Je n'arrive pas à détourner les yeux d'elle. Plus je la regarde, plus j'ai envie d'aller lui parler. C'est étrange comme sensation. Je ne saurais pas l'expliquer. Elle n'a pourtant rien d'exceptionnel. Elle est m^me banale comme fille. Je ne peux pas lui enlever le fait qu'elle m'ait envoyé chier comme personne ne l'a fait avant elle et que ça m'excite. Elle a du caractère et du répondant qui plus est. Je crois que c'est plus ça qui m'intrigue.
J'ai passé la soirée à zieuter dans sa direction et elle n'a pas tourné la tête vers moi une seule fois. Ce dont je suis certain, c'est que le gars avec qui elle a passé la soirée n'est pas son mec. Ou alors ils ont fait vœux de chasteté. Il faut que je sache si elle est avec quelqu'un. Elle n'a pas voulu me le dire quand je lui ai posé la question.
Bordel, qu'est ce qui m'arrive. Je ne la connais même pas cette fille. Pourquoi est-ce que je me pose toutes ces questions? Je peux avoir qui je veux dans cette pièce alors pourquoi suis-je attiré par la seule qui ne veut pas de moi?
C'est mon côté maso qui refait surface.
Free est devenue, en très peu de temps, la seule chose qui m'importait. Je ne voyais que par elle. Et me voilà de nouveau seul. Chose qui ne m'a jamais dérangé avant. Mais pour la première fois de ma vie, je regrette de l'être.
Comme quoi, j'avais raison. Le seul moyen de ne pas souffrir, c'est d'être seul et de le rester. Toute cette histoire est en train de me bouffer de l'intérieur. Je ne voulais même pas être avec Free au départ. Je voulais juste m'éclater un peu et si j'analyse la situation, c'est loin d'être l'éclate. Je me retrouve embourber dans le genre de relation que je ne voulais pour rien au monde.
Il faut que j'arrête de penser à elle et de penser tout court. Elle ne veut plus de moi et c'est normal. Je ne me serrais pas voulu dès le premier jour moi. J'aurais tout fait pour rester le plus loin possible de moi.
Je ne suis pas capable d'être en couple et je n'en ai jamais été aussi convaincu qu'aujourd'hui. Je ne sais pas comment ça marche. J'ai voulu essayer avec Free, mais j'ai tout fait foirer. J'ai merdé putain!
Écrire est définitivement la chose que j’aime faire le plus au monde. Je ne sais pas si c’est parce que ce que j’écris concerne notre histoire à Dayton et moi ou si c’est simplement le fait de poser des mots sur le papier qui me rend aussi enjouée, mais j’aime ce que je ressens quand je pose les mots sur le papier.
J’ai toujours pensé qu’un écrivain devait avoir eu une vie remplie pour pouvoir écrire un bon livre. En général, l’inspiration vient du vécu, pas vrai ? L’imagination ne fait pas tout. Comment peut-on faire ressentir au lecteur une émotion si nous ne savons pas la décrire ? Et comment la décrire sincèrement si nous ne l’avons jamais vécu ?
Dans mes textes, je décrivais bien les émotions et les sentiments que je connaissais comme le rire, la tristesse, la peur, la trahison, l’inquiétude, l’amitié ou encore l’amour maternel et fraternel.
Mais quand j’essayais d’écrire à propos de ce sur quoi j’ai toujours voulu écrire, c'est-à-dire l’amour, le véritable amour, je m’inspirais seulement de ce que j’avais pu voir dans les films et ça sonnait faux. Aujourd’hui, je sais ce qu’on ressent quand on aime quelqu’un et qu’on est aimé en retour. Les difficultés, les doutes, le manque, la plénitude parfois, toutes ces choses que l’amour implique, je peux en parler aujourd’hui.
C’est l’abandon qui m’a fait devenir insensible. Intouchable. Impitoyable. J’ai détesté les femmes à partir du jour où celle qui était censée m’aimer plus qu’elle-même m’a abandonné. J’ai détesté les femmes parce que je voyais en elles la femme qu’était ma mère. Une connasse égoïste, manipulatrice, fausse et intéressée. Je voulais leur faire payer ce que je ne pouvais pas faire payer à ma mère.
Je l’admire d’avoir fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui. Je l’admire de m’avoir donné une vie comme celle que nous avons construite ensemble. Et je l’admire de m’avoir sauvé la vie. Parce que c’est ce qu’elle a fait. Avant elle, je ne vivais pas, je survivais. Je ne savais pas ce qu’était l’amour et ce qu’il pouvait nous conduire à faire.
Comment peut-on détester quelqu’un au point de s’en prendre aux personnes qu’il aime simplement par vengeance ? Ryder a une haine incommensurable envers Dayton. Il veut le voir souffrir et j’étais une cible facile dans son petit jeu pervers. J’aime bien trop Dayton pour lui faire encourir le risque que Ryder s’en prenne à lui et il le savait.
Je ne sais pas comment font les gens qui ne bossent pas. Je crois que je suis hyperactif. Sans déconner, je déteste ne rien faire parce que ne rien faire me pousse à réfléchir et ce n’est pas bon pour moi. Je veux dire, ça me fait penser à des choses auxquelles je ne veux pas penser.
Même si j’en voulais encore aux femmes, j’ai compris que les faire souffrir elles ne ferait pas souffrir ma mère. C’est pour ça que j’ai décidé de ne baiser qu’avec des filles qui n’attendraient rien de plus de moi. Pas de sentiments, pas de sorties, juste de la baise.