.
Nous n’avions aucun secret elle et moi. Elle était rayonnante, belle, libre et surtout elle m’aimait plus que tout. Je n’ai jamais vraiment connu les circonstances de sa mort, mon père a toujours pris soin d’éviter le sujet. La seule chose qu’il m’a dite est qu’elle avait eu un accident.
Sans vouloir me vanter, je suis riche, ma famille a du pouvoir et je suis particulièrement beau gosse, même après quelques petites heures de sommeil et au saut du lit. J’avoue que si j’avais été une femme, moi aussi j’aurais voulu me mettre en couple avec moi-même.
Cet homme est comme un oncle, voire même comme un père pour moi. Mais qu’est-ce qu’il fait là à cette heure ? Je me dirige vers la porte et l’ouvre. Je vois cet ancien agent de la CIA au physique impressionnant accoudé à la porte.
Franchement, ce genre de nana devrait avoir la décence de partir après la baise. Je retourne la tête et regarde le réveil qui ne s’est toujours pas arrêté de biper. Quoi ?! 9h15 ? Mais c’est quoi, ce bordel ? Mais je me suis couché il y a à peine quatre heures ! Qui a pu me faire cette blague ? Je sens les draps commencer à bouger légèrement, la chose à côté de moi semble se réveiller.
Tel un fauve ayant repéré une proie, il s’avance et se colle dans le dos d’une blonde sulfureuse. La jeune fille qui ressent les courbes d’un corps étranger dans son dos tourne la tête afin de voir qui cela peut être. Elle semble ravie de découvrir un jeune mâle de toute beauté et continue donc de se déhancher en rythme. Le jeune homme épouse les formes de son corps et suit la cadence. Il lui murmure quelques mots à l’oreille, elle sourit. Elle lui prend la main et ils se dirigent vers la sortie. Avant de partir, le jeune homme se retourne et fait un clin d’œil à ses amis.
J’étais un jeune imbécile de 25 ans, fou amoureux d’une beauté venue de l’est. Alicia et moi nous sommes même fiancés. Puis elle est tombée enceinte et là, l’image de la future épouse parfaite a volé en éclats. Avec l’annonce de sa maternité, sa vraie nature s’est révélée. Ce n’était ni plus ni moins qu’une croqueuse de diamants. Avec un enfant, elle n’avait plus besoin de faire semblant, son avenir était assuré. Sans même qu’elle n’ait besoin de passer par la case mariage.
En règle générale, j’aime bien m’habiller de manière confortable avec jean, chemise ou t-shirt et pour les chaussures, j’avoue avoir une préférence pour les converses hautes en cuir. Visiblement, Peter et Karen ont une idée complètement différente en tête pour moi ce soir.
Un enfant ne triche pas. Il dit ce qu’il pense, s’il aime ou s’il n’aime pas. Bien qu’un enfant essaye toujours de plaire à l’adulte, il n’ira pas aussi loin qu’un adulte.
Pour être honnête, si Karen est très à l’aise avec les hommes, moi à l’inverse, j’ai vraiment du mal. Concrètement, je n’ai eu jusqu’ici que deux petits amis. Je suis loin d’être vilaine, sans vouloir me lancer des fleurs, je suis de taille correcte pour une femme soit 1m70, je pèse dans les 50 kg, mais je garde le mystère de mon poids exact. J’ai les cheveux châtain clair, presque blonds qui descendent sur mes épaules en cascade bouclée et j’ai de grands yeux verts et dorés. Les hommes m’abordent souvent dans la rue. Mais le problème vient justement quand ils m’abordent. Je ne sais jamais quoi leur dire. Pour être complètement honnête, je ne sais ni comment leur répondre, ni comment me comporter. Je ne me sens pas du tout en zone de confort. Donc la plupart du temps, je fuis. Je trouve les rapports avec les hommes particulièrement compliqués. En fait je trouve les rapports entre adultes, terriblement difficiles à gérer. C’est peut-être pour ça que j’aime tellement être avec mes élèves.
J’avoue que je lui envie sa liberté. Elle n’a pas vraiment peur de les affronter pour leur dire ce qu’elle pense. Mon amie est une personne entière, drôle, ouverte au monde, avec une sacrée dose d’aplomb. Tout le contraire de moi qui suis introvertie, docile et timide.
Elle ne parle pas, ne pleure pas, ne crie pas. Il est évident que toute émotion a quitté ce petit corps pour n’y laisser que du vide. Les héros du quotidien qui l’entourent ont beau faire leur travail, à cet instant précis, ils sont démunis face à cette enfant qui en quelque minutes, vient de voir sa vie plonger dans la solitude la plus totale. Un homme d’environ trente ans s’approche de l’enfant :
— Petite, est-ce que tu sais ce qu’il s’est passé ?
L’enfant ne répond pas. Elle semble hors du temps. Ses yeux fixent un point invisible dans le noir.