AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Les monstres ont leur repaire. Ils s’y cachent. Terriers, caves, taudis, cartons, mouroirs en tous genres. Ils vivent et meurent dans leur trou. Ils occupent la place que la norme leur octroie : souterraine, froide, isolée. Longtemps, elle s’est crue perdue.
Son père lui répétait, très calmement : « Tu n’es pas un monstre. Tu portes sur toi les cicatrices d’un drame. C’est un fait. Tu ne peux pas t’y soustraire. Cela ne fait pourtant pas de toi un monstre. Tu es toi-même. Ne te sens pas réduite à ce qui te pèse. C’est un voile, oui, et tu peux lui reprocher d’être opaque et sans pitié, mais ton identité reste entière, avec ce qui la constitue essentiellement. Tu peux souffrir de ne pas te reconnaître dans ton miroir et d’en pleurer, mais ne néglige pas toutes tes capacités à être différente à chaque instant. C’est du sérieux, ça, tu sais ? Tu te crois seule, ma fille, à ne pas toujours sourire ? Viens, viens avec moi dans la rue, tu verras. Les autres, ils ne sont pas moins tristes. Chacun porte le drame de sa vie et, souvent, le dissimule d’un masque. C’est pourquoi certaines rencontres sont des malentendus, et ce qui les fait tenir, c’est la curiosité. Crois-tu que les amours ne se déterminent qu’en fonction des normes en vigueur ? Je sais que tu penses ça, mais le pire a déjà eu lieu, ma chérie. Notre ennemi, c’est la haine que tu as de toi-même. On va s’en occuper, pas vrai ? »
Commenter  J’apprécie          30









{* *}