Olivier Adam

J’ai senti que j’allais mourir, que ça allait finir ainsi, les jours qui ont suivi, mon cerveau ne bruissait plus qu’autour de cette idée : comment allais-je m’y prendre ? Et quand ? C’est à ce moment précis qu’elle m’a appelée. Elle se prénommait Louise et voulait me voir. Nous nous sommes donné rendez-vous près de chez elle. […] Comme si au fond l’intelligence, la vie « pleine » l’emportaient toujours sur le souci de l’apparence, la connerie des blondasses filiformes férues d’astrologie, de conseils beauté, de développement personnel […] Longtemps j’avais fait l’effort de me convaincre que toutes ces pétasses égocentriques obsédées par le fric, le pouvoir, la célébrité et la peur d’être vieilles, grosses ou dépassées n’étaient pas que cela, que c’était juste un vernis qu’elles aimaient, souffraient, sombraient dans des abîmes comme tout un chacun, mais non, j’avais tort, avec le recul je me rends bien compte à quel point j’avais tort, je m’étais fourvoyée, adoptant ce que Nathan avait coutume d’appeler une stratégie d’autodéfense, tous ces trucs qu’on s’invente pour justifier ses non-choix, ses renoncements obligés et les rendre supportables.