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4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Perpignan , 1952
Biographie :

Né à Perpignan en 1952, il est l’auteur de poésies, essais et nouvelles mais aussi traducteur en catalan de L’Archangélique de Georges Bataille et de Echancré de Jacques Dupin. Il a traduit aussi Beckett, Mishima, Jouvet et Novarina pour les grandes scènes de Barcelone.
Depuis plus de trente ans, Patrick Gifreu traduit Raymond Lulle dont il est l’un des spécialistes reconnus en France

Source : Mare nostrum
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Bibliographie de Patrick Gifreu   (12)Voir plus

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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Un Noël blanc

A Noël nous allons au cinéma.
Le film est un peu bizarre.
On comprend que le couple a une fille
petite, et une double vie.
On voit d'entrée que la neige de Noël
ne peut être que de la cocaïne,
mais on la manipule en famille.
La femme blonde ressemble à un top model
d'importation et le mari a l'air d'un cadre
ni jeune ni maladroit.
Ils forment un vrai couple
qui s'aime et aime la fillette.
Certes, leur travail est répréhensible,
mais c'est seulement un travail,
et ceux qui pourrait les arrêter
sont plus corrompus qu'eux.
A qui peut-on se fier ?
A personne, dit le rire
sournois du cinéaste,
que l'on entend à peine. (p. 179)
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Le Port

Il serait injuste de ne pas reconnaître
que le port se méfie de l'aventurier.
Lui, lucide, ne tarde pas à avoir le souffle coupé.
Derrière la transparence des vitres
on trouve souvent une hécatombe.
La fenêtre s'ouvre à toute heure sur une rue
secondaire qui débouche sur le vide.
En effet, la dictée supérieure donne toujours le ton.
Avec une insidieuse efficacité, elle ronge
les racines, trouble l'âme et empoisonne.
Le fond sonore en devient méprisable.
Nous pourrions y réfléchir si ce n'était que
la lumière décroît soudain, la grue s'arrête,
nous sentons des vents glacés, une chute d'eau.
Vibrant et satiné est le panorama.
Le port amoncelle ce qui est panaché,
des maisons plantées à flanc de colline
où les quartiers-maîtres se retirent tôt.
Une tortue erre dans un coin de jardin
tandis que sur les cartes postales la beauté prend
la forme d'un sourire de l'autre bout du monde. (p. 35)
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Le samouraï marie sa fille dans les Pyrénées

Ce n'est pas tous les jours que dans les Pyrénées
le père de la mariée est en costume de samouraï.
Il sourit avec affabilité à tous les présents,
bouche bée, et à monsieur le curé.
Je ne crois pas qu'il ait l'idée de dégainer
pendant la cérémonie. (p. 79)
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Le Palmier esseulé

I
le palmier maussade est sa propre contre-figure.
Il récapitule ce qu'il a vécu. Il papote sur tout
l'envers du visible, avec des allusions voilées au secret.

II
Je souffre de voir un arbre triste.
Je lui parle à voix basse de Platon :
"Le Cosmos est un grand être vivant
dont l'harmonie révèle l'unité occulte.
L'esprit de la terre est lié au corps de la terre
comme l'intérieur d'une chose à son extérieur.
pour cela, les mouvements et les évolutions de l'un
expliquent par analogie ceux de l'autre;"
attentif, le palmier citoyen
attend que je finisse de pérorer
pour pouvoir s'exclamer :
"Je suis en train de m'étouffer !" (p. 123)
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La visite à l'université

je me fonds dans la vague qui se dirige
vers le restaurant universitaire.
Je ressens une étrange impression.
Les bruits de la mégapole parviennent dissipés,
lointains, comme s'ils heurtaient les grilles
et les hauts murs des pavillons de cette ville,
petite, où tout est propre et calme.
Les gens sont aimables, les pelouses bien entretenues
et les mégots ramassés régulièrement.
Tout cela me rappelle - Le Prisonnier-,
la série de la télévision anglaise des années soixante
où, dans un univers policé, tout le monde
se saluait courtoisement d'un : " Bonne journée" ! (p. 103)
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Les deux miroirs

Dans la salle à manger de la maison où je suis né,
il y a deux miroirs qui se font face.
Le plus grand est intégré à une armoire
haute et massive;
le second, mural,
trône de l'autre côté de la pièce.
C'est devant le premier
que les clients essayaient leurs costumes,
vestes et pantalons, tout juste faufilés.
Ils s'y miraient et remiraient,
gesticulaient de manière insolite,
et même se contorsionnaient, ridicules.
mon père entrouvrait la porte de l'armoire
avec le tact d'un magicien,
afin qu'ils puissent jouir de la vue
du dos, jusqu'alors caché.
j'ai grandi, mangé et dormi entre deux miroirs.
Ils m'ont habillé et m'ont ouvert un espace à l'infini. (p. 43)
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Musique dans la ville

Passer de l'atelier d'un peintre
à la démarche d'une jeune femme
qui symbolise la perception de la ville,
c'est comme passer de l'insaisissable
au quotidien; et vice versa;
sans que le moindre commentaire ne vienne
en altérer la contemplation.
seuls, des cris d'oiseaux de mer, des ronflements de bateaux,
des bribes de conversations, des tintements,
le clapotis de l'eau, l'accompagnement naturellement.
jusqu'à ce que jailisse une musique imparable :
Satie, Mompou, ou Pärt. (p. 107)
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Avec son dernier livre paru, - Dali, un manifeste ultra local-, Gifreu a secoué et tourmenté jusqu'au délire l'élixir tonique du génie catalan : génie individuel du grand artiste, génie de la langue, génie d'une communauté d'âmes. (p. 10 /Préface de Samuel Brussell ]
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