Elle remercia Laing pour le café, attrapa son sac et se dirigea vers la porte. " Deux autorités dans la même matinée, s'étonna-t-elle de nouveau devant l'homme. En effet on pourrait presque penser que vous êtes coupables de quelque chose.
Mari s'arrête sur le seuil de l'épicerie et respire. Des odeurs inconnues, tout un monde étranger. Elle entre. Le magasin ressemble exactement à ce que Lia lui a décrit.
Mari voit les clients, quaqre femmes, et elle perçoit instantanément que certaines d'entre elles ne sont pas là seulement pour acheter de la nourriture, des odeurs et des saveurs. Elles sont à la recherche de quelque chose pour remplir le vide. Ce vide est né des souvenirs du pays, des émotions, du sentiment d'appartenance, de tout ce qui s'efface petit à petit. De ce monde qu'elles ont perdu.
Mari comprit. Elles ne voulaient pas seulement être drunk, pompette, et pas non plus pissed, ivres mortes, ce qui était désagréable et incontrôlable comme une cuite d'adolescents. Elles étaient des femmes adultes et se bourrer la gueule était une chose sérieuse.
"D'ailleurs kännit, ça se met toujours au pluriel. Ca veut dire "boire ensemble", c'est une beuverie fraternelle", fit remarquer Lia.
Elles commandèrent des vodkas. La vodka préférée de Lia était la Zubrovka polonaise, alors que celle de Mari, c'était la Stolichnaya, un classique russe.
Mari comprit. Elles ne voulaient pas seulement être drunk, pompette, et pas non plus pissed, ivres mortes, ce qui était désagréable et incontrôlable comme une cuite d'adolescents. Elles étaient des femmes adulles et se bourrer la gueule était une chose sérieuse.
"D'ailleurs kännit, ça se met toujours au pluriel. Ca veut dire "boire ensemble", c'est une beuverie fraternelle", fit remarquer Lia.
Elles commandèrent des vodkas. La vodka préférée de Lia était la Zubrovska polonaise, alors que celle de Mari, c'était la Stolichnaya, un classique russe.
"La Finlande est minée par le besoin de se mettre en avant", dit Mari. Comme beaucoup d'autres petits pays, la Finlande avait dû s'accrocher à quelques événements historiques pour se construire l'illusion qu'elle avait, elle aussi, un passé et une culture importants.
"Seulement, la vraie valeur de la Finlande, ce ne sont pas ses particularités mais la stabilité sociale qui fait de ses citoyens des gens bien.
Lia rit et rétorqua :
"Je veux entendre ta théorie sur les femmes finlandaises."
Mari marqua une petite pause avant de commencer.
"La plupart des femmes finlandaises ressemblent à toutes les autres femmes du monde. Eduquées pour être banales et gentilles. Des êtres perdus pour la cause, acquis au conformisme."
Mais il existait un groupe de femmes finlandaises qui sortaient du lot.
"C’est ce qu’on obtient quand on nourrit des jeunes filles avec du pain de seigle, de la vodka, de bons films et des théories sur l’égalité des sexes.
– Excellent régime alimentaire, commenta Lia.
– Ces femmes finlandaises sont un peu comme des bœufs musqués. nous sommes des bœufs musqués."
Elles rirent toutes les deux.
"Pour nous, le monde est un endroit froid, obscur et venteux, mais nous restons debout et rien ne nous ébranle, enchaîna Mari. Nous sommes sans pitié pour le monde et pour nous-mêmes.Nous sommes plus dures. Plus solitaires et plus fortes.
Peux tu me parler de la Finlande ? ..... Elle évoqua l'état providence, ce modèle nordique auquel la Finlande correspondait encore, sur beaucoup de points. Le sens de la responsabilité sociale qui caractérisait la plupart de ceux qui y avaient grandi. ..... Elle expliqua que les Finlandais sont d'une humeur plutôt mélancolique mais paisible. Mélancolique de façon à ne pas se bercer d'illusions, à ne pas avoir de rêves de grandeur ou d'excentricités. Paisible parce que la vie est agréable. Une solution est prévue à la plupart des problèmes. Tout est possible dans ce pays, ....
L'être humain est un arbre qui tombe.
Mari a arrêté de visionner la vidéo quand elle a compris que c'était précisément ce que les auteurs cherchaient. Ils veulent que ces images de violence soient regardées, ils veulent faire de nous des voyeurs.