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Citation de FranCrim


(...) Dans un film, la structure d'une scène ne trahit pas la vérité de la beauté mais, précisément parce qu'elle la structure, restitue la force d'une unité qu'autrement on ne pourrait pas retrouver dans la vie.
Et puis, en fouillant dans les propos d'hommes que j'admire énormément, je tombe sur Moravia qui disait qu'à Rome on essaie de faire passer l'apathie morale pour le sens de l'éternité.
Ou sur Flaiano qui disait que vivre à Rome est une façon de perdre sa vie. Et sur Soldati, qui a écrit que Rome, pour des raisons évidentes, communique mieux que tous les autres lieux de la Terre le sens de l'éternité, qui n'est finalement que le sens du néant.
Ces propos, appelons-les « pessimismes extrémistes », ont ébranlé mon attachement naïf au rêve et à l'idée de villégiature que j'ai ensuite empruntée, par facilité et à mon seul profit, au génie de La Capria.
Les mots de Moravia, Flaiano et Soldati m'ont semblé féroces et tragiques, mais surtout vrais. Des idées différentes qui auraient une racine commune : la fatigue de vivre. Le dangereux sentiment du néant, la sensation d'un incommensurable gâchis, une dissipation permanente, l'indifférence constante qui aplatit et rend le moindre élan moribond, jusqu'aux intentions les plus pieuses et désintéressées.
À Rome, tout se termine vite, sans trêve, dans une sorte d'immense décharge dont on ne connaît même pas l'adresse.
On ne retient rien. Rien n'est définitif. Tout le monde vient à Rome pour parler, mais il n'y a personne pour écouter. Cette dynamique néfaste finit par provoquer hostilité et absence de tendresse.
La mondanité se révèle être un piège lui-même mondain. (...)

( Préface de Paolo Sorrentino )
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