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3.45/5 (sur 47 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : 12.10.1964
Biographie :

Pascale Fautrier est écrivain et auteure de documentaires.
Derniers ouvrages et films :
• Hildegarde de Bingen, un secret de naissance, Albin Michel, septembre 2018
• La Bataille du rail, collectif, "Occuper les lieux", juin 2018.
• Le Pari(s) de Sartre et Beauvoir, éditions Alexandrines, juin 2015
• Les Rouges, Seuil, 2014 et points-Seuil 2015.
• Napoléon Bonaparte, folio-biographie, Gallimard, 2011.
• Frédéric Chopin, folio-biographie, Gallimard, février 2010.
• Les grands manifestes littéraires, anthologie commentée et annotée, folio plus classiques, Gallimard, octobre 2009.
• Auteure de deux documentaires sur Simone de Beauvoir : Je veux tout de la vie, la liberté selon S. de Beauvoir, LCP-AN, 2008, et S. de Beauvoir, Un siècle d'écrivains, France 2, 1999) ; direction du colloque Actualité de Simone de Beauvoir, Paris 7, 1998 ; direction des actes et membre du comité d'organisation du colloque (Re)-découvrir l'oeuvre de Simone de Beauvoir, Paris, janvier 2008.
Docteure agrégée de Lettres Modernes et titulaire d'un master pro II cinéma : réalisation, scénario, production, membre de l’ITEM-CNRS, groupe Sartre, membre du Groupe d’Etudes Sartriennes (GES), auteure de nombreux articles universitaires dans nombreux articles dans Critique, Revue des Sciences Humaines, Roman 20/50, L’Infini, Cahiers de l'Herne etc., PF est spécialiste de Nathalie Sarraute (thèse en 97 sous la dir. de Julia Kristeva) et de Simone de Beauvoir ; a publié sur ces sujets les ouvrages suivants :
• Edition commentée de Pour un oui ou pour un non, Bibliothèque Gallimard, 2006.
• Edition des actes du colloque de 1999, Éthiques du tropisme, Paris 7/L’Harmattan, 2000.
• (Re-)découvrir l’œuvre de Simone de Beauvoir, Actes du Colloque international de Paris Simone de Beauvoir, dir. Julia Kristeva, textes édités et présentés par Pascale Fautrier, Pierre-Louis Fort, Anne Strasser, Editions du Bord de l’Eau, septembre 2008.
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Source : http://www.item.ens.fr
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"Napoléon c'est un concentré de passion française." Qu'on le glorifie ou qu'on l'attaque, Napoléon continue à fasciner les esprits plus de 200 ans après sa mort ! Alors, qui était-il vraiment ?! La Grande Librairie lance la saison de Napoléon ! François Busnel reçoit Thierry Lentz, Pierre Branda, Pascale Fautrier, Frédéric Régent et Bruno Fuligni. Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
En 2011, j'avais encore l'espoir, comme Zweig, que la promesse révolutionnaire pouvait être retrouvée sous le ridicule cromwellien du couronnement impérial ; je croyais, comme le grand cinéaste Abel Gance, que le général des armées révolutionnaires victorieux de l'Europe monarchiste coalisée demeurait plus vivant que le piteux putschiste du 18-Brumaire. J'espérais que le jeune Corse lisant Rousseau dans son olivier le 9 mai 1788 ferait un jour oublier l'autocrate rétablissant l'esclavage et condamnant les femmes au statut d'éternelles mineures.
Je ne le crois plus.
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Le Mémorial de Sainte-Hélène d'Emmanuel Las Cases (1823), l'un des livres les plus lus du XIXe siècle, a tot contribué a nouer le destin du libéralisme politique à celui du capitalisme d'Etat autoritaire.
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Est-ce qu'enfin le grand moment approche . Est-ce que les temps d'autrefois et ceux qui ne sont pas arrivés vont se mêler ? Est-ce qu'enfin Madeleine va assister à la naissance de la République, la Bonne, la Vraie, la Sociale, les assemblées populaires, les votes à main levée, les engueulades fraternelles, une grande conversation générale ininterrompue le jour, une cérémonie perpétuelle la nuit, la révolution permanente sans bureaucrates, le pouvoir pour tous, les smicards ministres, les étudiants députés, les poètes des rues orateurs, la fin de l'esclavage salarié, tous ensemble dans la grande Commune égalitaire ? "De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins". Nous ne sommes RIEN, ensemble nous serons TOUT.
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Un dimanche matin, Bernard dit à Madeleine : « Écoute, Maman, prépare cinquante journaux pour moi, je vais monter à Cheny. » Il a fait ça toute sa vie, le porte-à-porte, Bébé. Il vend la presse du Parti depuis l’âge de sept ans : « Toc, toc, toc, b’jour, m’dame, je viens vous vendre des journaux contre la guerre de Corée. » Il monte le pont de l’Armançon, le paquet de journaux sous le bras, allègre. Cette envie qu’il a, c’est sûrement que ça va mieux. Au bout de trois portes, une honte terrible le prend. Des images de tortures lui passent dans les yeux. Impossible de continuer. Redescendu rue Édouard-Vaillant, Bébé pleure : « J’ai honte, honte, honte. » Madeleine ne comprend pas. Il lui raconte L’Aveu. La pendaison des onze accusés des Procès de Prague en 1952, la torture. Un étudiant vient de s’immoler par le feu sur la place Venceslas à Prague : Jan Palach. « Le Goulag a fait dix millions de victimes, de l’Ukraine au Kamtchatka. Les morts me murmurent à l’oreille : Bernard, toi, tu es un type bien, dis-nous pourquoi ils nous ont tués. »
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À Vézelay, Gaspard-Étienne Flandin est devenu un fervent du Directoire : le marchand de bois, arrêté pour modérantisme début 1794, relâché par la réaction thermidorienne en août 1795, s’est enrichi en vendant pierre par pierre l’ancien château des abbés qu’il a fait démolir. Ses descendants, devenus notaires, occuperont pendant cent cinquante ans, presque sans discontinuer, la charge de conseiller général. « Vichy compris », précisait Madeleine : Pierre-Étienne Flandin, chef de file de la droite libérale et quelques mois président du Conseil dans les années 1930, sera ministre des Affaires étrangères sous Pétain. Un descendant des Flandin proche du Front national est aujourd’hui élu dans le Vézelien. L’actuel président du Conseil général de l’Yonne, centre droit, a été intronisé par le dernier conseiller général Flandin : Paul Flandin (1958-1992). À quelques exceptions près, ce sont ces bourgeois enrichis par la Révolution qui ont gouverné la France impériale puis républicaine jusqu’à aujourd’hui. Ce sont eux qui ont confisqué le pouvoir politique pour gouverner à leur profit. Voilà la France. Une certaine France.

Madeleine ne s’en désespérait pas : le roman de sa France à elle était écrit quelque part. Madeleine citait de mémoire Les Misérables de Victor Hugo : c’est la lutte ancienne « du fait et du droit ». Le droit est l’exception, proclamé comme principe par la Révolution, drapeau du peuple. Le fait est l’inertie sociale, dont la règle absolue veut que les riches gouvernent. À chaque génération, la lutte reprend du droit contre le fait, avec plus ou moins de vigueur selon les époques, et des défaites souvent. Parfois, des succès.
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Le soir, accablés, exténués, honteux des fautes commises, convaincus qu’ils vont mourir et que tout est terminé, écrasés de douleur et en même temps sombrement exaltés par l’immense sacrifice de vies humaines dont ils veulent être certains qu’il servira un jour les vivants, Camélinat, Varlin, Louis Piat descendent ensemble la rue de Belleville. Camélinat offre à ses amis de grimper jusqu’au sommet d’un escalier d’où l’on voit tout Paris. Un spectacle grandiose et tragique s’offre à leurs yeux. La Ville des Révolutions brûle : le théâtre de la porte Saint-Martin, le Grenier d’abondance ne sont plus que d’immenses brasiers. De hautes flammes s’élèvent, vacillent, clignotent dans la nuit qui vient. D’immenses gerbes d’étincelles fusent vers le ciel. Des obus éclatent. La fusillade crépite au lointain. Une âcre odeur de fumée couvre tout. Émus, ils prennent la rue des Couronnes jusqu’au boulevard de Belleville où, silencieusement, le cœur éteint, les copains se quittent après un long serrement de main. Camélinat suit des yeux Varlin qui se dirige vers la rue d’Angoulême. Il ne le reverra jamais.
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Le lendemain, des jeunes gars de vingt-deux, vingt-trois ans, des types des Milices patriotiques formées sur ordre du Parti et qui recrutent un peu n’importe qui, ramènent dix jeunes filles pour qu’on leur coupe les cheveux : « Qu’elles avaient soi-disant couché avec des Allemands. Alors là, avec le camarade Boulineau, on leur a dit : “On va aller ensemble rue Saint-Aignan voir les belles femmes de ces messieurs qui prenaient le thé la semaine passée avec les officiers allemands, et c’est à elles qu’on va couper les cheveux. Après seulement on coupera les cheveux aux p’tites filles.” Et il s’est passé que, quand on est arrivés rue Saint-Aignan, toutes ces femmes qui faisaient les jolis cœurs avec les Allemands kèk’jours avant, elles étaient p’us là. Les bourgeois et les patrons de Cosne, ils étaient partis, leurs commis tenaient les boutiques. C’était pourtant eux les vrais collaborateurs : ils ont été partis trois ou six mois, et puis ils sont revenus. Mais j’te garantis qu’les petites filles, elles ont grandi avec leurs ch’veux. »
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Ils regardent un film sur la montée du nazisme en Autriche. Un gamin dénonce ses parents. Les militants nazis n’ont que ce mot à la bouche : le Parti, le Parti, le Parti. À chaque nouvelle occurrence du mot, le malaise augmente dans la salle à manger. On se regarde en coin. Ici aussi, toute la journée, on dit : le Parti, le Parti, le Parti. Au Parti aussi, on demande aux militants de dénoncer les membres de leur famille : on a demandé à la femme de Marty de dénoncer son mari, à Camphin de dénoncer Lecœur, à René de rompre avec son frère. « Et nous, qu’est-ce qu’on ferait si le Parti nous demandait de nous dénoncer les uns les autres, ou de rompre les uns avec les autres ? » demande Madeleine après le film. Camille grogne. « Qu’est-ce que tu vas chercher ? » Mais Madeleine poursuit sa pensée et déclare gravement : « Il faut qu’on se jure que la famille passera toujours avant le Parti, et que rien ni personne ne pourra jamais nous diviser. » Camille, Bernard, Françoise, tous jurent à Madeleine, et vont se coucher tourneboulés.
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– Au prix de la Terreur ? demandait le député socialiste.
– Parce que tu crois qu’il se serait laissé dépouiller sans combattre jusqu’à la mort, le sieur Angran d’Alleray ? Tu crois qu’il n’était pas tout prêt à rejoindre les émigrés à Coblence pour abattre la Révolution et les droits nouveaux ? Tu penses qu’il ne les aurait pas fait massacrer jusqu’au dernier, les jacobins de Mailly-du-Bas, s’il en avait eu le loisir ? répondait Madeleine.

[...]

Pendant des siècles, les révoltes paysannes impitoyablement écrasées, pendant des siècles, les nôtres pendus, lapidés, massacrés, saignés à blanc. La Terreur n’est considérée comme scandaleuse que parce qu’elle a atteint ceux-là mêmes qui ont eu, pendant si longtemps, le droit de haute, moyenne et basse justice : le droit de tuer, d’écarteler, d’incarcérer, de fouetter. Mais qui s’en soucierait aujourd’hui si cette révolte-là, une de plus, avait été écrasée dans le sang comme jadis les guerres de paysans ?
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Quelques jours plus tard, le 31 juillet 1914, le petit homme aux yeux bleus est assassiné par le nationaliste ultra Raoul Villain, dans cette même salle du café du Croissant où Camélinat était venu si souvent le retrouver. La veille, des ouvriers manifestaient dans toute la France contre la guerre. Le lendemain, l’ordre de mobilisation générale est proclamé. Cinq jours plus tard, le 4 août, les parlementaires SFIO votent comme un seul homme les crédits de guerre et l’état de siège qui restreint les libertés démocratiques. La mort de Jaurès est le dernier obstacle levé à la folie nationaliste et meurtrière de la Grande Guerre. Avec lui disparaît une certaine idée du socialisme républicain. L’unité des Rouges, dont il avait fourni la théorie la plus achevée, se trouve, jusqu’à preuve du contraire, ruinée à jamais.
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