C’est entre le deuxième et le troisième passage de rapide que se déroule un événement assez rare. La femme qui se tient derrière moi sur le raft lâche d’une voix blême :
– Le moniteur n’est plus là.
– Comment ça, plus là ?
Nous relevons la tête pour nous observer et tournons le regard vers l’arrière du bateau. Tout cela a dû durer une seconde. En effet, notre barreur a disparu. Moment d’effroi. Je lâche ma pagaie pour sauter jusqu’à sa place et me pencher sur la rivière. À 5 mètres de moi, j’aperçois Paul qui patauge bien dans l’eau et nous dans la mélasse si nous n’arrivons pas à le tirer de là avant les nouveaux rapides.