Au fur et à mesure que j'ouvrais d'autres volumes, et tournais d'autres pages, je sentais m'envahir, en songeant à tous ces peintres, les soucis divers et variés de tous mes prédécesseurs, chacun avec son caractère, sa mélancolie, sa vie passée en province ou dans une capitale, employé par tel ou tel souverain ou despote, pour qui ils avaient peint jusqu'à en devenir aveugles. Je sentais presque dans ma chair les sévérités de l'apprentissage, les soufflets endurés de la part des mécènes irascibles, laissant des traces cramoisies sur leurs joues, ou les coups de maillet de marbre sur leur crâne tonsuré, tandis que j'inspectais, gêné, un album de dernière catégorie sur les techniques de torture.