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Citation de michelekastner


Je restais devant la porte, sans sonner. Souvent, quand je revenais seule dans le grand appartement près du bois de Boulogne et que je sonnais, personne ne m'ouvrait. Alors je descendais l'escalier et j'allais téléphoner dans un café, un peu plus loin, sur l'avenue. Le patron me regardait avec gentillesse, les clients aussi. Ils avaient l'air de savoir qui j'étais. Ils avaient dû se renseigner. Un jour, l'un d'eux avait dit "C'est la petite du 129." Je n'avais pas d'argent et on ne me faisait pas payer la communication. J'entrais dans la cabine téléphonique. L'appareil fixé au mur était trop haut pour moi et il fallait que je me dresse sur la pointe des pieds pour composer le numéro : PASSY 13 89. Mais personne ne répondait chez la comtesse Sonia O'Dauyé (...).
J'ai posé l'enveloppe sur le paillasson. Puis j'ai descendu l'escalier très vite, et, à chaque palier, je me sentais plus légère, comme si j'avais échappé à un danger. Dans la cour, j'étais étonnée de pouvoir respirer. Quel soulagement de marcher sur un sol dur, sur un trottoir rassurant... Tout à l'heure, devant la porte, il aurait suffit d'un geste, d'un pas, pour glisser dans le marécage.
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