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Citation de paulallan380


Il serait erroné d’en tirer la conséquence que la privatisation des banques est dangereuse et que l’Etat est mieux à même de les gérer. En effet, on peut au contraire souligner que l’Etat, en étant resté longtemps propriétaire des banques, n’avait pas permis le développement d’une véritable culture bancaire en Islande.
On retrouve là l’illustration d’un phénomène beaucoup plus général, à savoir les difficultés de toute situation de transition. Dans le cas islandais, il se trouve qu’elle s’est faite dans de mauvaises conditions, par exemple parce que l’Etat a préféré vendre les banques à la nomenklatura locale plutôt qu’à des banques étrangères, mais aussi parce qu’il avait pratiqué pendant longtemps un protectionnisme bancaire empêchant l’installation de banques étrangères.
Ces dernières risquaient en effet de concurrencer les banques publiques, mais elles AURAIENT JUSTEMENT AMELIORE LES PROCESSUS DE DECISION dans le secteur financier.
Par ailleurs, lorsque la faillite des banques est apparue inéluctable, l’Etat islandais a laissé croire, en les rachetant, qu’il était le seul capable de sauver le système bancaire.
Il est vrai qu’il bénéficie pour cela d’un privilège exceptionnel, en ce sens qu’il ne peut pas lui-même faire faillite et qu’il PEUT DONC IMPUNEMENT PRENDRE EN CHARGE DES ACTIVITES NON RENTABLES.
Ces nationalisations ont résulté en partie des pressions exercées par un organisme bureaucratique international, le Fonds monétaire international. […]

Que se serait-il passé si l’Etat islandais n’était pas intervenu ?
Très probablement, les banques en question auraient été rachetées par d’autres, nécessairement étrangères. Certes, leurs propriétaires et les déposants auraient subi des pertes.
Mais IL NE SUFFIT PAS QUE L’ETAT RACHETE DES BANQUES POUR QUE LEURS PERTES DISPARAISSENT.
En fait, elles sont prises en charge par lui, c’est-à-dire PAR LES CONTRIBUABLES. LA NATIONALISATION DES BANQUES FAIT DONC PESER LE POIDS DES FAILLITES SUR TOUTE LA POPULATION.

(Ch. IV, L’ETAT REDEVIENT-IL LA SOLUTION ?, p. 145-146)
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