Il avait envie de se taire. Vivre par miracle. Danser. Miauler dans l'absence. Il voulait s'étendre dans une larme de paradoxe. Bailler ses instincts. Palper le corps comme on palpe l'âme pour rejoindre l'immortalité.
Dans mon rêve, le plongeoir interminable est le doute qui nous empêche de vivre et qui n'est autre probablement que le temps qu'on se décide enfin à vivre.
Un abri de fortune dans un oasis. L'impression de voir les lumières de la ville encore au loin. Je donne des noms aux étoiles. Je leur donne les noms de ma famille et de mes amis. Je pourrai ainsi les contempler toutes les nuits et leur parler. Je dessine sur un morceau de papier les étoiles et je leur met un nom juste à côté. Cette idée me fait sourire et m'émeut. Et j'entends un bruit. Une voix. Un nomade qui parle à son dromadaire. Il me surprend le contempler. Je vois mal son visage. Je lui dis quelques mots en arabe. Je lui dis que je suis un ami. Un frère. Il me propose de dormir là. A côté. J'en suis ravi. Nous ne parlons pas. Il s'endort immédiatement. Moi aussi. Je rêve. Je suis dans une mosquée. Je suis devenu Musulman. Je prie Allah. C'est un rêve. Mais je me réveille et ma tête vacille un peu. Le désert est une drogue. Le nomade qui s'était endormi proche de l'autre arbre dort encore.
Ta joie sublime et experte me rassure quand mon index se creuse un chemin pour rejoindre cet espace pour moi indéfinissable que les scientifiques se sont plu à nommer en latin inguinem.
De vouloir faire avancer le monde. Lui qui n’avance jamais. En tous les cas, jamais à notre rythme bien trop rapide. Vivre en osmose avec le vent et le sable. En osmose avec soi-même. Avec Dieu peut-être. Ou avec ce qui lui ressemble. Avec cette force inconnue qui nous permet de continuer à vivre malgré qu’on sache pertinemment bien ne pas savoir ce que l’on fait ici entouré d’autant d’abrutis. Qui doivent me prendre eux aussi pour un abruti.