Sous un ciel ténébreux, il arpentait le rivage souillé par un mazout aussi gras que gluant, déversé par un pétrolier chypriote battant pavillon panaméen, dont les membres d'équipage venus des cinq continents n'avaient pas une seule langue en commun. Auteur peu lu de quelques livres jamais repris en poche, malgré un prix littéraire prestigieux reçu à son corps défendant, il pensait tristement que le paysage n'était pas plus dévasté que la littérature à l'estomac dont se repaissaient ses contemporains. Incapable de vivre de sa plume, il était condamné à enseigner l'histoire-géographie à des lycéens inattentifs, alors que Joël Dicker et Guillaume Musso se faisaient construire des châteaux. Au fond, tout était la faute de Zola : l'enseignant vomissait Nana, ce paradigme du mauvais goût.