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Critiques de Olivier Petitjean (4)
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Un pognon de dingue mais pour qui ? L'argen..

Maxime Combes et Olivier Petitjean n'avancent pas masqués, leurs bibliographies respectives sont indiquées sur la couverture de ce titre, reçu en masse critique par Babelio que je remercie vivement.



Plaidant pour plus de justice sociale et économique, ils pointent dans cet ouvrage le volume d'argent public distribué aux grandes entreprises sans contreparties, conditions, ni contrôle, lors de la pandémie.



Les informations et chiffres collectés, (difficilement car l'opacité du système est également soulignée) toutes et tous sourcés donnent le vertige.



Si l'on compare les montants et les effets (jamais mesurés) de cette opération, aux exigences et montants dédiés aux ménages, aux bénéficiaires de mesures sociales, ainsi qu'aux PME/TPE, la différence de traitement et d'exigences produit évidemment une juste indignation.



Par ailleurs l'absence de contreparties (impact écologique, égalité femme-hommes, etc...) ajoutée à la progressions impressionnante des montants des dividendes distribués post crise questionne grandement.



In fine, et après une analyse historique documentée, les auteurs dénoncent "la mise des finances publiques au service du secteur privé", par des choix politiques et un système opaque, non seulement sans contreparties, mais encore sans conséquences positives ni sur l'emploi et ni sur les délocalisations.



Il est à noter qu'aux États-Unis, le pays qui a inventé le corporate welfare (je vous laisse découvrir cette notion fort éclairante), une organisation de la société civile appelée Good Jobs First a créé un outils de traitement de données qui a permis de démontrer que "les grands groupes s'accaparent effectivement la majorité des aides publiques ou fédérales (70% des aides et 90% des montants)".



Les auteurs appellent donc dans cet ouvrage à plus de transparence dans les dépenses publiques et à un vrai contrôle démocratique. Ils préconisent un débat de société au moment où l'on s'interroge sur le coût de la crise et le glissement déjà bien engagé vers le corporate welfare.
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Un pognon de dingue mais pour qui ? L'argen..

C'est une idéologie qui est ici dénoncée. Ce sont les choix politiques qui sont ici contestés. Appelez-les comme vous le voulez, libéralisme, néo-libéralisme, ultra-libéralisme, ordo-libéralisme; discutez autant que vous le voulez des théories économiques poursuivies et appliquées, le constat reste le même. En France, depuis maintenant plusieurs années, et davantage encore sous la présidence d'Emmanuel Macron, les politiques gouvernementales assurent les privilèges des grands groupes industriels, des entreprises du CAC40, des GAFAM, tous ces géants qui aujourd'hui font leur loi avec l'accord et l'assentiment des autorités politiques nationales et internationales. Dérégulation du marché, casse du code du travail, allègements des cotisations, suppression des taxes, baisses d'impôts voire suppressions d'impôts et subventions publiques exponentielles. Et c'est ici le sujet. Les grandes entreprises, plus que les moyennes et les petites, se gavent des aides publiques sans qu'aucune contrepartie, jamais, ne leur soit demandé. L'argent, par milliards, leur est versé sans condition, sans retenue et l'épidémie de la COVID-19 a amplifié un phénomène qui existait. On ne sait combien l’État leur verse, pourquoi et pour quel résultat. L'opacité, voulue, règne. C'est la gabegie. L’État opère un transfert des richesses – des pouvoirs publics vers les entreprises privées - sans jamais rien exigé ni contrôlé. Où va l'argent? Qu'en font-ils ? En ont-ils besoin ? L’État français, en raison du choix idéologique de ces dirigeants politiques, refuse de conditionner les aides et organise son impuissance. Il dépense des milliards (près de 140 milliards en 2018) en aide aux entreprises (les plus grandes essentiellement), socialisent leurs pertes et privatisent leurs profits. Il creuse toujours plus le déficit public, taxe davantage les ménages que les grandes entreprises, conforte les inégalités, opère des coupes budgétaires dans des secteurs essentiels à la vie en collectivité, ruine et mine les service publics, fait des économies sur le dos des classes moyennes et des ménages les plus pauvres au nom d'une idéologie qui n'a jamais prouvé son efficacité pour la collectivité. Les autorités politiques n'ont pas empêché les délocalisations, les suppressions d'emplois, l'augmentation du taux de chômage. Elles n'ont pas empêché l'augmentation des inégalités et le déclassement des classes moyennes. Elles ont simplement décidé de se mettre au service de l'économie privée par pure choix idéologique. Et ce choix s'avère inefficace d'un point de vue macroéconomique, vorace d'un point de vue anthropologique et environnementale. Le chaos est total et ce livre, instructif et très bien informé, interroge avec une grande efficacité la validité des choix économiques et politiques qui sont aujourd'hui opérées. Lisez.

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Un pognon de dingue mais pour qui ? L'argen..

On le soupçonnait déjà, mais Olivier Petitjean et Maxime Combes nous le démontrent de manière exemplaire, "par A+B": durant la crise sanitaire, les entreprises s'en sont mis plein les poches.

Comme le titre l'indique, un pognon de dingue a en effet été dépensé pour faire faire face à la pandémie et à ses effets sur l'économie.

Alors que le discours était jusque là de dire que les caisses étaient vides, que c'était la crise, et qu'il fallait se serrer la ceinture, tout d'un coup, comme par l'effet d'une baguette magique, de l'argent apparaissait de toutes parts pour aider les entreprises, et surtout les grosses, les très grosses entreprises.

Les deux auteurs, connus des ceux et celles qui lisent Bastamag et consultent de temps à autre l'Observatoire des multinationales, sont rigoureux et implacables dans leur analyse.

En de courts chapitres, détaillés et chiffrés, ils montrent le véritable "hold up" qui a été commis au profit des actionnaires par les multinationales et entreprises du CAC 40. Hold Up car non contents de prendre un maximum d'argent via les subventions et aides d'état qui se sont multipliées depuis 2020, les entreprises n'en ont pas pour autant arrêter les suppressions d'emploi.

Dans une deuxième partie, effarante, les auteurs montrent la multiplication des aides aux entreprises, multiplication qui, en rendant nébuleux tout ce qui existe, profite surtout aux grosses entreprises, capables d'affecter un plus grand temps de travail à la compréhension des systèmes d'aides, mais qui sont aussi plus proches des arcanes du pouvoirs, et plus à même d'être informés de l'existence de toutes ces niches d'aides. Par ailleurs, ces aides, contrairement à ce que l'ont aurait pu espérer, n'ont pas été conditionnées, permettant à nouveau que les actionnaires continuent de s'enrichir.

Enfin, ce livre montre que ce monde "d'après", au lieu de mettre en place plus d'encadrement au marché, confie au contraire les rênes aux multinationales, menant in fine à plus de privatisations, renforçant une politique de désindustrialisation. L'état providence serait maintenu, mais uniquement pour les entreprises, et plus pour les citoyen·ne·s.

Les auteurs invitent néanmoins à l'espoir et à construire d'autres possibles.

Un livre à mettre entre toutes les mains .
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Un pognon de dingue mais pour qui ? L'argen..

A la fin du chapitre 6 , les auteurs jugent" que les transferts de richesses au secteur privé se sont considérablement accrus avec la pandémie" .

Deux années plus tard en ce printemps 2024 (alors que le débat ressurgit quand à l'endettement " insoutenable" et les déficits "hors de contrôle"), il est estimé que chaque année quelque ce sont 200 milliards d’euros d’aides et de subventions aux entreprises qui sont distribués, sans que cela ne se traduise par un quelconque rebond économique, industriel, ou par une hausse de la productivité. Ce montant astronomique est la traduction d'une tendance ( séculaire ?) qui fait que la puissance de l'Etat est mise au service d'intérêts privés. Au cours de ces sept dernières années, l’endettement s’est accru à nouveau de plus de 800 milliards d’euros pour dépasser les 3 000 milliards.

Depuis la pandémie , les montants de dividendes distribués aux actionnaires ainsi que ceux dédiés aux rachats d'actions ne cessent d'augmenter. En 2023 Les principaux groupes français ont réalisé 153,6 milliards d’euros de profits avec des dividendes versés à hauteur de 67,8 milliards d’euros et des rachats d’actions pour 30,1 milliards.

Dans le même temps la précarisation et la pauvreté n’ont jamais été aussi élevées en France qu'au cours de ces quarante dernières années, que les services publics en état de délitement avancé ( éducation au bord de l’asphyxie, hôpital à l’agonie).

l’État social (santé, retraite, emploi, chômage, famille) est devenu la variable d'ajustement pour que s'opère le transfert de la sécurité social au service du capital.
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