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Critiques de Philip Gelatt (11)
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Petrograd

Petrograd la grande, Petrograd la fière, Petrograd l’ancestrale cité des tsars russes est ici l’objet d’un one-shot sombre et intense sur fond de trame politique au cœur de la Première Guerre mondiale.



Suivre un espion britannique, Cleary, en poste à Petrograd au cœur des années 1915 et 1917, dans ses « aventures » et ses réflexions, est un angle de vue original et bienvenu. La montée du bolchévisme, la trame politique, le fond d’espionnage et le rapport du peuple avec son tsar, tout semble y être. Toutefois, le scénario passe, à mon humble avis, à côté de l’essentiel. En effet, Petrograd, malgré le titre éponyme, n’est pas du tout abordée comme un personnage à part entière, mais davantage comme un lieu morne et peu enclin à la joie de vivre (cf. paragraphe suivant sur l’aspect graphique). De plus, rapidement, nous pouvons nous rendre compte que l’événement principal va être l’assassinat de ce fameux Raspoutine, et pourtant il n’apparaît comme un fantôme horrifique planant au-dessus de son histoire ; nous n’avons que des rumeurs de sa vie, que des avis extérieurs sur ses ambitions, que des visions sûrement erronées volontairement de ce sacré personnage : un petit peu de poigne dans le scénario aurait pu nous montrer des aspects moins connus de ce gars mystérieux dont la mort semble déclencher beaucoup de choses, mais qui finalement ne l’affirme pas. Du même coup, Philip Gelatt ne réussit pas tellement à créer une véritable ambiance oppressive ou avilissante, ce qui, pour un thriller historique sur fond de révolution, est tout de même bien dommage, car il nous semble bien que les auteurs avaient l’air bien calés sur le sujet, le glossaire final étant bienvenu pour faire foi.

De son côté, Tyler Crook nous propose un graphisme assez particulier. Au menu : dessins hachés et âpre colorisation qui tentent de mettre en valeur une bonne utilisation de la lumière. Et, de ce point de vue-là, c’est vrai, c’est réussi : nous pouvons suivre une très belle organisation graphique des cases, et nous pouvons même jouer à déceler les multiples balancements produits quand certaines cases répondent à d’autres par leur construction ou leur composition (notamment dans l’opposition bas peuple – aristocratie). Après, c’est sûr, il faut aimer, ou au moins tolérer, les dessins taillés à la serpe et au couteau, voire à la faucille et au marteau compte tenu du contexte : bizarrement, les décors paraissent ainsi trop simplistes, mais dès que le point de vue se rapproche suffisamment des visages pour les voir vraiment s’animer, cela devient bien plus agréable, notamment sur les personnages féminins comme celui de Marya. Toutefois, cette disproportion est accompagnée aussi d’un effet stylistique consistant à quasiment dédoubler certaines parties de dessins quand l’action se déroule très vite et qu’il s’agit de créer un pseudo-ralenti. Ces impressions créent devant nos yeux de lecteur un paysage à la fois morne et violent, en tout cas peu accueillant. Enfin, ces relativement bonnes dispositions se dégradent très fortement dès la fin du premier tiers du volume : l’organisation des planches n’innove plus, nous suivons un schéma archétypal et même les dessins y perdent beaucoup, privilégiant des zooms sur des visages apathiques et de grands aplats noirs pour isoler certains détails. Cette baisse de régime est d’autant plus dommageable quand on regarde les travaux graphiques préparatoires disponibles en bonus à la fin du volume.



Urban Comics a donc le mérite de nous faire découvrir des comics indépendants avec ce qu’il faut d’originalité pour attirer, mais ce coup-ci je n’ai pas tellement accroché : le sujet est intéressant mais traité de manière trop bancale (entre un espion britannique omniprésent, mais peu convaincant, et un Raspoutine quasi « omniabsent » alors qu’il est la clé de l’histoire), le trait est original mais perd grandement de sa valeur une fois mis en page. Bref, c’est par un gros « dommage » que je referme ce comics.



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Petrograd

J'ai bien aimé ce récit historique sur la conspiration qui a conduit à l'assassinat du conseiller du Tsar Nicolas II à savoir le fameux Raspoutine peu avant que n'éclate la révolution. Ce ne sont point des révolutionnaires qui ont fait le coup mais plutôt la noblesse russe voulant se débarrasser de ce personnage malfaisant pour le pays.



Les auteurs ont introduit une puissance étrangère à savoir la Grande-Bretagne par l'intermédiaire d'un de ses espions car ce pays avait un intérêt tout particulier à ce que puisse durer la guerre contre l'Allemagne du Kaiser Guillaume II. On ne sait toujours pas si cette thèse est la vérité historique.



On va entrer véritablement dans les arcanes de la police secrète pour voir comment cela s'est orchestré. Ce thriller fait assez réaliste malgré quelques inexactitudes historiques. On notera un soin tout particulier pour une bonne psychologie des personnages. C'est véritablement vivant. En tout cas, cela est fort convaincant.
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Petrograd

Au terme d'une BD volumineuse, environ 270 pages, je reste fort mitigé.



Nous sommes en 1917 à Petrograd (Saint-Petersbourg). Le lecteur suit pas à pas les agissements d'une cellule d'espions britanniques dont les motivations sont floues ou fluctuantes. On fricote avec la révolution qui s'amorce. On complote. On copine avec l'intelligentsia russe. On finit par s'accorder sur l'idée d'abattre Raspoutine. Voilà pour le pitch.



Le déroulement de l'action (je devrais mettre des guillemets à ce mot) est très inégal. Le rythme est lent, très lent, le plus souvent. Parfois il s'accélère. Mais rarement. Et c'est principalement le cas en fin de tome, après l'assassinat du moine et lors de la course-poursuite entre un agent britannique et l'Okhrana. Ce rythme changeant m'a posé des problèmes. D'autres choses aussi, comme les motivations, des intervenants (notamment les agents britanniques), l'absence de Raspoutine (hormis quelques pages) et le fait que les auteurs se concentrent beaucoup sur des détails, des micro-événements plutôt que de donner une vue d'ensemble. En 272 pages, on auraitpu croire qu'on allait avoir de l'ampleur. Eh bien, non, c'est assez terre-à-terre. Ce qui me fait dire qu'on aurait pu raconter la même histoire, plus tendue, plus dynamique, avec grosso modo 100 pages de moins.



Osons le dire, je suis arrivé au bout avec soulagement, même si les 90 dernières pages sont bien meilleures queles 180 premières.



Côté dessins, j'ai bien aimé le parti pris des auteurs sur l'omniprésence du rouge sous toutes ses déclinaisons. C'est assez fort visuellement. Idem pour la mise en page et avec le découpage des planches, le tout renforçant le récit. Petite déception donc.

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Petrograd

Une bande dessinée tout en noir et blanc (et sépia) pour raconter l'assassinat de Raspoutine.

Le titre Petrograd, ainsi que l'intro, laissent entendre que la ville de St Petersbourg sera le personnage principal mais il n'en est rien car finalement, c'est assez peu exploité.

Les personnages ne sont pas assez caractérisés et il est parfois difficile de s'y retrouver.

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Petrograd

Petrograd, ville de rumeurs. 1917, alors que le front russe s'enlise face à l'Allemagne, que le jeune mouvement évolutionnaire communiste réclame la fin du tsarisme, que la famine arrive avec l'hiver russe, la ville bruisse des rumeurs de complot contre Raspoutine le tsarest.

Au cœur de ce complot, Cleary, espion de l'Empire d'Angleterre. Avec lui nous traversons la ville à un moment de transition, entre le mouvement communiste, la police secrète et la vie mondaine, Petrograd est en ébullition.

Philip Gelatt et Tyler Crook proposent un scénario court mais bien renseigné, ce qui donne du réalisme à leur récit. L’absence physique de Raspoutine est compensée par son omniprésence dans les discussions et dans la mise en place du complot. Le charisme du tsarest transpire par l'obsession qu'il engendre, jusqu'en Europe de l'ouest.

Le dessin , simple, manque parfois de profondeur mais la mise en couleur sanguine donne un cachet et une ambiance froide au scénario avec des personnages travaillés aux traits typés.

Urban propose un travail original et un moment de lecture plaisant entre fiction et histoire. A lire si la période vous intéresse.
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Petrograd

Les auteurs revendiquent leur passion pour l'histoire russe, en particulier cette période cruciale qui précède les révolutions bolchéviques. Pourtant la grande "Histoire" n'est en fait qu'un arrière-plan à l'essentiel : un scénario d'espionnage. S'il se veut se consacrer à l'assassinat de Raspoutine, le choix du titre n'est pas anodin : on évolue dans Pétrograd, à cette époque, entre fêtes et bureaux on conspire contre le personnage le plus proche de la tsarine, quelques groupes bolchéviques commencent à s'énerver...

On peut cependant regretter des longueurs dans certaines scènes de palais, des réunions peu utiles. Le personnage principal lui-même (ce n'est pas Raspoutine) est à peu près inutile, d'ailleurs la dernière bulle de l'album est : "Qui es-tu, Cleary ?"

Le dessin est parfois confus, notamment sur les personnages. Certes on est dans une intrigue russe...
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Petrograd

[extrait] « Graphiquement le travail que livre Tyler Cook sur Petrograd est assez agréable à l’œil. Il nous offre un dessin clair, mais « lâché », visiblement réalisé au pinceau. Le tout étant relevé par des aplats d’encre, ou d’aquarelle, au ton sépia. L’ensemble donne à Petrograd un ton mélancolique, et renforce l’aspect « historique » de l’œuvre. Mais si le rendu est expressif et colle bien à l’ambiance, il peut parfois gêner. En effet, ce style à la fois souple et épuré, s’il est agréable à l’œil se prête généralement mieux à des personnages ayant des traits un peu caricaturaux. Ce qui est naturellement compliqué lorsqu’on réalise une BD historique pour laquelle il faut dessiner des personnages conformes à leurs modèles de chair et de sang. Modèles qui sont parfois dénués de traits physiques marquants. Du coup, en particulier lorsque les personnages changent de tenue, on peut éprouver une petite difficulté à reconnaître qui est qui. Mais rien de grave. »
Lien : https://topcomics.fr/petrogr..
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Petrograd

Ingrédient classique du récit historique, l’introduction d’un héros fictif au milieu de personnages et d’événements réels est ici bien maîtrisée, l’intrigue restant centrée sur le destin tourmenté de la ville de Petrograd.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Petrograd

Car même si l’on ne s’attache guère au début à l’antihéros infiltré, en raison d’une personnalité bien peu affable, on ne peut que s’identifier au final à ce type paumé embarqué dans la spirale de la bureaucratie géopolitique. Dès lors, et en refermant l’ouvrage, on en reste soufflé.
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
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Petrograd

Amateur des James Bond, des explosions et de l'action non-stop, passez votre chemin. Ce comic-book est une petite perle d'ambiance qui montre le boulot d'espion sous un autre jour. Lancinant, haletant, on n'en ressort pas indemne.
Lien : http://www.auracan.com/album..
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Petrograd

Une très belle rencontre que je vous conseille vivement !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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