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Anna Colao (Traducteur)
EAN : 9782840499466
208 pages
Seguier Editions (07/09/2023)
4.67/5   3 notes
Résumé :
« Pourquoi n’avez-vous plus jamais écrit de livre ? — Je cherchais la grande beauté, mais je ne l’ai pas trouvée. »

Peu de films ont traduit l’esprit du temps avec autant de lucidité et de justesse. Au fil des errances romaines de Jep Gambardella, son personnage principal, écrivain d’un unique roman, séducteur et désabusé, La grande bellezza parvient à décrire les défaites conjuguées de la beauté, de l’authenticité et de la vérité. Une tragédie ouatée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Parmi les cinéastes attendus du Festival de Cannes 2024 qui ouvre mardi soir, on note l'Italien Paolo Sorrentino, grand habitué cannois depuis son deuxième film, Les Conséquences de l'amour, en compétition en 2004 pour la Palme d'or tout comme le seront six autres de ses oeuvres.

Sa nouvelle réalisation s'intitule Parthenope et réunit Gary Oldman, Isabella Ferrari et Stefania Sandrelli pour raconter la vie d'une femme sur plusieurs décennies, entre Capri et Naples.

Pour préparer au mieux la présentation de ce film, quoi de mieux que de se replonger devant la lecture du scénario de ce qui est sans doute La grande Bellezza présentée sur la croisette en 2013, reparti de bredouille de Cannes à la surprise un peu générale mais réhabilité l'an suivant aux Oscars.Souvent annoncé comme l'hériter de Fédérico Fellini, Sorrentino assume son hommage à La Dolce Vita, plongée dans une Rome féérique et désillusionnée et éloge funèbre à la carrière d'écrivain qu'aurait pu avoir son personnage principal.

Si le film avait plutôt imprimé la rétine par sa mise en scène flamboyante et une photographie d'un esthétisme absolu… angles de vue, lumières, couleurs qui nous révèlent avec magie toute la beauté de la capitale italienne, la lecture du scénario nous refait découvrir la puissance de l'écriture de Sorrentino , avec un style à la fois réaliste pet politique dont la subtilité irrigue chaque scène et chaque dialogue.
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
(...) Dans un film, la structure d'une scène ne trahit pas la vérité de la beauté mais, précisément parce qu'elle la structure, restitue la force d'une unité qu'autrement on ne pourrait pas retrouver dans la vie.
Et puis, en fouillant dans les propos d'hommes que j'admire énormément, je tombe sur Moravia qui disait qu'à Rome on essaie de faire passer l'apathie morale pour le sens de l'éternité.
Ou sur Flaiano qui disait que vivre à Rome est une façon de perdre sa vie. Et sur Soldati, qui a écrit que Rome, pour des raisons évidentes, communique mieux que tous les autres lieux de la Terre le sens de l'éternité, qui n'est finalement que le sens du néant.
Ces propos, appelons-les « pessimismes extrémistes », ont ébranlé mon attachement naïf au rêve et à l'idée de villégiature que j'ai ensuite empruntée, par facilité et à mon seul profit, au génie de La Capria.
Les mots de Moravia, Flaiano et Soldati m'ont semblé féroces et tragiques, mais surtout vrais. Des idées différentes qui auraient une racine commune : la fatigue de vivre. Le dangereux sentiment du néant, la sensation d'un incommensurable gâchis, une dissipation permanente, l'indifférence constante qui aplatit et rend le moindre élan moribond, jusqu'aux intentions les plus pieuses et désintéressées.
À Rome, tout se termine vite, sans trêve, dans une sorte d'immense décharge dont on ne connaît même pas l'adresse.
On ne retient rien. Rien n'est définitif. Tout le monde vient à Rome pour parler, mais il n'y a personne pour écouter. Cette dynamique néfaste finit par provoquer hostilité et absence de tendresse.
La mondanité se révèle être un piège lui-même mondain. (...)

( Préface de Paolo Sorrentino )
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(...) Au milieu de ces lancinantes sensations, on vit, à Rome.
Pour cette raison, faire un film qui saisit Rome ne peut manquer d'évoquer un personnage confronté à ces difficultés, qui les combat ou les encourage selon les circonstances et les efforts qu'il consent à fournir.
C'est ce que fait le héros de ce film et de ces photographies :
Jep Gambardella (Toni Servillo). Tandis qu'il passe son temps parmi les plus beaux monuments et dans les soirées mondaines surfaites, entre les cocktails qui restituent une socialité rance et les tentatives littéraires lasses et pâles pour retrouver peut-être le fil conducteur, le sexe par habitude et la sensation de traverser l'existence comme s'il baignait dans d'éternelles vacances, prend corps, au cœur de la représentation du gâchis et du néant, ce que l'on peut précisément identifier comme l'incroyable fatigue de vivre. Alors, on pourrait se demander : qu'est-ce que la « grande beauté » du titre ? Il serait trop facile et tentant de répondre Rome. Peut-être, en revanche et en dernière analyse, la « grande bellezza » est-elle exactement cette gigantesque fatigue de vivre qui, à Rome, semble si obscure, fuyante et insidieuse, justement parce que, de temps à autre, la vie n'y semble en rien fatigante.

( Préface de Paolo Sorrentino )
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