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Critiques de Olivier Delahaye (7)
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Le ventre lisse

Un grand merci à Babelio, Masse Critique et aux éditions Héloïse d’Ormesson pour ce partenariat littéraire.



Romain est un jeune adolescent de treize ans. Son obsession : découvrir les mystères féminins et s’initier à la sensualité, au plaisir de la chair et connaître ses premiers émois. Il grandit dans un milieu parisien aisé : une mère professeur d’université, spécialiste du Moyen Age, très prude, conventionnelle, fervente chrétienne, autoritaire et droite ; un père effacé, brocanteur, antiquaire parisien soumis devant cette femme tyrannique qui impose ses règles à toute la famille. Chacun vit dans cette sphère où règnent non-dits et où planent les tabous. C’est ainsi que Romain a toujours grandi mais, à l’heure de l’adolescence, de multiples interrogations viennent perturber son quotidien. Les relations entre les parents et le jeune homme pâtiront de ce manque de communication. Manque de communication qui est à double sens car, si les parents n’interviennent et ne s’interrogent pas face aux gestes évocateurs de leur garçon, lui-même n’ose pas faire appel à eux pour comprendre les émotions qui le submergent. Mais, le peut-il vraiment ? Il est vrai qu’avec une figure maternelle aussi dure qui oserait ?



Sans réponse et en proie à de nombreuses questions, le jeune garçon se rend régulièrement dans la boutique paternelle à la recherche de la nudité des statues, il peut ainsi découvrir ce que cachent les femmes et leur « ventre lisse ». Pour lui, chaque femme est une statue au corps résolument plat et sans faille. Mais petit à petit, Romain découvrira des indices qui le mèneront à la vérité.



Le livre se déroule sur environ une année, durant laquelle Romain fera ses premières rencontres féminines, lui ouvrant ainsi les portes de la sensualité, qui seront les prémices de la sexualité. D’abord, une amie de ses parents qui le rejettera ; sa cousine avec laquelle il se rendra compte que ses parents lui ont menti sur les réalités du ventre lisse des femmes. Cette scène avec cette dernière est un des moments clé de l’histoire.

Le roman se découpe en quatre parties distinctes écrites en courts chapitres qui permettent une lecture aérée et n’essouffle pas le lecteur :

- Un premier temps qui correspond à la mise en place de la situation, moment pendant lequel Romain croit toucher la vérité grâce aux statues, il est encore proche de ses parents, surtout de son père, même si on sent la rupture arriver. Le lecteur sent monter la tension dramatique.

- Deuxième temps : les rencontres féminines successives : l’amie de ses parents, sa cousine. Chacune est un échec.

- Temps marquant : la période estivale dans la maison de ses parents où il découvrira que le ventre des femmes n’est pas lisse mais cache quelque chose d’autre. Romain prend conscience à ce moment précis de la désinformation et de sa méconnaissance de la sexualité et met en cause ses parents qui ne l’ont jamais éduqué.

- La rencontre avec Flore, son professeur de piano, qui bouleverse le monde de Romain. Il connaîtra avec elle ses premiers émois amoureux.



Olivier Delahaye doit être un amateur d’art : sculpture, musique, peinture se croisent tout au long du roman. Art qu’il rend vivant par le toucher, notamment lorsque Romain caresse les statues.

La perception et les sens sont omniprésents et sont essentiels. Romain découvre la nudité par le toucher et par la vue. Flore, aveugle, lui apprendra à utiliser son ouïe et son odorat autrement. Jusqu’à l’entremêlement de tous les sens lors de la découverte des corps.

Ce roman évoque les thèmes des premiers émois amoureux et les questions autour de la sexualité chez un garçon et tous les bouleversements que cela peut occasionner. Les relations entre parents et adolescents sont très largement abordées. L’auteur nous montre que la communication est primordiale afin de comprendre et de passer cette période de questionnement. C’est un livre sur l’amour, sur le premier amour qui fait chavirer le cœur et bouleverse les sens. Un texte sur la rupture avec les conventions familiales, rupture nécessaire si l’on veut grandir.

Il s’agit d’un joli texte initiatique (même si j’ai trouvé certains passages un peu longs) porté par une écriture sans fioriture qui soulève des interrogations et fait prendre conscience de l’importance du dialogue entre générations.
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Pierre Loti à Rochefort : Le temple d'une vie

« Pierre Loti à Rochefort »: une belle visite avec Olivier Delahaye

Pierre Loti, alias Julien Viaud, est l’un de ces auteurs dont tout le monde connaît le nom : souvenirs lointains de lectures, que le temps a bien érodés, parfois aussi réminiscences à propos d’une vie que l’on a imaginée aventureuse. Il reste dans la mémoire comme une trace, un parfum, indéfinissables, mais persistants et la grande réussite du livre d'Olivier Delahaye est de nous inviter, par cette visite-portrait de la maison de Pierre Loti à Rochefort, à comprendre pourquoi.

« Venez, je vous emmène dans le chaos du temps, dans le labyrinthe d’une vie » dit l’auteur en introduction. Le récit prend en effet la forme d’une déambulation, qu’Olivier Delahaye ne soumet ni à la « dictature du temps » ni aux contraintes de l’espace. Une sorte de rêverie suscitée par les lieux, à la fois libre et contrôlée. Car il n’abandonne pas pour autant la rigueur documentaire qui l’a conduit à une lecture précise de l’œuvre de Pierre Loti, de son journal aussi. C’est cette alliance que l’on pourrait croire impossible qui donne au livre son originalité et sa force : à tout moment, dans cette présentation fondée sur des recherches approfondies, affleurent le sensible, le poétique, l’émouvant.

Le rapport intime que l’auteur entretient lui-même avec la Turquie est sans doute l’une des raisons de son intérêt pour Loti, de sa connivence même avec lui. C’est à Istanbul que Pierre Loti a rencontré le grand amour de sa vie, cette femme évoquée dans « Aziyadé », et il était un turcophile convaincu. C’est aussi cet amour partagé pour la Turquie qui a conduit Olivier Delahaye à ajouter une note à la fin de son livre, destinée à ses « amis arméniens et turcs » : il y fait le point sur les positions de Loti par rapport au génocide arménien et comme à son habitude (on connaît son admiration pour la « Commission Vérité et Réconciliation » en Afrique du Sud), au lieu d’exciter la haine, il cherche, sans compromis et encore moins compromission à ouvrir la voie de la vérité et de l’apaisement.

Bien au-delà donc de l’anecdotique, ce livre, où l’auteur s’engage fortement, entraîne le lecteur au cœur d’une vie, - d’une époque aussi -, la vie d’un grand amoureux, d’un voyageur curieux au regard acéré, d’un écrivain imaginatif, d’un homme enfin « resté un esprit libre, éloigné des modes, des idéologies ».



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Le ventre lisse

Un livre doux et sensuel sur l'entrée dans l'adolescence, la puberté, la découverte du désir et de l'amour. Un sujet délicat par les temps qui courent, sur le fil du rasoir, aussi, dans la lignée du "Rouge et le noir" ou du "Diable au corps", mais avec une vision contemporaine et sensiblement différente de la relation entre un ado et une adulte. Un peu frustré par la fin même si je la comprends.
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Le ventre lisse



Du désir au plaisir



« La danse magique des mains » : une expression cueillie au détour d'un chapitre du roman d'Olivier Delahaye. Elle est, au fond, une manière d'entrer dans cette histoire, voire de l'évoquer toute entière : « les mains d'artiste » de Romain, le personnage principal, âgé de 13 ans, « la main habile et douce » de Rhodia, sa nourrice, celle des sculpteurs dont son père vend les œuvres et parfois les installe chez lui, enfin, lors de leur première rencontre, « la main ouverte » de Flore, pianiste mais aussi initiatrice : grâce à elle, « il est entré dans un autre monde, celui du désir qui mène au plaisir ». Et à la dernière page, Romain devant son piano chante pour « accompagner la félicité de ses mains »…

Le toucher donc, métaphore même de l’histoire, est à la fois interrogation quand l'adolescent caresse les statues pour découvrir les formes féminines, premiers émois innocents lorsque Rhodia le prend dans ses bras au sortir du bain, connaissance totale quand Flore, aveugle, installe cette si belle relation entre eux. Il y a bien la vue : voir pour savoir, pense-t-il ! Un tableau de Gustave Moreau, une image volée par le trou de la serrure ? Pourtant « le mystère absolu du ventre lisse » reste entier. Ce qu'il voit ne fait que l'amplifier ! Jusqu’à ce que Flore l'éclaire enfin, elle que la nuit où elle est plongée rend si lucide. Auprès de cette femme, « ses mains commencent à explorer ce que ses yeux cherchent désespérément à comprendre depuis des mois » et que ses parents semblent avoir voulu lui cacher.



Cette curiosité si naturelle, ce désir qui ne se reconnaît même pas encore, se heurtent en effet à l'incompréhension des parents, et surtout à leur condamnation. Pervers, vicieux, violeur en puissance, c'est ainsi que sa mère, outrée, le qualifie, avec une grande violence, lorsqu'elle découvre que son fils a de telles préoccupations. Elle est enfermée dans ses travaux intellectuels, corsetée dans des principes qui nient le sensible, la sensualité, le sexe, associé à la dépravation. Tout à l’opposé des « cœurs purs » que sont Rhodia et Flore.



Le romancier a choisi d'adopter le point de vue de Romain, non pas que celui-ci soit le narrateur, ce qui aurait dans ce cas réduit le champ de l'analyse : simplement le parti pris est bien le sien, et l'approche en est de ce fait juste et vraie, au plus près des sentiments, des impressions et des sensations de Romain, déconcerté parfois, rebelle de plus en plus souvent. Olivier Delahaye a de toute évidence beaucoup de tendresse pour son personnage, dont il raconte le cheminement du désir au plaisir, hésitant d’abord, puis joyeux et épanouissant, grâce à l’intelligence sensible de Flore.



En forme de conclusion, cette expression, qui pourrait bien à la fois dire l'intention du roman et définir son écriture. : « Le passage de l'insouciance égoïste de l'enfance à la légèreté, une forme de grâce chez certains ».

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Le ventre lisse

Un roman très "artistique" entre sculptures, tableaux ou moments musicaux, qui raconte avec justesse les interrogations d'un jeune homme aux portes de l'adolescence. Même si cette histoire parait un peu décalée. Quel jeune aujourd'hui peut arriver à 13 ans sans avoir jamais vu un corps de femme nu alors que la nudité s'installe à chaque coin de rue ?



Mais au délà de cette invraisemblance, on s'attache à ce personnage de Romain que l'on suit dans sa quête. On peste avec lui contre ses parents, on s'émeut de cette relation qui s'installe peu à peu avec Flore. Cette jeune fille aveugle qui nous fait partager sa vie et ces autres dimensions tactiles, sonores et rattachées aux odeurs qui nous échappent si souvent.



Un premier roman prometteur.
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'Round Midnight... Express

Olivier Delahaye nous emmène avec lui dans sa réflexion et ses recherches sur les rapports entre l'Europe et la Turquie depuis l'Empire Ottoman jusqu'à nos jours. Toute la partie sur le film "Midnight Express" est passionnante et donne envie de voir ce film sous un œil critique, de constater l'importance du poids des images dans la pensée collective. Un livre plein de richesse intellectuelle.
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'Round Midnight... Express





« ROUND MIDNIGHT EXPRESS » voulait être un film. Du cinéma. Un film sur le film culte. Sur ce que « Midnight Express » dit des Turcs et ce que son succès dit des Européens. Le fil de son histoire a fait de ce projet une œuvre de littérature. La relation intime d’Olivier Delahaye avec la Turquie a fait de ce livre un Essai original, construit à la fois par l’analyse scientifique d’un historien et par le ressenti sensible d’un homme dont la Turquie est une parcelle de la vie.



Tout a commencé le soir où une femme, qu’Olivier Delahaye connaissait à peine, lui a lancé : « jamais je ne mettrai les pieds en Turquie ; vous comprenez, j’ai vu « Midnight Express » à sa sortie, et je suis vaccinée ! ». Mais alors, comment ce film a-t-il pu sacrifier tout un peuple sous les ovations de plusieurs générations de spectateurs ? Qui plus est, comment le projet d’un film qui porterait ce paradoxe à l’écran peut-il ne soulever l’adhésion d’aucun partenaire, jusqu’à devoir ne jamais se faire ? « ROUND MIDNIGHT EXPRESS » ne répond pas à ces questions par une démonstration logique mais embarque le lecteur dans une Aventure sensible. Au cœur de « la grande histoire des relations entre l’Occident et l’Orient, qui semble sous-tendre celle du petit dealer américain (le héros de « Midnight Express ») dans sa prison turque ».



Le déroulé de « ROUND MIDNIGHT EXPRESS » est celui des étapes successives de la conception du film et de l’échec de sa mise en œuvre en tant que tel. Pour autant le livre qui, au final, voit le jour, est loin d’être le récit accusateur d’une défaite. Olivier Delahaye explore l’argumentaire qu’il avait défini pour le film : cette vision du monde aux teintes racisstes que « Midnight Express » prend pour toile de fond sans que le monde ne s’en offusque. « ROUND MIDNIGHT EXPRESS » n’est ni le procès de « Midnight Express » ni celui d’Alan Parker, son réalisateur. C’est une plongée dans les visages successifs de l’Orientalisme depuis l’antiquité grecque. Une plongée quelque peu savante, tant elle riche de références aux penseurs et aux artistes qui se sont approchés de l’Orient au cours des siècles. C’est aussi l’aventure personnelle d’un homme qui donne en partage son lien personnel avec la Turquie qui lui a donné son épouse, Oya : « ROUND MIDNIGHT EXPRESS » s’achève en famille en à Istanbul, avant un retour à Paris et dans le pays de la Montagne de Lure où Olivier Delahaye a choisi de vivre.



Un voyage au long cours, conduit pas une écriture claire et précise, sans fioritures. Une écriture qui sent le vrai, forte de convictions solides sans jamais se laisser aller à quelque prosélytisme que ce soit. On ressort de cette lecture moins naïf qu’en la commençant et ce que l’on a appris ne peut qu’éclairer le regard sur l’actualité turque et internationale.






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