tu as le droit
de craquer
de pleurer
de hurler
tu as le droit
de te sentir dépassé
désarmé
asphyxié
ne laisse personne
te faire croire
que tu n'as pas le droit
d'avoir mal
nos souffrances
sont incomparables
mais nos douleurs
sont légitimes
il y a des blessures
dans mon corps
qui ne guérissent pas
et il y a des lésions
dans ma tête aussi
qui ne s'en vont pas
non plus
ce n'est pas grave
le temps fait bien les choses
mais aujourd'hui je ne sais plus
si elles partiront
un jour
j'ai toujours
été
différente
mais c'est
peut-être ça
qui est beau
et me rend
moi
…j’ai fondu en larmes en lui répondant
que mon art était tout ce que j'avais
la seule et unique chose que j'étais
et que si l'on venait à me l’ôter
il ne me resterait rien
tu as le droit
de craquer
de pleurer
de hurler
tu as le droit
de te sentir dépassé
désarme
asphyxié
ne laisse personne
te faire croire
que tu n’as pas le droit
d’avoir mal
nos souffrances
sont incomparables
mais nos douleurs
sont légitimes
mais dis-moi, au fond, c’est quoi la vie ?
c’est quoi le bonheur ?
qu’est-ce qu’on appelle vraiment
« être heureux » ?
La moindre parole me froisse, me déchire, comme une feuille de papier si fine qu’elle ne résiste à rien.
Je suis épuisée de me fendre si facilement.
J’aimerais pouvoir me tordre, et me retordre, et que rien ne change lorsque tout revient dans l’ordre.
Mais ce n’est pas le cas.
Et je suis fatiguée de devoir sans arrêt réparer mes déchirures.
Car aujourd’hui le scotch ne suffit plus.
je me noie dans mes larmes
je m’étouffe dans mon chagrin
je n’ai même plus de mots
plus rien ne vient
j’ai juste mal
pardon pour tout cela
la nuit
je marche vite
j’ai peur des ombres
mais il n’y a personne
derrière moi
seulement le doux rappel
de mon amère solitude
et ce soir de nouveau je craque
parce que je n’oublie pas
que le seul endroit où tu demeures encore
est celui de mes souvenirs
-et que ta disparition me déchire toujours autant