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3.61/5 (sur 9 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) le : 24/01/1953
Biographie :

Poète, dramaturge, journaliste et essayiste, Paul Vinicius est diplômé de l’École Polytechnique de Bucarest et docteur ès lettres. Cette double performance universitaire est la partie visible de son parcours surprenant ; il a exercé de nombreux métiers, jobs, sports, avant de se dévouer à l’écriture. Champion de boxe junior et karatéka ceinture noire, il a travaillé comme manutentionnaire, maître-nageur sur la côte de la Mer Noire, détective privé, pigiste, correcteur, rédacteur pour plusieurs journaux de la presse nationale et, dernièrement, pour la maison d’édition du Musée de la Littérature roumaine.

Après avoir été interdit de publication en 1987 par la censure communiste, il renonce à sa carrière d’ingénieur et sa biographie suit les soubresauts de la démocratie survenue fin décembre 1989, à la recherche d’un nouveau départ, d’une nouvelle ivresse.

Ses poèmes ont été régulièrement publiés à partir de 1982 par les revues littéraires. Beaucoup ont été traduits et publiés dans des anthologies. Il est lauréat de plusieurs prix nationaux et internationaux de poésie. Dernier en date : le Prix du Public au Salon du Livre des Balkans en 2017.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Paul Vinicius
quand tu bois
———————
tu n’as pas le temps
——————————
de tomber amoureux
——————————
aussi vais-je me chercher une avocate
belle sensuelle et délicate
pour faire un procès
à mes reins
son grain de beauté
secret
qui gagne en série illimitée
tous les procès ?
son grain de beauté secret
à partir duquel tout
— absolument tout –
découlera entre nous
quasiment au pénal ?
comme un téton de la lune
sur la terre
un point à partir duquel
pourrait commencer
tout roman en vers
son grain secret de beauté
commencera à réciter
toute ma peau
par cœur

(traduit du roumain par Radu Bata)
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Paul Vinicius
or et polenta
-------------------
deux fois par jour
-------------------------
matin et soir
------------------
combien c’était doux
quand nous arpentions
les rêves

je passe encore sous les tilleuls
comme sous des guirlandes de femmes
qui viennent d’éclore

il n’y a qu’elles et les bistrots robustes
qui t’encouragent avec une œillade vitreuse
pour que tu puisses tenir encore

et tu fumes

tu fumes même si tu sais
que tu mourras plus jeune
plus novice
que Blanche-Neige

mais
au moins
dans le brouillard

ainsi tu marches en confiance parmi
les affiches colorées
de la montagne
à la mer
de la mer à la montagne
collées sur des murs moisis
prêts à te tomber dans les bras

(réduis le volume de ton cœur
pour aller plus loin)

dans ce pays
tu as beau te tourner
te détourner par ailleurs
tous les chemins et les jours
s’écoulent vers le coucher

dans ce pays
tu as beau prendre un sentier lumineux
tu tomberas toujours
sur la main de monsieur kafka
jouant au backgammon
au milieu de la route
avec le chapeau absurde
de monsieur ionesco

et à l’ombre de chaque buisson
un revolver
à ton nom

un pays à usage unique
comme un préservatif
qui présente des condoléances
à la mort

ce poème ne pleure pas
ne mendie
ni ne prie

ce poème n’est que la description
d’un acte sexuel
d’après nature

(traduit du roumain par Radu Bata)
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Paul Vinicius
Une jupe parmi les nuages

et comme depuis une heure la pluie se préparait à tomber
sans pour autant pleuvoir
sa chair était devenue sereine

car il n’y a qu’un ange qui puisse s’étirer dans tes draps
sans pour autant les froisser
et sans blesser le silence
avec une quelconque parole
sur les contraceptions

et c’est ainsi que tu es resté à regarder par la fenêtre
la pluie qui ne pleuvait pas
comme un moteur grippé
jusqu’à ce qu’elle se fût levée
pour donner le feu vert à la pluie

jusqu’à ce qu’elle se fût levée
pour donner le feu blanc à l alune

jusqu’à ce qu’elle se fût levée
pour donner le feu rouge
à ton sang

(traduction du roumain par Radu Bata)
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Paul Vinicius
Frontière

le dernier brouillard
les dernières cigarettes
les derniers restes
sur le quai d’un matin
qui est en retard
le dernier jour de l’an
comme toujours
c’est encore une fois
la dernière nuit
et tu vois les lumières de la ville
se noyer dans le brouillard
avalées
dessinant pourtant des rues
et des bâtiments
dans la nuit épaisse
collante
une nuit qui danse sur la ville
comme un feu obscur
se perdant dans un ciel approximatif
invisible
et quelque part
bas/bas/très bas:/la terre
e pur si muove
comme les souvenirs qui s’allument
phosphorescents
dans les ténèbres de ton esprit
en dessinant des pensées qui ont des mains
ongles/pieds/ventres/bottes/dents/figures/grimaces/bouches/hasards
et toujours cet oiseau de plâtre
la fatigue
qui se niche doucement
dans la cage de tes os
parmi les squelettes des hasards
des attentes vaines
des fautes/des peines/des nausées
car il n’y a qu’elles qui te cherchent dans la nuit
il n’y a qu’elles qui brillent
or maudit
et parmi tout ceci
la poésie
tel un animal préhistorique
d’une étrange beauté bleue
qui te souhaite
une heureuse époque de pierre
ce qui te paraît
suffisant
et le sourire impertinent
qui te fissure
instantanément
le visage

(traduit du roumain par Radu Bata)
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Le cri n’a trouvé personne
Mais son écho a peigné
Pendant une poignée de secondes
La chevelure blanche
De l’avalanche
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Je n’ai plus de montre
ni cœur

maintenant
plus rien ne me fait mal

le vin rouge
et ce matin de dimanche
renversés sur la table

la dernière cigarette

et peut-être l’idée
qu’un jour enfin
je serais assez léger
pour pouvoir tenir
dans un oiseau.
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Paul Vinicius
la poésie est autre chose

à la fille du rayon légumes frais

ce n’est pas cette dulcinée
aux nichons mûrs
exophtalmiques
aves ses 13 kilomètres de gambettes
et un rouge si fort
sur les lèvres courbées
que les URSS te tombent sur la tête

ce n’est pas un week-end
ni une semaine
à nager au boulon
dans une fabrique
de roulements

en fait
la poésie n’est même pas
littérature

la poésie est quand
tu n’as aucun bobo
tes analyses sont nickel-chrome
et pourtant
tu as mal

quand tu n’attends plus le vert
à aucun feu rouge
quand tu es triste ou
tu prends ton bain
ou tu pisses

ou quand tu n’as ni maison
ni salle de bain
mais tu as un matou dans la tête
que tu amènes au coiffeur

il y a des maisons
où tu ne peux écrire des poésies
il y a des femmes
avec qui tu peux faire l’amour
trois jours de suite
mais qui ne te laissent pas
une goutte de belle rouille
dans le cœur

il y a pourtant des champs
de coquelicots
d’où
bleue
la poésie
s’élève
comme une montgolfière
dans le sommeil
d’un évadé

on ne mange pas la poésie
avec des couverts d’argent
elle se laisse grignoter
avec la main

la poésie n’est pas une raison
pour devenir fou
elle est la folie
en chair et os

(extraits d'un poème traduit du roumain par Radu Bata)
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Paul Vinicius
Musique musique musique

cette musique
qui te remplit la tête
et coule dans la rue
comme si tu saignais

et cette femme splendide devant toi
qui jette son manteau
et s’en va danser
avec l’agent de la circulation
en plein carrefour
et tu as envie d’exclamer
« ici commence le vrai printemps »
malgré les quatre cinq collisions soldées
avec des victimes
même s’il fait encore hiver
même si les interdictions ressemblent aux cimetières
minuscules
en feuilles de vignes
cette musique-là
qui défait les rues comme les lacets
et fait de la ville un juke-box
que seulement ton amoureuse
n’entend pas
cousant un bouton à son bras
même si tu lui rentres directement par la fenêtre
avec le volume
comme un papillon géant
monté au maximum

(traduction du roumain par Radu Bata)
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Paul Vinicius
la métamorphose

insectarium du désir

une fois
j'ai connu une femme
qui ressemblait à un papillon
elle était prête à s'envoler
au moindre coup
de vent

j'avais peur de l'aimer
j'avais même peur de la toucher
pour ne pas lui blesser le pollen
des ailes
pour ne pas abîmer son corps
fuselé par Dieu

puis j'ai pris mon courage
à deux mains et
je l'ai caressé doucement
tout à coup
la ville est devenue
un vitrail gigantesque

dans lequel nous étions
deux petits personnages enlacés
d'éclats de couleurs
qu'on pouvait voir de Vénus
surtout si on fermait un peu les yeux
vers le coucher du soleil

(traduit du roumain par Radu Bata)
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Paul Vinicius
si je lui disais
que j’habitais dans son cœur
et j’y écoutais la pluie
elle regarderait un temps son parapluie
et ouvrirait un livre
pour entendre le ciel

(traduit du roumain par Radu Bata
texte original :
Dacă i-aș spune că stau în inima ei și
ascult ploaia,
probabil că și-ar privi o vreme umbrela
apoi ar deschide o carte)
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