J’ai lu que ceux qui vivaient sans but étaient obligés de rester confinés dans leurs souvenirs.
Je suis d'une autre génération. Une génération qui a commencé sa vie avec la mort, alors non, pour nous, c'est le contraire. Plus le temps passe, plus nous nous en éloignons.
"Des mots, des mots. Savez-vous combien de mots un être humain prononce au cours de sa vie ?
Des millions. Qu'en reste-t-il ?"
"Justement, il en reste un livre", rétorqua la dame.
"Au contraire ! Que reste-t-il de la beauté des mots si on les capture entre deux pages, si on les y emprisonne sous une couverture et qu'on les laisse étouffer au fond d'une bibliothèque ?"
« Pourtant, il y a tant de vérité enfouie dans les livres, tant de beauté, tant d'émotions humaines !»
"Une vérité qui vous vient d'un autre, une beauté sur laquelle un autre aura pleuré, nous en quoi cela nous concerne-t-il ?"
"Te peux tirer du plaisir d'expériences vécues par d'autres personnes." La femme secoua horizontalement le menton et inclina un peu la tête vers la droite.
D’ailleurs, éviter de regarder quelque chose ne signifie pas que tu n’existes pas. Quoi, on n’a pas entendu des tas d’histoires sur des aveugles qui se faisaient dépouiller ou renverser par des voitures ?
Tu sais, maman, tout ne se mesure pas à l’aune du temps passé.
Certaines choses semblent justes lorsque le soleil se couche mais erronées lorsque l'aube point à l'horizon", ajouta-t-il avant de se tourner vers la salle d'audience.
Une synagogue vide, c’est comme un théâtre sans acteur.
« J’ai honte que le soleil te voit comme ça »