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Critiques de Petros Abatzoglou (4)
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Les choix de Madame Freeman

Petros ( homonyme de l’auteur ) , assis à la plage, sirotant sa bouteille d’ouzo quelque part en Grèce, raconte à sa compagne ( à nous 😊), l’histoire d’une certaine Mme Freeman, Marguerite à la ville, personnage charismatique rencontré alors qu’elle allait sur ses quatre-vingt dix ans. Sans en saisir le pourquoi, un personnage qui l’a visiblement marqué et qui nous marquera sans aucun doute aussi.



Un long monologue éblouissant qui déroule avec beaucoup d’humour, l’histoire d’une femme au caractère bien trempé et d’un amour carnassier. Le mâle de l’histoire est un professeur de linguistique, de la bouche duquel Petros s’en donne à cœur joie à de magistrales questions réthoriques qui se contredisent et nous laissent à quai (« il soutenait que les mots sont autonomes, qu’ils pourraient presque se passer des hommes et exister par eux-mêmes , un peu comme des esprits doués de pouvoirs magiques, que nous aurions découverts mais qui existaient bien avant nous.....Abasourdie elle l’entendait affirmer maintenant que les mots n’ont pas d’autre sens que celui que nous lui attribuons, balayant ce qu’il s’était évertué à lui démontrer la minute précédente »).

Entre deux gorgées d’ouzo, il s’attaque à sa compagne puis reprend son histoire de Mme Freeman , l’entrecoupant de ses propres jugements sur l’histoire, de souvenirs intimes sur l’amour et les femmes, de réflexions courtes de tout genre sur la Vie et de piques littéraires avec des jeux de mots exquis.

Le duo Mme Freeman/ Petros est sublime, aucun temps mort ! Ces cent-dix pages sont la caverne d’Ali Baba, dont les principaux protagonistes sont les Mots !

Un bijou littéraire qui a obtenu le prix littéraire national grec en 1988; la première fois traduit et publié en français en 1991, il vient d’être réédité.

Je dirais.....Ne passez pas à côté !



« Au fait, je voulais vous demander, qu’est-ce-que vous attendez au juste de la vie ?.......

-Ce que j’ai toujours voulu, pardi ! répliqua-t-elle avec un clin d’œil espiègle : Vivre ! »





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Les choix de Madame Freeman

Sais-tu Bookycooky qu'il m'arrive parfois en catimini d'ajouter, sans même le mentionner, un livre à la liste de mes pense-bêtes ? Eh bien, je te le dis. C'est dire si ta chronique est aguichante. Était, car il aura fallu un long et chanceux processus de décantation, beaucoup d'appelés et peu d'élus dans cette sélection rigoureuse et nonobstant aléatoire, avant que je me l'offre comme un baklava d'après-midi en terrasse. Est, car ton billet n'a rien perdu de son éclat.





Est-ce nom Freeman claironnant la liberté ? Mais à vrai dire, lui avant tout linguiste, ne le trouves-tu pas « engoncé » ? D'accord, c'est Madame qui compte, comme toujours, et cependant dépensière, évidemment. Cela t'as frappé aussi cette apparition post-mortem de l'amour ? Non, ne me dis pas. Ca y est, j'ai perdu le fil.





Ou alors l'appel de l'ouzo ? p.52 « Attends que je boive un petit coup d'ouzo. Rien de tel pour dormir comme un bienheureux. Mais pour qui se prennent-elles au juste ces Madame Freeman ? » Car l'ouzo contenait aussi la promesse des tomates fraiches et juteuses, des olives et leur huile, et si pas encore la fête, à tout le moins la feta, les oignons, l'origan, … le concombre que je te laisserai au profit des feuilles de vigne farcies.





« Franchement, je ne sais pas ce qui m'a pris de te parler de Madame Freeman, pourquoi j'ai commencé à raconter toute cette histoire. » p.30 Ce bouquin aurait aussi bien pu s'appeler : Une journée à la plage avec Pètros. Je sais, il préfère rester dans l'ombre à la fraicheur de sa grotte à grignoter et siroter. Pour se lever, soudain, piquer une tête dans la mer calme et rafraichissante avant de reprendre son savoureux récit à sa compagne.





A te lire j'avais pressenti une construction approchant le génie de l'escalier en double hélices que Léonard de Vinci offrit à la France dans quelque château de la Loire. Une autobiographie masquée ? Vas savoir : tout texte révèle son auteur. Surtout la Grèce est le berceau de la philosophie et celle de Pétros me plait tout autant que son humour raffiné et son talent d'écriture. Et puis j'aime bien ce prénom Pètros^^.





Magique découverte, merci Booky.



« Mais qu'est-ce que tu dirais d'un dernier plongeon avant de rentrer faire la sieste ? » p.111



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Les choix de Madame Freeman

Je me suis régalée avec le style de l’auteur pince-sans-rire. C’est d’une plage de Grèce, entre deux gorgées d’Ouzo, que le narrateur raconte à une jeune femme Madame Freeman qu’il a connu alors qu’elle avait 90 printemps. Il est question de bouffe, de sexe carnassier, des travers de l’amour, de couple, d’enfants, etc. La vie quoi ! Mais l'auteur grec a une espèce de recul et d’observation grinçante sur nos petits travers de la vie. L’opposé d’Arlequin.

Merci à Bookycooky pour cette merveille courte mais puissante. Eblouissant et intelligent.

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Les choix de Madame Freeman

Un narrateur qui se prénomme comme l’auteur, Petros, déroule à une jeune femme dont nous ne ferons qu’entrapercevoir la silhouette, nous déroule à nous en réalité, l’histoire d’une femme qu’il a rencontrée alors qu’elle était déjà âgée, que d’une certaine façon, sa vie était déjà derrière elle. Le narrateur-auteur reste dans l’ombre, sirotant son ouzo, et racontant la vie de cette femme, nous ne saurons rien sur lui, sauf peut-être l’essentiel, sa vision de l’existence et de ses priorités, à travers la vie de son héroïne.



Une vie surtout occupée par l’amour, le mariage, les enfants. Jeune étudiante, la future Madame Freeman, Marguerite de son prénom, jette son dévolu sur un de ses professeurs de linguistique, Monsieur Freeman. Elle n’a aucun mal à l’enflammer, et ils finissent par convoler. Toutes les étapes d’un mariage sont passées en revue : les affres de l’amour au départ, les oscillations de la vie de couple, entre affection, lassitude, d’autres intérêts, les enfants...Mais au final, ils auront passé leur vie ensemble, jusqu’à la mort de Monsieur, et même d’une certaine manière au-delà, puisque même mort, il occupe une grande place dans la vie de sa femme.



Le récit est alerte, souvent très drôle, caustique et grinçant. L’auteur n’embellit pas, mais on sent une sorte de bienveillance pour ses personnages, même s’il ne passe pas sous silence les aspects les moins reluisants de leurs vies. Au-delà d’eux c’est les vies de n’importe qui qu’il évoque, tout le monde peut passer par ces stades, par cette sensation de vacuité, associée malgré tout à une féroce envie de vivre, comme l’exprime Madame Freeman. Malgré tout, malgré la fin inévitable, elle ne semble rien regretter, et avoir juste envie que cela continue le plus longtemps possible. Et nous passons un plaisant moment avec la lecture de son existence.
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