AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de StCyr


Elle travaillait maintenant tout le jour et l’enfant restait couché à terre sur une vieille couverture ouatée, endormi. Quand il pleurait, la femme s’interrompait et s’asseyant à même le sol découvrait son sein pour donner à téter à l’enfant. Le soleil tombait sur eux deux, le soleil tardif de la fin de l’automne qui renonce à la chaleur de l’été que contraint et forcé par le froid de l’hiver proche, et sous ses rayons la femme et l’enfant, aussi bruns que la glèbe, ressemblaient à des statues de terre. La poussière des champs saupoudrait les cheveux de la femme et la tendre tête noire de l’enfant.
Mais du grand sein brun de la femme le lait giclait pour l’enfant, et quand l’enfant tétait à un sein, le lait blanc comme neige coulait de l’autre tel une fontaine. Elle le laissait couler. Tout gourmand qu’était l’enfant, il y en avait plus qu’assez pour lui, assez pour nourrir plusieurs enfants, et dans l’orgueil de son abondance O-len le laissait couler insoucieusement. Il en venait toujours de plus en plus. Parfois, soulevant son sein, elle le laissait couler sur le sol pour éviter de salir son vêtement, et il se perdait dans la terre et faisait dans le champs une tache plus foncée, molle et onctueuse. L’enfant était gras et bien portant et absorbait la vie inépuisable que sa mère lui versait.
Commenter  J’apprécie          90





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}