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Citations de Phan Qué Mai Nguyen (137)


À cet instant, la voix de ma mère a résonné dans ma tête. Còng nước còn tát. Tant qu’il y aura de l’eau, nous puiserons.
(page 318)
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Cette nuit-là, et pendant bien des nuits encore, grand-mère m'a ouvert les portes de son enfance (...). Ses histoires m'aidaient à m'évader, m'emmenaient sur les sommets des collines de Nghê An, où je remplissais mes poumons du parfum des rizières, plongeais les yeux dans le Lam, me muais en un point vert sur les montagnes de Truong Son. Grâce à ses histoires, je goûtais sur ma langue la saveur sucrée des baies de sim, je sentais les grenouilles me sauter dans les mains et dormais dans un hamac, sous un ciel criblé d'étoiles scintillantes. (...) La guerre se poursuivait, et ses histoires nous gardaient en vie, moi et mon espoir.
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Assise en tailleur, j’ai écrit pour l’oncle dont j’avais été privée. Je le voyais telle une feuille détachée de l’arbre, mais qui avait lutté jusqu’au dernier moment pour tomber près de ses racines. J’ai écrit pour grand-mère, qui avait tant attendu que s’éteignent les flammes de la guerre, mais qui restait perpétuellement brûlée par ses charbons ardents. J’ai écrit pour mes oncles, mes tantes et mes parents, impuissants dans cette lutte fratricide, et dont le combat continuait, qu’ils soient vivants ou morts.
(page 424)
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Depuis toujours, le badamier enjolivait notre entrée à chaque printemps avec ses boutons d’émeraude, chaque été avec ses fruits acidulés, chaque automne avec ses feuilles rouges comme le feu, chaque hiver avec ses entrelacs de fines branches nues. Ses racines, se dressaient en l’air comme des mains brûlées.
(page 62)
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Plus je lisais, plus les guerres me terrifiaient. Les guerres ont le pouvoir de transformer en monstres des peuples élégants et cultivés.
(page 107)
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Les guerres ont le pouvoir de transformer en monstres des peuples élégants et cultivés.
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- Essaie d’oublier et de pardonner, Ngọc, a répondu grand-mère. Si tu gardes rancune, c’est toi qui porteras le poids du chagrin.
(page 429)
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Devant lui étaient posées deux assiettes : l’une contenant du manioc, l’autre des liserons bouillis. Les employés du gouvernement étaient payés en bons de rationnement, mais cela ne suffisait pas à les nourrir correctement. Pourquoi oncle Sáng n’élevait-il pas comme nous des animaux plutôt que de passer son temps le nez dans des livres de propagande ?
(page 153)
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C’est ainsi que j’ai poursuivi mon voyage jusqu’à Hà Nội, portant Sáng sur ma hanche. Sans mes quatre enfants semés en chemin, je me sentais comme un papillon qui avait perdu ses ailes, comme un arbre privé de ses feuilles et de ses branches. Je marchais, sonnée par la culpabilité.
(page 304)
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Depuis le début, je haïssais les Américains et leurs alliés. Je les haïssais à cause des bombes qu’ils larguaient sur notre peuple, à cause des civils innocents qu’ils tuaient. Mais à partir de ce moment-là, c’est la guerre que j’ai haïe.
(page 214)
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L’armée nous avait appris cette formule : « Di không dẫu, nẫu không khói, nói không tiếng. Avance sans trace, cuisine sans fumée, parle sans bruit.
(page 204)
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" Depuis le début, je haïssais les Américains et leurs alliés. Je les haïssais à cause des bombes qu'ils larguaient sur notre peuple, à cause des civils innocents qu'ils tuaient. Mais à partir de ce moment-là, c'est la guerre que j'ai haïe."
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Quand meurent nos ancêtres,  me disait ma grand-mère, ils ne disparaissent pas mais continuent de veiller sur nous. Aujourd'hui, je sens sur moi son regard tandis que je frotte une allumette pour faire brûler trois bâtons d'encens. Sur l'autel familial, derrière la cloche en bois (...), les yeux de ma grand-mère brillent à la lumière de la flamme orange et bleutée qui s'élève et commence à consommer l'encens. J'agite le bâtonnet pour l'éteindre. Son extrémité rougeoie, et des volutes de fumée odorante s'envolent en spirale vers les Cieux pour rappeler les esprits des défunts.


"Bà oi", dis-je dans un murmure en levant le bâtonnet au-dessus de ma tête.


À travers le voile brumeux qui sépare nos deux mondes, elle me sourit.

"Tu me manques, grand-mère."


La brise s'engouffre par la fenêtre ouverte, deux mains qui me tiennent le visage comme grand-mère le faisait autrefois. Les arbres, dehors,  bruissent sa réponse.

"Huong, petite-fille chérie. Je serai toujours avec toi."


(Incipit)
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Connais-tu ce proverbe, Goyave ? Lừa thừ vàng, gian nan thừ sức. Le feu révèle l’or, l’adversité révèle l’homme. Les épreuves qu’ont traversées ta mère, tes oncles et ta tante leur ont appris la valeur de la vie. Ils ont travaillé dur comme bonnes à tout faire chez les gens, balayeurs dans les rues, vendeurs de journaux. Chaque centime était économisé ; nous dépensions le minimum en nourriture et en vêtements.
(page 381)
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La voix de la femme se fait plus pressante. Les sirènes sont assourdissantes.
Tous les abris sont pleins. Des gens détalent sous nos yeux comme des oiseaux aux ailes cassées, abandonnant bicyclettes, charrettes, sacoches. Une petite fille hurle, appelle ses parents.
(page 13)
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J'aimerais pouvoir retirer les mots que je lui ai cachés, mais les mots sont comme l'eau : une fois qu'ils s'échappent d'une bouche, ils se répandent par terre. Comme des couteaux, ils laissent des blessures invisibles qui continuent de saigner.
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Si j’avais eu un souhait, je n’aurais rien demandé de grandiose, simplement une journée normale, où nous aurions tous été réunis ; une journée à cuisiner, à manger, à rire, à discuter. Je me demandais combien de personnes dans le monde vivaient ces choses sans mesurer leur chance, sans savoir à quel point ces moments étaient précieux.
(page 199)
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Je me demandais pourquoi ces armées étrangères continuaient à envahir notre pays. D’abord les Chinois, puis les Mongols, les Français, les Japonais et maintenant les impérialistes américains.
(page 21)
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Mes parents nous avaient appris que le plus grand plaisir, dans le travail d’un fermier, était de se salir les mains dans les champs et à l’étable. 
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Garde précieusement cet oiseau, Hương, m’a dit mon oncle. Il n’en reste plus beaucoup. Je les voyais par dizaines, il y a quelques années. Mais les bombes et les armes chimiques les ont fait taire.
- Les armes chimiques ? a demandé grand-mère.
- Oui, ils n’ont cessé d’asperger nos forêts et nos jungles. Pour faire tomber les feuilles des arbres pour détruire nos cachettes à nous, soldats du Nord. À chaque déversement de produit, toute la faune mourait. Je n’ai appris le nom de ce produit qu’à la fin de la guerre. Un joli nom, pourtant : l’agent orange.
(page 169)
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