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Critiques de Patrick Marsaud (2)
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Le faussaire

Qu'elles sont belles ces illustrations !

Qu'il est agréable de se promener dans le Paris de 1936 en très bonne compagnie !

Qu'une histoire soit imaginée pour nous permettre de faire une virée sur Paris est une bonne idée.

Le parcours est jalonné par des reproductions des œuvres de jean Lébédeff (1), graveur sur bois et xylographe (2), où de certaines des esquisses qu'il a réalisées.

Je me suis amusée à rechercher en même temps que ma découverte de certains lieux et de l'histoire de ces lieux, les photographies d'aujourd'hui.

Un vrai plaisir que cette comparaison et des idées pour de futures ballades dans ce Paris d'autrefois.

La découverte ou la redécouverte des célébrités de l'époque, certains noms, et, ou, certaines figures, parfois connus, nous interroge ... des notes en fin de volume apportent ce qu'il faut d'informations pour raviver notre mémoire ou nous permettre de rendre un hommage posthume à ces personnalités.

Ce livre édité en partie grâce à une entreprise de financement collaboratif est une belle réussite et mérite un franc succès.



(1)

Jean Lébédeff, né en Russie a Bogorodsk le 25 novembre 1884 et mort à Nîmes le 21 septembre 1972, est un graveur sur bois et peintre libertaire français.

Illustrateur fécond, il est considéré comme l'un des plus importants graveurs sur bois du XXe siècle.

Issu d’une famille de commerçant en grains russe, Jean Lébédeff obtient à l'âge de 22 ans un diplôme de navigateur puis devient capitaine de navire sur la Volga. En novembre 1908, il fait expulser de son navire des gardes du tsar à cause de leurs comportements déplorables, et, pour échapper à la répression, quitte le pays.

Après un long périple, il arrive à Bruxelles où il retrouve son frère Nicolas, alors étudiant sous la direction d'Elisée Reclus.

En 1909 il s'installe à Paris, prend des cours de dessins. Il est reçu aux Beaux Arts. Il fréquente divers groupes d'artistes russes, dont un, anti-tsariste. Il suit les cours du maître graveur Paul Bornet qui l’initie à la xylographie, art qu'il ne cessera de pratiquer toute sa vie durant.

Il opte à contre-courant des graveurs de son temps, pour le travail sur bois de fil et la taille au couteau japonais. Ce qui lui permet d'affirmer immédiatement son style personnel reconnaissable entre tous.

À Montparnasse, il fréquente de nombreux artistes tels Picabia, Maïakovski, Ravel, Pierre Mac Orlan, Éric Satie, Blaise Cendrars ...

En relation avec les autorités françaises et parfois russes, il réceptionne de nombreux réfugiés. Il est mandé par le Comité Officiel de Rapatriement des émigrés politiques russes en France pour aller visiter un bateau de réfugiés en rade de Brest le 4 août 1917.

Avant guerre, il entretient une solide amitié avec Pierre Kropotkine, alors réfugié en Angleterre, et se charge de l'accueillir en France lors de ses voyages. Lébédeff resta proche du mouvement libertaire russe durant les années 1920-1930.

Pendant l’occupation allemande, il cache dans son atelier de Fontenay-aux-Roses plusieurs amis juifs et anarchistes traqués par la Gestapo et pour lesquels il falsifiera à plusieurs reprises les papiers d’identité.

Lébédeff illustra des centaines d'ouvrages, aujourd'hui recherchés par les bibliophiles. Parmi ces ouvrages se trouvent quelques livres uniques, illustrés avec des dessins originaux en couleurs, qui sont des véritables chefs-d'œuvre. Le plus connu est Les églogues (Paris, 1942) avec le texte de Jean Giono calligraphié par Guido Colucci.



(2)

La xylographie est un procédé de reproduction multiple d'une image sur un support plan, papier ou tissu, en utilisant la technique de la gravure sur bois, ou xylogravure, comme empreinte pouvant être reproduite par impression, à meilleur prix que le travail réalisé à la main par des copistes.
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Belleville 1965

Pour moi, tout commença le 4 novembre 1951, le jour où Christine Beausson ouvrit les yeux rue de l'Atlas dans une maternité démolie depuis, à deux pas du métro de Belleville. (1)

Ce livre est pour moi, l'occasion de revisiter le Belleville de mon enfance, j'ai habité plus de 30 ans rue Juliette Dodu (2), alors je me complais à voir ce Paris d'hier.

J'apprends que Belleville a été une commune autonome, rurale et artisanale jusqu'en 1860,

Je me rappelle que les dernières barricades de la commune qui ont tenu se tenaient à Belleville,

J'ignorais que le IIIe république y amena un funiculaire qui menait de la République jusqu'au parvis de l'église st jean baptiste de Belleville



Je me souviens du canal st Martin, quartier populaire abritant des petites usines (3), des petits artisans bricoleurs, des pensions dite de famille accueillant des ouvriers et des émigrés,

Je me souviens avec émotion du Palais des Glaces qui fut pour moi, le premier cinéma que j'ai fréquenté assidûment jusqu'à sa fermeture et sa reconversion en salle de spectacle... je me souviens de ma main lui souhaitant au revoir lors de la dernière séance, caressant avec nostalgie la rambarde du balcon,

Je me souviens des marchandes de quatre saisons, des ruelles sombres crasseuses dans lesquelles pullulaient à certaines heures des quatre pattes pas très sympathiques,

Je me revois descendre la rue du Buisson saint Louis où mon père a grandi dans la boucherie tenue par mon grand père dans le bas de cette rue,

Je me souviens de la rue Rebeval où se tenait un marchand d'outil de cordonnerie dans lequel j'accompagnais mon grand père pour qu'il refassse sa provision de tranchets ou d'alênes (4).



Passée la nostalgie que reste il ?

Des regrets, les photographies qui sont à l'étroit dans les petites pages, parfois coupées maladroitement pour être entassées à l'intérieur d'un recto verso, des photos parfois floues comme si l'agrandissement d'un détail nous privait d'une belle vue d'ensemble.

Un texte travaillé, précis, instructif vient compléter l'histoire de ce quartier qui fut pendant quarante ans mon quartier.





(1) la maternité de la rue de l'Atlas

Georges Perec est né au numéro 6, le 7 mars 1936, dans une maternité de deux étages, nommée villa Annette, construite en retrait par rapport à l'alignement en 1932, un jardin avec grille sur l'alignement comblant la différence, et détruite en 1970 pour la construction de 2 700 logements de l'ensemble Atlas-Rébeval.



(2)

Lucie Juliette Dodu (1848-1909) est présentée comme une espionne française et une héroïne de la guerre de 1870. Elle est la première femme en France à recevoir la médaille militaire et la Légion d'honneur à titre militaire.



(3)

Quai de Jemmapes, au bord du canal Saint-Martin, se trouve la dernière grande usine encore en fonctionnement dans Paris intra muros. Exacompta-Clairefontaine, l’un des principaux industriels français de la papeterie, y fabrique agendas et carnets depuis des décennies, pour la fortune de la famille Nusse, propriétaire du groupe.

Adepte du secret, celle-ci ne laisse pénétrer aucun étranger dans ses murs. A peine peut-on apercevoir, en glissant un œil, les camions qui chargent et déchargent, et, posée à l’entrée d’un des bâtiments, une presse antédiluvienne. 

Classée monument historique depuis 1992, l’usine du quai de Jemmapes est en effet l’une des plus intéressantes de Paris. C’est une sorte de bernard l’hermite industriel, un site abandonné par ses premiers occupants, et dans lequel une série d’activités ont successivement trouvé refuge.

Tout débute en 1825, lorsque le canal Saint-Martin est inauguré par Charles X. Une vaste zone industrielle se développe alentours dans les années qui suivent. Des dizaines d’entreprises s’installent. En 1888, un fondeur de cuivre peu apprécié de ses ouvriers, Guillemin, travaille ainsi au 132 quai de Jemmapes. Le site est démoli quelques années plus tard, pour laisser place à l’usine actuelle. 



(4)

Le tranchet est un outil de coupe utilisé par le cordonnier et le bottier. C'est une lame légèrement courbée ; chaque profil de lame permet une attaque différente du cuir.



L’alêne est un outil des cordonniers et des bourreliers, c'est un poinçon servant à percer le cuir.
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