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Citation de ZeroJanvier79


Le soir, accablés, exténués, honteux des fautes commises, convaincus qu’ils vont mourir et que tout est terminé, écrasés de douleur et en même temps sombrement exaltés par l’immense sacrifice de vies humaines dont ils veulent être certains qu’il servira un jour les vivants, Camélinat, Varlin, Louis Piat descendent ensemble la rue de Belleville. Camélinat offre à ses amis de grimper jusqu’au sommet d’un escalier d’où l’on voit tout Paris. Un spectacle grandiose et tragique s’offre à leurs yeux. La Ville des Révolutions brûle : le théâtre de la porte Saint-Martin, le Grenier d’abondance ne sont plus que d’immenses brasiers. De hautes flammes s’élèvent, vacillent, clignotent dans la nuit qui vient. D’immenses gerbes d’étincelles fusent vers le ciel. Des obus éclatent. La fusillade crépite au lointain. Une âcre odeur de fumée couvre tout. Émus, ils prennent la rue des Couronnes jusqu’au boulevard de Belleville où, silencieusement, le cœur éteint, les copains se quittent après un long serrement de main. Camélinat suit des yeux Varlin qui se dirige vers la rue d’Angoulême. Il ne le reverra jamais.
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