Ce roman, c’est l’histoire d’hommes et de femmes qui se sont vus confisquer « leur » révolution par une bande d’illuminés fanatiques, lesquels ont mis en place un régime de terreur conduisant à l’emprisonnement, ou pire, à l’élimination, de ceux considérés comme opposants. C’est aussi l’histoire des enfants de ces hommes et femmes, victimes innocentes de ce même régime totalitaire.
« Les enfants du Jacaranda » est une histoire à la fois simple et forte, peuplée de personnages qui n’aspiraient finalement qu’à vivre en paix, dans la liberté et le respect d’autrui, aspiration bafouée par un Etat intolérant, lequel ne laisse en définitive pas beaucoup de choix : se soumettre… ou, si cela est possible, fuir, s’exiler.
Son auteur, Sahar Delijani, est elle-même née en prison en Iran en 1983, avant de grandir aux Etats-Unis, puis de s’installer en Italie. Elle peut ainsi, en toute connaissance de cause, et avec beaucoup d’authenticité et de force, dénoncer ce que le genre humain est capable de produire de pire au nom d’une idéologie, qu’elle soit politique ou religieuse.
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Un livre qu'il faut lire!
Nous sommes à Téhéran peu après la révolution.
Tout commence dans la prison, d'Evin, une jeune femme est "trimbalée" d'hôpital en hôpital sur le point d'accoucher. La première partie du texte raconte l'arrivée de sa petite fille et sa vie avec elle en prison, jusqu'à ce que la porte de sa cellule s'ouvre et qu'une main réclame la petite!
Puis l'histoire continue avec les enfants de l'une de ses co-détenues et ainsi de suite.
Ces récits assez courts, toujours liés par la parenté ou l'amitié, nous offrent un tableau assez précis de ce que pouvait et peut être la vie en Iran pour les femmes, grand-mère, mère ou fille.
Le texte commence dans l'horreur et s'achève sur une note d'espoir! Du grand art! Ce premier roman sera je l'espère suivi de nombreux autres. Sahar Delijani, une auteure à suivre!
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Difficile. Voici le mot avec lequel j’ai envie de débuter ma critique. Je viens à peine de refermer ce livre. J’avoue que je n’avais pas envie de le terminer, alors j’ai fait durer les dernières pages le plus possible. Ce livre fut pour moi un véritable coup de cœur, une vraie merveille. Je ne sais d’ailleurs pas comment remercier mon amie, celle qui me connait depuis quasiment ma naissance, de me l’avoir offert. Je n’en avais jamais entendu parler, mais quand elle me l’a tendu, rien qu’en voyant la phrase écrite sur la couverture « Un vibrant hommage à la liberté. » de Khaled Hosseini (un de mes auteurs préférés), j’ai su que ce livre ne me laisserais pas indemne.
L’histoire, d’ailleurs inspirée de la véritable vie de l’auteur, Sahar Delijani se passe en Iran entre 1983 et 2011, dans ce pays aux multiples révolutions, ce pays dont on a l’impression que le sang ne cessera jamais de couler, cet Iran qui prive son peuple de toute liberté, emprisonnant tout ceux qui ne respectait pas le régime, et faisant des massacres de masse par pendaison. C’est d’ailleurs dans la prison d’Evin que commence l’histoire, par la naissance de Neda. Oui, une naissance dans une prison… J’ai pu comprendre au fils des pages que cet évènement n’était pas rare à cette époque là en Iran. Parce que les Gardes emprisonnaient les gens pour un oui ou pour un non, sans ménagement. Puis nous avons aussi fait la connaissance d’Omid qui, à seulement trois ans, a vu ses parents se faire embarquer avec pour seule destination, la prison. Ou encore Ferough, qui a subi le même sort. Mais aussi Sheida qui n’aura pas la chance de grandir avec son père, elle ne l’aura vu que deux fois ; Dante, Sara et surement tant d’autres encore… Ce sont eux, les Enfant du jacaranda, vivant tous plus ou moins sous le même toi avec Leila, Maman Zinat et Aghajaan… Ce sont eux, ces écorchés vifs, ces victimes de ce pays totalitaire, que nous allons suivre sur trois générations toute l’histoire durant. Eux qui ne désiraient qu’une seule et unique chose : la LIBERTE.
Je ne sais pas comment décrire ce que j’ai ressenti à la lecture de ce livre. L’horreur était telle parfois que je me disais qu’il fallait que je termine vite, que je retrouve la paix, oui, parce que moi aujourd’hui, j’ai la chance de vivre en « paix ». Mais à la fois, je n’avais pas envie de quitter ces personnages, auxquels je m’étais attachée. Parce que je voulais savoir, parce que je pense qu’il est important de connaitre ce pan d’Histoire.
J’ai eu l’impression de vivre avec les personnages. Effectivement, j’ai eu peur, j’ai eu des doutes, j’ai pleuré, j’ai espéré avec eux. Je n’avais pas le choix. L’écriture de Sahar Delijani m’a transporté en Iran. Ce livre est un vrai hommage à ceux qui se sont battus pour leurs idées, pour leur liberté, tout simplement, au péril de leur vie. Cette façon qu’elle a eu de passer d’une génération à une autre m’a aussi fait penser a mon sujet de BAC de philosophie : Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ? Parce qu’en fait, je pense sincèrement, et encore plus après avoir lu ce livre, que le passé fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui.
Tout simplement, parce que je suis touchée en plein cœur avec ce premier livre de Sahar Delijani, je ne peux en dire plus. C’est une histoire qui mêle atrocité, liberté, horreur, mais aussi, liberté, espoir et pardon. Parce que cet Iran, malgré tout, Sahar Delijani lui démontre tout son amour dans ce livre, que je ne suis pas prête d’oublier, ce coup de cœur malgré les horreurs que j’ai pu lire, ces Enfants du jacaranda…
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Les enfants du Jacaranda, acclamé par la critique, porte sur un aspect que l'histoire de l'Iran a laissé voilé : le nombre impressionnant de jeunes adultes qui ont été arrêtés lors de la Révolution islamique, et surtout leurs jeunes enfants qu'ils ont laissé derrière eux, chez leurs parents, leurs frères et leurs sœurs, mais aussi ceux qui ont été mis au monde en prison, qui ont passé leurs premiers mois en prison avant d'être arrachés à leurs parents pour rejoindre le peu de famille qu'il leur restait.
Ce roman poignant et attristant tisse la vie de nombreux jeunes iraniens, puis de leurs enfants ; le poids des années passées en prison, le retour de parents inconnus jusque là, l'amour entre adolescents dont les parents étaient les tortionnaires de l'autre ; tous ces thèmes s'enchevêtrent dans le récit, et, tout en touchant profondément le lecteur, ils appellent à une réflexion approfondie sur les rapports qu'entretenaient prisonniers et tortionnaires, et sur la manière dont il est possible -dont on doit même, peut-être - ne pas oublier le passé mais parvenir à le laisser en arrière pour construire à nouveau.
Les pages défilent les unes après les autres, les tableaux décrits sont si tristes qu'ils en viennent à faire pleurer, et l'histoire se poursuit crescendo jusqu'à la fin, qui vient clôturer ce roman sur l'espoir, et le pardon.
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J ai dévoré ce roman qui se lit facilement .
L auteur nous décrit le parcours de très jeunes gens appartenant à la frange éduquée de l Iran qui mirent toute leur énergie et leur enthousiasme à renverser le régime dictatorial et sanguinaire du Shah .
Le Shah en exil son régime en cendres , ils voient leur pays tomber aux mains d ultra religieux manipulateurs et ultra conservateurs .Leur révolution confisquée !
Dans la naïveté de leur jeunesse ,ils s improvisent opposants ,tenant des réunions clandestines ,distribuant des tracts ,certains n avaient même pas 18 ans .
Arrêtés et emprisonnés en masse ,entre 3000 et 12000 dE ces très jeunes gens furent exécutés en masse en 1988 (guerre Iran Irak et durcissement du régime )sans procès et enterrés dans des fosses communes ,leurs corps jamais retrouvés !
30 ans plus tard, l histoire se répète avec les pseudos élections démocratiques et la vague verte
Cette campagne électorale a surtout permis au régime inamovible des mollahs de réperer les opposants potentiels ,les ficher et les tuer en masse dans les rues ,pourquoi des exécutions dans l ombre des prisons quand on peut le faire au grand jour sous couvert de mater une insurrection ?
Je ne sais pas quand ce grand pays pourra sortir de l obscurantisme et échapper au jougs des ultras religieux..
Qu en pensez vous?
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Un livre sublime, l'auteur raconte la vie à Téhéran à travers différents personnages. Leur lutte, leur souffrance... comment continuer à vivre ? Un hommage touchant à tous ces êtres.
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Le jacaranda est un arbre flamboyant qui orne le jardin d’une famille vivant à Téhéran. De la révolution dans les années 80 à la période actuelle, nous suivons l’histoire de familles dont les proches (père, mère, enfants) ont été arbitrairement emprisonnés.
L’auteure, née elle-même dans la terrible prison d’Evin à Téhéran en 1983, a choisi d’évoquer le sort de ces enfants nés en prison, arrachés à leur mère et confiés à leur grands-parents ou tantes.
On découvre comment ces enfants ont grandi, se sont construits. Certains retrouvent leur mère au bout de 7 ans, d’autres grandissent dans le souvenir de leur père exécuté par le régime pour avoir tenté de défendre la justice, la liberté, d’autres enfin vivent sous le poids d’un lourd secret qu’on leur cache.
Ce roman est aussi une peinture réaliste et saisissante de ce qu’est la vie en Iran, de son régime et de la tyrannie impitoyable qu’il peut engendrer. Malgré tout, il y a toujours des gens épris de culture, de liberté et d’espoir.
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Un beau livre qui décrit avec beaucoup d’émotion, de délicatesse et de force le combat de deux générations d'iraniens face à la répression du régime.
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Ce roman est effrayant pour celui qui découvre l’Iran depuis la chute du Shah. On suit les personnages Et l’histoire avec intérêt mais j’a fini par me languir... il manque un petit quelque chose pour en faire un grand roman passionnant mais peut être n’était ce pas l’idée
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Les enfants du jacaranda...je suis tombée par hasard sur ce roman. Tout d’abord, le regard accrocheur de l’enfant sur la couverture, ce regard puissant et profond, comme s’il pouvait voir en moi. Puis la quatrième de couverture m’interpelle et me donne envie de me lancer dans la lecture de ce roman. Un véritable chef d’œuvre, bouleversant.
L’humanitude présentée dans tout son panel, toute sa grandeur de beauté et d’horreur. Les mots, les images de Sahar Delijani sont comme des soupires qui nous traversent, nous font sourire et pleurer... Un livre qui laisse des cicatrices comme je les aime... une belle rencontre, une magnifique découverte.
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C'est le récit des enfants des femmes jetées en prison à Téhéran et qui n'ont retrouvé leurs mères qu'après bien des années. C'est très émouvant et douloureux, d'autant plus que tiré de témoignages et recomposé dans une structure romanesque simple mais efficace.
On peut trouver une interview de l'auteur en français et en anglais sur internet, et la maîtrise des langues de l'auteur est remarquable.
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Un très beau livre, qui va de la complexité humaine au traumatisme de la guerre, et à plus encore. Car au-delà du cauchemar éveillé qui brise la vie quotidienne, l’auteur décrit avec horreur, mais subtilité ce que l’on transmet de plus atroce à ceux que l’on aime sans le vouloir. J’ai lu ce livre avec une profonde peine, une impuissance, et une certaine urgence tant l’auteur a su dépeindre avec justesse cet horrible héritage que toute une génération d’enfants reçoit brutalement. Cet héritage qui renferme un silence imposé par le gouvernement iranien, imposé par la peur et la mort. Et la peur quotidienne s’installe dès le début du récit. C’est une peur qui ne s’accroît pas. Elle resserre plutôt ses griffes de plus en plus. Elle ne s’accroît pas parce qu’elle est déjà entièrement là, bien avant le premier mot du livre et bien après le dernier point. Pourtant l’amour naît, croît dans les fissures de cette peur. Comme la végétation se fraie un chemin dans le bitume. Et on ne veut retenir que ça, que cet amour inconditionnel, cet essentiel.
C’est un roman à conseiller, et à chérir comme le dernier souvenir que l’on aurait peut-être d’une personne que l’on aime.
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Ce roman poignant dresse le prortrait de jeunes iraniens jetés en prison pour avoir participé à la révolution islamique. Des bébés sont nés en prison et arrachés à leur mère, élevés par le reste de la famille. Certains survivront et sortiront de prison, retrouveront leurs enfants qui ne les reconnaissent pas. Dans ce roman, basé sur des faits réels, on suit à travers plsuieurs générations le destin de ces familles, que le drame continue de hanter des années après. Le thème était très intéressant, le début très touchant, mais le récit perd un peu en intérêt et en intensité dans la deuxième partie.
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Un livre sur l'Iran et ses révolutions, qui échappent au peuple qui les a lancé et qui se retourne même contre lui, avec un cortège de violences, d'emprisonnement et de morts. L'histoire qui avance avec les enfants de ceux qui ont fait la première révolution en 1983 et qui en ont ensuite été victimes : leur enfance puis leur combat, comme un éternel recommencement avec les mêmes violences... et les choix faits par chacun. Un livre magnifique, qui aide à comprendre le monde, les réfugiés politiques aujourd'hui, et leurs détresses.
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